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samedi 22 septembre 2012

Homélie du 7ème dimanche de Pâques (B) - 20 mai 2012

Le départ de Jésus de ce monde change considérablement la donne. Désormais, il se sera plus jamais là à nos côtés comme il a pu l’être durant sa vie humaine, ni même encore dans les quarante jours qui ont précédé son Ascension. Non, Celui qui, ressuscité, s’était pourtant encore donné à voir à ses proches, à ceux qui avaient partagé sa vie et sa mission, est dorénavant absent. On peut comprendre le bouleversement et l’effroi des disciples : ils ont bien conscience de cet état de fait et se trouvent comme abandonnés, orphelins, livrés à eux-mêmes.
Jésus, au moment de son départ, leur promet le don de son Esprit pour poursuivre son œuvre. Il sait aussi, comme il l’avait déjà dit à Marie dans le jardin de la Résurrection, qu’il serait néfaste que ses proches s’imaginent que tout pourrait continuer comme avant, comme avant sa mort sur la Croix. Il pourrait rester là, présent sous une modalité nouvelle, pas vraiment comme avant, mais presque… Il faut, pour les disciples, vivre dorénavant dans la seule foi que leur ami et Maître demeure néanmoins présent au milieu d’eux par la force de son Esprit, qui est aussi l’Esprit du Père.
L’Esprit est-il alors la seule manière dont nous pouvons rester en contact avec Jésus ? Depuis deux mille ans, n’avons-nous pas d’autres moyens de bénéficier de sa présence ? Nous le savons : Il se donne dans sa Parole, Il est présent « là ou deux ou trois sont réunis en son Nom », Il agit par son Corps qui est l’Eglise. Mais remarquez qu’au centre même de tout cela se trouvent les Apôtres : ils sont les premiers témoins de l’annonce de l’Evangile, les chrétiens ne se réunissent qu’en lien avec la foi confessée par les Apôtres, l’Eglise tout entière est fondée sur leur foi.

I.- Qui sont les Apôtres ?

Il faut d’emblée rappeler que le terme d’apôtre apparaît seulement après l’évènement de la Résurrection. Auparavant, on parle du groupe des Douze et d’un cercle plus large de disciples. Au sens strict, l’apôtre est celui qui reçoit mission d’agir en nom et place de celui qui l’envoie. C’est en quelque sorte un représentant plénipotentiaire. Or, tant que Jésus est physiquement, humainement présent au milieu des siens, il n’y a nul besoin d’avoir un tel représentant. La question évolue par contre après son Ascension et la Pentecôte. Les Douze seront considérés comme des Apôtres, mais d’autres aussi : Paul, notamment. Présentement, il s’agit alors pour les Onze de choisir le remplaçant de Judas. Nous lisons dans les Actes des Apôtres : « il y a des hommes qui nous ont accompagnés durant tout le temps où le Seigneur Jésus a vécu parmi nous, depuis son baptême par Jean jusqu’au jour où il a été enlevé. Il faut donc que l’un d’entre eux devienne avec nous témoin de sa résurrection ».
L’apôtre est donc celui qui partage un compagnonnage effectif de vie avec Jésus, ou tout du moins qui l’a connu, et celui surtout qui peut attester de sa résurrection d’entre les morts. C’est là en même temps que le critère de choix, la mission même de l’apôtre chargé de témoigner de ce que les Onze appréhendent déjà comme le cœur de la foi chrétienne.

II.- Des Apôtres pour quoi faire ?

Avec le départ de Jésus pour la droite du Père, les disciples passent d’une visibilité historique, selon l’expression des théologiens, à la foi. Pour faire simple, on peut dire que dorénavant ils ne pourront plus s’appuyer sur la présence de Jésus, ils devront faire face par eux-mêmes à la mission qui leur est confiée. Jésus connaît leurs faiblesses et leur humanité : il est le premier à avoir foi en eux. Il sait qu’il sauront, avec l’aide de l’Esprit, se montrer à la hauteur.
Les Apôtres auront à être témoins, c’est là leur rôle essentiel : ils devront rendre compte de ce qu’ils auront pu vivre, de l’expérience bouleversante de foi qu’il auront pu faire. Ils appelleront à la foi : si Jésus leur a fait confiance, d’autres devront pouvoir à leur tour leur faire confiance.
Si la foi se compose de notre assentiment à un certain nombre de valeurs évangéliques, de préceptes, de dogmes, elle repose bien plus fondamentalement encore sur cette confiance dans le témoignage des Apôtres. Je crois que ce qu’ils nous ont rapporté, que ce qu’ils ont vécu est vrai, et, à ce titre, je consens à le recevoir comme vrai au point d’y fonder mon existence.

III.- L’Eglise des Apôtres.

Bien sûr, nul ne peut aujourd’hui prétendre au titre vénérable d’apôtre. Est-ce pour autant que la mission des Apôtres a disparu ? Quand nous disons le Credo, nous affirmons croire en l’Eglise apostolique. Cela signifie que notre Eglise est tout entière fondée sur le témoignage premier et fondamental des Apôtres, mais cela signifie aussi qu’au cours de siècles, ce témoignage s’est transmis de génération en génération. La mission des Apôtres s’est ainsi perpétuée.
Dans quelques jours, nous fêterons la Pentecôte, nous nous souviendrons du don de l’Esprit et mieux encore nous le demanderons pour nous. Je crois que tous les baptisés, clercs ou laïcs, chacun à la place qui lui revient, est appelé à se saisir à pleines mains de cette mission apostolique. Je disais il y quelques instants que tous les moyens de rencontrer le Christ – et l’annonce de la Parole, et la présence du Christ au milieu des croyants, et la vie entière de l’Eglise, reposent sur ceux qui ont reçu mission d’agir au nom du Christ.
Je vous laisse avec ces questions : comment, aujourd’hui, sommes-nous des témoins de la foi transmise par les Apôtres ? Comment avons-nous à cœur de la transmettre aux générations futures ? Comment en parlons-nous ? avec dérision, légèreté, respect, conviction ? Avez-vous à cœur de vous ouvrir à l’Esprit-Saint dans votre prière ? Si ce n’est pas le cas, vous savez ce qu’il vous reste à faire dans ces jours qui nous séparent de la Pentecôte…

Michel STEINMETZ †

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