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jeudi 6 juillet 2017

Homélie du 14ème dimanche du Temps ordinaire (A) - 9 juillet 2017

« Mon joug est facile à porter, et mon fardeau léger ». Tellement plus facile à dire qu’à vivre surtout lorsque nous avons l’impression que tout nous tombe dessus, un peu comme si le ciel nous tombait sur la terre pour reprendre l’expression de la grande peur de la tribu d’Astérix et Obélix. Mais nous n’avons pas la chance de ces derniers : boire de la potion magique pour vaincre nos peurs, sauf pour Obélix qui comme vous le savez, était tombé dedans quand il était petit. Non, nous avons pas de potion, nous avons plus que cela : une foi, une confiance en ce Dieu qui se révèle en Jésus Christ et qui nous affirme : « mon joug est facile à porter et mon fardeau léger ».
Mais en quoi le joug de Dieu est-il léger ? Me revient en mémoire, cette vielle histoire qui illustre très bien cette conclusion de Jésus. Un jour, un homme voit un petit enfant qui porte sur son dos un autre enfant qui était estropié. Il avait l’air de peiner sous le poids et avançait lentement, très lentement. Et malgré cela, les deux enfants souriaient, riaient. Ils ne semblaient pas heureux. Ils l’étaient et tout leur être rayonnait de ce bonheur. « C’est un bien lourd fardeau que tu portes sur toi » dit l’homme à l’enfant. « Non monsieur, ce n’est pas un fardeau répondit l’enfant, c’est mon petit frère ». La sagesse de l’enfant, de ce tout-petit laissa notre homme pantois. Dans ses mots à lui, l’enfant nous rappelle que ce qui peut nous sembler lourd à porter de manière rationnelle et réelle, est souvent léger lorsque c’est vécu dans l’amour.
 
Et pourquoi Jésus dit-il qu’avec lui notre fardeau peut être allégé ? Très simplement parce qu’avec Lui, c’est nous qui sommes portés. Je pourrai utiliser deux images. Ou bien imaginez que vous portez quelque chose de très lourd et que le Christ vient vous aider à porter cette charge : du coup vous continuez certes de la porter, mais elle devient supportbale. Ou bien, et il faut aller jusque là, vous vous imaginez maintenant que non seulement le Christ vient porter le poids avec vous, mais qu’en plus, Il vous charge, vous et ce fardeau, sur ses épaules à Lui et vous porte tout entier. Parce que le Dieu que nous révèle Jésus et qui se révèle en lui ne reste sur la touche du stade de nos luttes humaines. Le Christ s’engage aux côtés de chacun de nous. Il ne reste pas extérieur, mais il se fait intime à nous-mêmes plus que nous-même et plus que n’importe qui peut le faire. Et voilà pourquoi il peut prendre sur lui nos fardeaux et nous aider à les porter. Voilà pourquoi il est celui que nous devons invoquer et supplier, sans jamais désespérer. Ce que personne d’autre n’est capable de faire, Lui peut le faire. Il le fait au point de prendre sur lui nos souffrances, nos misères, notre trop-plein de cette vie. Jésus est celui qui suggère de jeter en Dieu nos soucis : non pas les nier, faire comme s’ils n’existaient pas, mais les jeter en lui, perdre l’illusion que nous seuls pouvons sauver le monde et nous sauver avec. Jésus nous convie aussi à la solidarité, il nous invite à porter nos fardeaux les uns des autres et nous rendre participants de son œuvre.
 
En ce dimanche tout particulièrement, et comme un baume sur notre cœur, le Christ nous redit qu’il prend soin de nous. Par sa Parole, il nous guérit ; par son Pain, il nous nourrit ; par son Esprit, il nous vivifie. Alors, nous appartenons au Christ et nous sommes enfin, comme l’exprime Paul, « libérés de l’emprise de la chair (Rm 8, 9), c’est-à-dire ce qui s’oppose à Dieu et conduit à la mort. Que repos pour nous, après l’accablement d’un combat trop inégal pour notre faiblesse ! La force nous vient d’un roi humble, pacifique, la victoire appartient à cet étonnant guerrier, sans arme et sans armure, qu’évoquait le prophète Zacharie dans la première lecture.
 
Savourons donc dans la joie et la simplicité maintenant, comme des enfants, le repos qui nous offert dans le Fils. C’est une véritable « recréation » en profondeur pour notre cœur que nous sommes appelés à vivre en ces semaines d’été. Trouver en Christ le repos : que nous soyons déjà en vacances ou pas, cette promesse du Christ est la bienvenue en nos vies surchargées.
 
AMEN.
 
Michel Steinmetz