« Mon joug est facile à porter, et mon fardeau léger ». Tellement plus facile à
dire qu’à vivre surtout lorsque nous avons l’impression que tout nous tombe
dessus, un peu comme si le ciel nous tombait sur la terre pour reprendre l’expression
de la grande peur de la tribu d’Astérix et Obélix. Mais nous n’avons pas la
chance de ces derniers : boire de la potion magique pour vaincre nos peurs,
sauf pour Obélix qui comme vous le savez, était tombé dedans quand il était
petit. Non, nous avons pas de potion, nous avons plus que cela : une foi, une
confiance en ce Dieu qui se révèle en Jésus Christ et qui nous affirme : « mon
joug est facile à porter et mon fardeau léger ».
Mais en quoi le joug de Dieu est-il léger ? Me revient en mémoire, cette vielle
histoire qui illustre très bien cette conclusion de Jésus. Un jour, un homme
voit un petit enfant qui porte sur son dos un autre enfant qui était estropié.
Il avait l’air de peiner sous le poids et avançait lentement, très lentement.
Et malgré cela, les deux enfants souriaient, riaient. Ils ne semblaient pas
heureux. Ils l’étaient et tout leur être rayonnait de ce bonheur. « C’est
un bien lourd fardeau que tu portes sur toi » dit l’homme à l’enfant. « Non
monsieur, ce n’est pas un fardeau répondit l’enfant, c’est mon petit frère ».
La sagesse de l’enfant, de ce tout-petit laissa notre homme pantois. Dans ses
mots à lui, l’enfant nous rappelle que ce qui peut nous sembler lourd à porter
de manière rationnelle et réelle, est souvent léger lorsque c’est vécu dans l’amour.
Et pourquoi Jésus dit-il qu’avec lui notre fardeau peut être allégé ? Très
simplement parce qu’avec Lui, c’est nous qui sommes portés. Je pourrai utiliser
deux images. Ou bien imaginez que vous portez quelque chose de très lourd et
que le Christ vient vous aider à porter cette charge : du coup vous
continuez certes de la porter, mais elle devient supportbale. Ou bien, et il
faut aller jusque là, vous vous imaginez maintenant que non seulement le Christ
vient porter le poids avec vous, mais qu’en plus, Il vous charge, vous et ce
fardeau, sur ses épaules à Lui et vous porte tout entier. Parce que le Dieu que
nous révèle Jésus et qui se révèle en lui ne reste sur la touche du stade de
nos luttes humaines. Le Christ s’engage aux côtés de chacun de nous. Il ne
reste pas extérieur, mais il se fait intime à nous-mêmes plus que nous-même et
plus que n’importe qui peut le faire. Et voilà pourquoi il peut prendre sur lui
nos fardeaux et nous aider à les porter. Voilà pourquoi il est celui que nous
devons invoquer et supplier, sans jamais désespérer. Ce que personne d’autre n’est
capable de faire, Lui peut le faire. Il le fait au point de prendre sur lui nos
souffrances, nos misères, notre trop-plein de cette vie. Jésus est celui qui
suggère de jeter en Dieu nos soucis : non pas les nier, faire comme s’ils n’existaient
pas, mais les jeter en lui, perdre l’illusion que nous seuls pouvons sauver le
monde et nous sauver avec. Jésus nous convie aussi à la solidarité, il nous
invite à porter nos fardeaux les uns des autres et nous rendre participants de
son œuvre.
Savourons donc dans la joie et la simplicité maintenant, comme des enfants, le repos qui
nous offert dans le Fils. C’est une véritable « recréation » en
profondeur pour notre cœur que nous sommes appelés à vivre en ces semaines d’été.
Trouver en Christ le repos : que nous soyons déjà en vacances ou pas,
cette promesse du Christ est la bienvenue en nos vies surchargées.
AMEN.
Michel Steinmetz †