Hier soir, en entrant dans
la célébration de cette octave de Noël, solennité de sainte Marie Mère de Dieu,
nous avons voulu au cours des vêpres rendre grâce pour l’année qui s’achevait.
Ce matin, forcément, notre regard est davantage tourné vers celle qui débute. C’est
la période des vœux, celle où tout le monde, sans avoir aucune prise aucune sur
les mois à venir, se sent obligé, courtoisement et parfois hypocritement, de
souhaiter le meilleur à l’autre. Pour certains, ce jour réveille le souvenir
enfoui de bonnes résolutions qu’ils se décideront à mettre en œuvre, pour
finalement – et comme toujours – les oublier bien vite. D’autres enfin
taraudés, voire obsédés par la question du lendemain, se précipiteront sur les
horoscopes. Lancinant désir que de connaître son avenir ! Nous entendions
pourtant, il y a peu – c’était au début de l’Avent – que nous devons demeurer
vigilants « car nous ne connaissons ni le jour ni l’heure ».
Ces prévisions sont l’œuvre de
charlatans et leurs boules de cristal ne sauraient prédire quel est le dessein
de Dieu. Car c’est bien de cela dont il s’agit. Nul besoin d’ailleurs de le
chercher comme s’il était caché. Nous, croyants, disciples d’un Dieu-fait-homme
dans la pauvreté de la crèche, nous savons vers quel avenir nous allons. Notre
destinée, c’est le Royaume de Dieu. Nous savons que notre monde, qui ne cesse
de gémir dans les douleurs d’un enfantement qui dure, va vers son
accomplissement. La Parole, logos divin
venu prendre notre humanité, poursuit sa course à travers les siècles et porte
du fruit. Chaque fois que cette Parole est accueillie pour ce qu’elle est – une
Bonne Nouvelle de libération, d’espérance et de grâce – elle transforme ce
monde à la manière d’un ferment. Ne vous y trompez pas : rien d’extraordinaire !
Cela se passe avec la discrétion de la naissance de l’Enfant-Dieu il y a huit
jours. Depuis lors, Dieu continue de prendre chair en notre cœur. Rendus capables
de Lui, Il lie sa destinée à la nôtre. Nous ne sommes plus esclaves d’une
condition à laquelle nous ne pourrions rien changer : nous devenons
héritier, et donc fils et filles. Noël marque notre entrée dans la famille de
Dieu.
Notre avenir est donc tracé,
à la seule condition qu’il nous impose de l’accueillir et de le désirer par notre
liberté. Il se présente à nous dans la richesse de Parole de Dieu, celle que
Marie retenait et « méditait dans son cœur ». Voilà donc le seul
horoscope qui vaille et je vais vous le donner :
Signe de naissance : si vous êtes nés entre le 1er
janvier et le 31 décembre, vous êtes nés sous le signe de la grâce de Dieu
(Tite 2, 11).
Ascendant : astre dominant, c’est la brillante
étoile du matin, Jésus-Christ, soleil levant venu nous visiter (Luc 1, 78).
En amour : toujours heureux d’être aimé de Dieu
et d’aimer, car rien ne peut nous séparer de l’amour du Christ (Romains 8, 38).
Santé : « cette parole est sûre : si
nous mourrons avec Lui, avec Lui nous vivrons » (1 Timothée 1, 15). Et
encore : « ne soyez inquiets de rien » (Philippiens 4, 6).
Argent : « mon Dieu comblera tous vos
besoins selon sa richesse, magnifiquement, dans le Christ Jésus » (Philippiens
4, 19) et « J’ai appris à me contenter de ce que j’ai » (Phlippiens
4, 11).
Evènements : « Vous allez entendre parler de
guerres et de rumeurs de guerre. Faites attention ! Ne vous laissez pas
effrayer, car il faut que cela arrive, mais ce n’est pas encore la fin. »
(Matthieu 24, 6) et « cet Évangile du Royaume sera proclamé dans le monde
entier ; il y aura là un témoignage pour toutes les nations. » (Matthieu
24, 14).
De manière particulière : « Mes jours
sont dans ta main » (Psaume 30, 16) et « Nous le savons, quand les
hommes aiment Dieu, lui-même fait tout contribuer à leur bien, puisqu'ils sont
appelés selon le dessein de son amour. » (Romains 8, 28)
Avec Marie, et guidés par le
seule Parole de Dieu, cette année sera un pas de plus pour chacun vers le
Royaume que Dieu nous prépare.
AMEN.
Michel
STEINMETZ †