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samedi 22 septembre 2012

Homélie de la solennité de Pentecôte (B) - 27 mai 2012

50 jours après Pâques, les Apôtres, en compagnie de Marie, sont comme retranchés à Jérusalem. Sans doute leur tristesse et leur peur les empêchent-ils de sortir : ils sont comme paralysés, vis-à-vis d’eux-mêmes et vis-à-vis des autres. Tout d’un coup, un vent énorme tombe sur cette petite pièce, avec une force inouïe. La porte s’ouvre, la fenêtre tombe. La table est renversée. Une tornade frappe la maison. Tout le monde qui était à l’intérieur, devait se raccrocher à quelqu’un d’autre. Le vent hurle. Il vient avec une telle force, une force si incroyable, qu’il faut vraiment se maintenir. Finie la tristesse ; tout d’un coup, il y a une autre priorité : survivre, oui, se raccrocher à la vie. Ce coup de vent leur change les idées, ces langues de feu leur brûlent la peur. Tout est balayé. Finie la tristesse, adieu la peur. Il faut sortir. Une aube nouvelle, à jamais considéré comme impossible, mais qui est là de manière choquante.

Aujourd’hui le Saint-Esprit frappe nos maisons, balaye nos peurs et nos tristesses, nous brûle nos problèmes, nos inquiétudes, souffle dans nos idées, vide nos têtes et nos cœurs par un vent salutaire. Tout d’un coup, il n’y a encore qu’une seule priorité : c’est Dieu. A la Pentecôte, Dieu brûle dans nos cœurs. Et cela change tout. Qui possède Dieu, a tout. Peut-être vous me direz que c’est la rêverie, que cela ne se passe jamais, surtout pas le temps ma vie, que cette histoire du vent est belle, mais invraisemblable. Pourquoi cela ne se fait jamais chez nous ? Pourquoi les choses restent toujours comme elles étaient ? Pourquoi la vie est si difficile, si lourde parfois ? Quand est-ce que ma tristesse sera balayée ? Quand est-ce que mes soucis seront brûlés ? Peut-être nous avons eu trop de phantasmes sur la Pentecôte, sur la descente du Saint-Esprit, et les phantasmes ne changent pas la vie. C’est pour cela que la Pentecôte nous paraît si irréelle.

Le problème de la Pentecôte, c’est le problème de notre auto-suffisance. Nous savons tout, nous savons comment gérer notre vie. Nous savons comment organiser les choses. Nous connaissons nos capacités. Nous avons créé des commissions pour réfléchir sur tout. Nous organisons tout. Nous préparons tout, même les textes de la messe que nous aimerions entendre... d’autres pas. Est-ce que l’Esprit-Saint a encore à dire quelque chose ? Est-ce que le Seigneur peut encore parler dans sa propre maison ? Ou est-ce que c’est nous qui avons préparé ses discours ? Est-ce que nous avons encore besoin de Lui ?

Mais tout d’un coup dans nos maisons, dans nos églises, ce peut devenir le calme plat. Lourdeur et pesanteur. Et la où nous devenons trop humain, il ne reste que des conflits et de déceptions. Les apôtres étaient bien préparés à la descente de l’Esprit-Saint sans le savoir. Ils avaient perdu toutes leurs espérances, ils étaient totalement pauvres. Et l’Esprit-Saint, le Père des pauvres, est venu, de façon inattendu. Dieu ne se laisse pas manipuler. Il vient quand il veut. N’attendons rien de nous-mêmes ; attendons l’inattendu de Dieu. Et Dieu coulera comme une source fraîche dans nos vies, dans nos prières. Il viendra de façon incompréhensible et là où justement nous aurons déjà perdu l’espérance. Il nous brûlera les soucis et remplira nos cœurs d’une joie indicible et totalement inattendue.

Vivre la Pentecôte, c’est avoir tout donné, n’avoir plus rien à perdre, tout à offrir, à proposer, parce que la faiblesse de Dieu est plus forte que le monde et que seule la pauvreté peut désarmer les puissants. C’est faire le pas d’aller de l’avant, à la rencontre du différent, pour le découvrir et le valoriser. C’est être sel de la terre, lumière du monde, révélateur de la beauté, du goût, de la saveur, de la joie, de vivre et d’aimer. C’est vivre debout, pour la gloire de Dieu !

AMEN.

Michel STEINMETZ †

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