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dimanche 23 septembre 2012

Homélie de la solennité de la Nativité de saint Jean-Baptiste - 24 juin 2012

Homélie donnée à l'occasion du centenaire de la statue du Sacré-Coeur, au Horn

Avec la Vierge Marie, Jean-Baptiste est le seul saint dont on fête la naissance. Cela vient du fait que leur vie ne s’explique pas en dehors de leur référence à Jésus. Ils sont nés pour Jésus, Marie pour être sa mère, Jean pour lui préparer la route. C’est avec eux que se réalise l’accomplissement des promesses de Dieu en faveur de son peuple.
Se demandant pourquoi le Christ était né au solstice d’hiver et Jean à l’équinoxe d’été, saint Augustin remarque que celui qui a dit : « Il faut qu’il grandisse et moi que je diminue « (Jn 3, 29-30) naît au moment où les jours commencent à diminuer, alors que le Christ surgit dans le monde comme « l’astre d’en haut qui vient nous visiter pour illuminer ceux qui habitent les ténèbres et l’ombre de la mort « (Lc 1, 78-79). « Quel est ce mystère, conclut l’évêque d’Hippone, si ce n’est celui de notre humiliation, comme la naissance du Christ est pleine du mystère de notre élévation ? ». Entendez, la naissance de Jean-Baptiste nous invite à nous faire petit et humble devant le Seigneur, à lever notre regard vers Lui, comme nous le faisons ici au pied de la statue du Horn. Jean le Précurseur est comme présent au milieu de nous ; ainsi que l’art l’a abondamment représenté, il pointe son doigt vers Jésus. Que voyons-nous ? Un Christ resplendissant, et pourtant à figure humaine, proche et aimante, un Christ qui tend les bras. Triple geste d’accueil, de bénédiction et d’envoi.

I.- Un geste d’accueil

Pour mieux comprendre le message de l’évangile que nous entendions à l’instant, il faut aussi connaître la signification des noms. Celui de Zacharie signifie : « Dieu se souvient ». C’est important de nous en imprégner. Parfois, nous avons l’impression que Dieu nous a oubliés. Quand on voit toute cette violence dans le monde, beaucoup se demandent où est Dieu et ce qu’il fait. C’était déjà vrai à l’époque. Le pays d’Israël était occupé par l’armée romaine. Aujourd’hui, Dieu nous dit qu’il ne nous oublie pas. Il a toujours été du côté des opprimés et de tous ceux et celles qui souffrent. Il leur annonce que le mal n’aura pas le dernier mot. L’important est de tenir bon et de rester fermes dans la foi. Il y a cent ans, alors que le bruit de la guerre commençait à se rapprocher, des hommes ont voulu signifier que le Christ est proche de son peuple. Ici, au sommet du Horn, la statue du Sacré-Cœur devenait un signe dressé de la proximité de Dieu face aux installations militaires menaçantes. Quand bien même les heures sombres de l’Histoire pourraient apporter leur cortège de malheur, Dieu ne cesserait d’accueillir ceux qui se tournent vers Lui.
Aujourd’hui, le signe demeure dressé et à nouveau étincelant. Aurons-nous le même désir d’aller au Christ et de nous sentir accueilli dans un amour sans partage ?

II.- Un geste de bénédiction

Le nom de Jean signifie « Dieu fait grâce ». C’est ce qui s’est réalisé : Dieu a fait grâce à Elisabeth et Zacharie. Il leur a donné la joie d’avoir un fils. Dieu fait grâce à son peuple et à toute l’humanité. Il voit les souffrances de son peuple. Beaucoup sont enfermés dans la violence, la haine, l’égoïsme, la rancune. Tout cela ne fait qu’enfoncer l’homme dans son malheur. Mais comme il l’a fait au temps de Moïse, Dieu intervient pour lui ouvrir un chemin de libération. Au temps de Moïse, Dieu a libéré le peuple hébreu. Désormais, il va le faire pour tous les hommes de tous les temps.
Il y a cent ans, ici même, la statue du Christ se voulait un signe de bénédiction et de grâce pour tous les habitants de Wolxheim. L’ensemble des familles, des maisons, des champs et des vignes était placé sous sa protection. Rien ne devait échapper au regard plein de bonté du Seigneur. Dominant et surplombant le village, il devait le dominer par la force de son amour et de sa bénédiction.
Aujourd’hui, la bénédiction du Seigneur demeure. Sommes-nous prêts à l’accepter, c’est-à-dire, avons-nous assez de foi pour le laisser être présent à l’ensemble de nos activités, pour croire que rien ne lui est impossible ?

III.- Une geste d’envoi

La mission de Jean sera précisément d’annoncer et de préparer la venue du Sauveur. Dieu fait grâce, oui, mais sa grâce invite à la conversion, au retournement. On ne peut accueillir le Christ Sauveur qu’en accueillant le message de Jean Baptiste : « Convertissez-vous », disait-il. C’est ainsi que Jean Baptiste a préparé la venue du Christ sauveur. Il l’a montré aux foules de son temps et il les a renvoyés vers lui. Tout au long de son ministère, Jean insistait sur le partage, la justice et le respect de l’autre. C’était une première étape car il fallait faire une place nette à celui qui vient.
Il y a cent ans, en une période difficile et troublée de l’Histoire, la conversion des cœurs devenait urgente. Pour autant, nos aïeux ne craignaient pas de témoigner de leur foi, à leur manière et dans leur époque.
Aujourd’hui, à la suite de Jean Baptiste, nous sommes tous appelés à préparer la venue du Sauveur dans nos vies, nos familles, nos associations et nos divers lieux de travail et de loisirs. Préparer les chemins du Seigneur c’est enlever toutes les pierres qui font mal, c’est aplanir toutes les montagnes d’égoïsme, c’est combler tous les fossés creusés par l’indifférence.
Fêter la naissance de Jean Baptiste nous prépare à fêter celle de Jésus. C’est ce qui se passera à Noël. Mais nous ne devons pas oublier que c’est en nous, dans nos vies, que le Christ veut naître. Et il nous envoie dans le monde pour annoncer à tous que Dieu fait grâce. Nous sommes nés pour être disciples de Jésus et pour préparer le cœur des hommes à l’accueillir. A l’exemple de Jean Baptiste, nous sommes appelés à donner le meilleur de nous-mêmes à cette mission en évitant de nous disperser dans des futilités. C’est en vue de cette mission que nous sommes invités à nous nourrir de la Parole du Christ et de son Corps. Dieu nous accueille, nous bénit et nous envoie en mission. Il a besoin de chacun d’entre nous pour faire connaître son salut. Voilà pourquoi cet anniversaire nous tourne vers l’avenir.

AMEN.

Michel STEINMETZ †

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