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vendredi 4 juin 2010

Homélie de la solennité de la Pentecôte - 23 mai 2010

Aujourd’hui, la Pentecôte, par ce dont elle fait mémoire, nous invite, frères et sœurs, à méditer qui est l’Esprit-Saint. Car bien souvent, nous peinons à le connaître, si nous ne l’oublions pas, purement et simplement… alors, pour répondre à cette interrogation, nous pourrions nous lancer dans de grands et érudits discours théologiques. Pourtant, un très vieil et vénérable adage dit : « Lex orandi, lex credendi », ce qui signifie que les mots de la prière sont ceux-là même qui définissent la foi. Pourquoi donc chercher, maintenant, plus loin que ce que notre prière, aujourd’hui, nous donne à saisir de l’Esprit de Dieu ? La liturgie propose justement un texte, habituellement chanté après la deuxième lecture – et dont beaucoup ont sans doute encore en mémoire la mélodie : le Veni Sancte Spiritus. Il m’a paru approprié de lui octroyer la place d’honneur qui lui revient en en faisant l’homélie de ce jour.
Ainsi, je vous invite à méditer ensemble, dans la prière, ce texte de la liturgie de notre Eglise. Nul doute que de la sorte l’Esprit-Saint nous sera rendu plus proche jusqu’à poursuivre en nos cœurs l’œuvre d’amour et du Père et du Fils.

Viens, Esprit Saint, en nos cœurs,
et envoie du haut du ciel
un rayon de ta lumière.Viens en nous, père des pauvres,
viens, dispensateur des dons,
viens, lumière de nos cœurs.

Viens, Esprit Saint ! Veni Sancte Spiritus ! Oui, nous en appelons à lui, l’Esprit de vérité, lui le Défenseur. Nous crions vers Lui. Jésus, quand il monte au ciel, fait cette promesse : il nous enverra l’Esprit, son Esprit, pour poursuivre inlassablement l’aventure de l’annonce de l’Evangile. Tel un rayon du soleil, nous le recevons. Il vient de là-même où Jésus s’en est allé. Il est donné à tous, comme le soleil qui illumine de son éclat ce qu’il veut. Pour venir en nous, cet Esprit doit être accueilli : il faut être le pauvre des Béatitudes pour le recevoir. Celui qui n’est blasé de rien, celui qui, au contraire, attend tout de Dieu, sait qu’il peut tout attendre de Lui. Alors, accueilli dans l’humilité et la discrétion du cœur, l’Esprit dispense en nous ses dons : il produit du fruit en abondance. Recevant la lumière venue d’en haut nous visiter, nous devenons nous-mêmes lumière pour le monde.

Consolateur souverain,
hôte très doux de nos âmes,
adoucissante fraîcheur.Dans le labeur, le repos ;
dans la fièvre, la fraîcheur ;
dans les pleurs, le réconfort.


Accueillir l’Esprit en nous, c’est accueillir Dieu ! C’est laisser tout latitude à Dieu de faire de nous toujours plus pleinement ses fils et ses filles. Accueillir l’Esprit, c’est consentir encore à la paix de l’âme, à cette paix intérieure que rien ne saurait nous ravir. Quand nous ployons sous le fardeau du labeur de nos existences, le repos nous est donné, un repos qui se caractérise par la constance d’une âme qui ne se laisse pas agiter, pas prendre dans le tourbillon du stress et de la dispersion. Quand nous devenons fébriles tant l’agitation nous guette, l’Esprit remet les choses en perspective. Quand il nous faut faire face à la haine, à l’injustice, à la calomnie, à toute sorte de mal, quand nous pleurons, l’Esprit du Christ nous rappelle le réconfort des Béatitudes.

O Lumière bienheureuse,
viens remplir jusqu’à l’intime
le cœur de tous tes fidèles.Sans ta puissance divine,
il n’est rien en aucun homme,
rien qui ne soit perverti.

La lumière de Pâques a jaillit de la nuit de notre mort et de notre péché. Elle ne cesse de briller dans nos ténèbres. L’Esprit est cette flamme qui nous rappelle que rien n’est compromis de notre espérance. Il vient jusqu’au plus profond de notre être, jusque dans ses zones d’ombre les plus secrètes, ces zones que nous-mêmes n’admettons pas, il vient les illuminer et les purifier. Avec lui, rien n’est perverti : tout est vérité, droiture et honnêteté. L’Esprit que nous appelons, c’est l’Esprit et du Père et du Fils ; le recevoir, c’est se laisser traverser par la puissance de l’amour qui unit le Père et le Fils.

Lave ce qui est souillé,
baigne ce qui est aride,
guéris ce qui est blessé.Assouplis ce qui est raide,
réchauffe ce qui est froid,
rends droit ce qui est faussé.

Marie disant à l’Ange : « Rien n’est impossible à Dieu ! ». L’amour de Dieu lave ce que notre lâcheté souille, il baigne et rend fertile les relations que notre égoïsme assèche, il panse les blessures de nos échecs. Il assouplit et rend possible les pardons que notre orgueil nous empêchent de vivre. Il réchauffe la tiédeur de notre amour, de notre bonté, de notre charité. Il rend droit les chemins tortueux et escarpés sur lesquels notre malhonnêteté et notre désir de profit nous entraînent.

A tous ceux qui ont la foi
et qui en toi se confient
donne tes sept dons sacrés.Donne mérite et vertu,
donne le salut final,
donne la joie éternelle.Viens, Esprit Saint
!

AMEN.

Michel Steinmetz †