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samedi 22 septembre 2012

Homélie de la solennité de la Sainte Trinité - 3 juin 2012

Une fois de plus, de l’Avent à la Pentecôte, la liturgie des dimanches (qui est l’école fondamentale de notre formation chrétienne) nous a fait parcourir l’histoire du salut jusqu’à l’essentiel de son accomplissement : Christ sur la croix a obtenu le pardon des péchés ; Il est vivant, ressuscité ; Il est établi Seigneur par son Père ; Il a donné l’Esprit de Dieu.
L’Eglise est née : que doit-elle faire ? Réaliser et poursuivre sans relâche sa mission : proclamer le Dieu tel qu’il s’est révélé : il est UN et il est Père, Fils et Esprit. En ce dimanche de la Trinité, nous écoutons un texte bref mais d’une richesse essentielle : la finale de l’évangile de Matthieu, le testament de Jésus. La foi pascale ne sera jamais un bloc de certitudes bétonnées : elle naît de la joyeuse stupéfaction d’être compris, pardonnés et elle attend toujours d’être confortée par les paroles du Seigneur.
Vous avez des doutes ? Ils se dissiperont si vous acceptez d’entreprendre une nouvelle mission. Celle-ci se résume en trois points capitaux.

I.- Une révélation

« Tout pouvoir m’a été donné au ciel et sur la terre ». Après son baptême, Jésus avait rejeté l’offre séduisante du diable qui lui offrait tous les royaumes de la terre s’il se soumettait à lui, s’il utilisait ses moyens : ruse et corruption, haine et violence. Il avait opté pour la voie d’obéissance au Dieu d’amour. Cela l’a conduit à la croix mais par là-même Dieu l’a sacré : « Seigneur du ciel et de la terre ». Quelles puissances, croyons-nous, dirigent le monde ? Les pouvoirs sur terre sont, tous, limités, éphémères : les conquérants sont foudroyés, les dictateurs basculent dans la trappe, les multinationales s’effondrent. Jésus est-il notre Unique Seigneur ? Sommes-nous prêts à le suivre sur la voie des Béatitudes ? Sa croix est-elle notre signe de gloire ? Refusons de plier les genoux devant les idoles mortifères ?

II.- Une mission universelle

« Allez donc ! De toutes les nations faites des disciples ». L’approche de la croix avait confiné les apôtres dans la terreur et le silence : Jésus ressuscité les envoie maintenant jusqu’au bout du monde pour parler, pour allumer la lumière de la Bonne Nouvelle. Il ne faut plus attendre le pèlerinage des nations vers Jérusalem, comme le prédisaient les prophètes : au contraire, il faut quitter son pays, se mêler à tous les peuples, apprendre toutes les langues, rejoindre les hommes là où ils vivent, leur proposer le Message, les inviter à se mettre à l’école du Christ. Matthieu a toujours beaucoup insisté sur cet aspect de la foi : le croyant est un « disciple », il apprend ce que Jésus lui dit, il médite l’Evangile afin de le mettre en pratique avec une application maximale.
« …Les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit » : la foi n’est pas adhésion secrète, croyance privée : elle s’inaugure et se marque par un acte public, le baptême, qui signe l’entrée dans une communauté précise. Et ici survient la formule « la plus trinitaire » des Evangiles : l’acte de plongée dans l’eau est en fait une immersion dans la Vie de Dieu. Le converti reconnaît Jésus comme le Fils, Seigneur mort et ressuscité ; il reçoit le Souffle de l’Esprit-Saint ; il se tourne vers Dieu et l’appelle Père. Il est sauvé !
« ...Et leur apprenant à garder tous les commandements que je vous ai donnés ». Le rite n’est qu’une porte d’entrée qui ouvre sur une route étroite et périlleuse. La communauté a la charge de communiquer au nouveau chrétien tout ce que Jésus a enseigné à ses premiers disciples. Discipline précise : ni édulcorer ni durcir les exigences, expliquer les paraboles, entraîner au détachement, apprendre à répondre aux objections, à tenir bon face aux critiques, encourager dans les persécutions, unir tous les efforts afin de grandir en charité et vivre en communauté fraternelle. Long travail sans fin mais dont le fruit est la paix, la joie, la confiance.

III.- Un présence indéfectible

« Et moi je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde ». Nombreux sont les sages ou les philosophes qui ont fondé une groupe de disciples chargés de conserver vivants leurs enseignements. Mais Jésus, lui, n’abandonne pas les siens qu’il appelle désormais « ses frères » (28, 10). Matthieu ne dit pas que Jésus disparaît ni qu’il monte au ciel. Sa communauté (dans les années 85-90) sait qu’elle n’est pas seule : son Seigneur habite en son sein, il la guide comme un bon Pasteur, il la relève quand elle tombe, il la renforce au milieu des épreuves, il lui donne la force du martyre. L’Eglise est le vrai temple, non plus de pierres, mais d’humains vivants : son cœur, son amour, sa vie, c’est le Ressuscité.
Proclamer la victoire du Fils sur la mort et le péché, inviter à partager la communion dans l’Esprit, se connaître comme les enfants du Père : y a-t-il révélation plus douce, plus belle, plus parfaite ? Y a-t-il joie plus accomplie ? Notre société, qui tremble alors que basculent certaines de ses idoles, attend des chrétiens qui soient de vrais disciples, qui osent dire et vivre leur identité et qui aujourd’hui plus que jamais obéissent à ce testament de leur Seigneur.

AMEN.

Michel STEINMETZ †

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