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dimanche 23 septembre 2012

Homélie de la solennité des saints Apôtres Pierre et Paul - 29 juin 2012

L’Eglise nous invite à nous souvenir dans une même fête de deux tempéraments fort divers, ceux de Pierre et de Paul. Ils sont appelés « colonnes de l’Eglise » parce que c’est bien sur leur témoignage, jusqu’au sang du martyre, que nous pouvons appuyer, aujourd’hui encore, notre foi.
Nous sommes réunis ce matin en cette antique église, au moins en ces fondations : la plus ancienne de notre région, et nous honorons ici, dans la lignée séculaire de croyants, Pierre, le prince des Apôtres. Dans l’évangile, le Christ confie son Eglise à Pierre, nous l’entendions : « Tu es Pierre et sur cette pierre, je bâtirai mon Eglise ». Mais les clefs reçus, Jésus ne les confie pas à un homme en propre, mais à celui qui sera le garant de l’unité entre tous.

 I.- Une figure réconfortante

Aujourd’hui notre Eglise est toujours guidée par le successeur de Pierre, le pape, et par les pasteurs qui en reçoivent la charge de par leur ordination. La figure de Pierre, ici loin d’écraser, est réconfortante. L’apôtre doute et s’enfonce dans les eaux juste après que Jésus ait calmé la tempête, il proclame sa foi dans l’extrait d’évangile que nous venons d’entendre, il ne comprend pas toujours qui est le Fils de Dieu est c’est la raison pour laquelle Jésus lui dira « arrière Satan » et enfin, il reniera le Christ. Par ces différentes attitudes, Pierre me semble tellement proche de nos réalités personnelles et pourtant c’est avec lui et par lui, que Jésus construit les fondations de son Eglise. Le Père n’attend donc pas d’avoir un être parfait pour conduire le peuple de Dieu. Il semble préférer un être profondément humain avec ses questions, ses doutes, ses déceptions, ses blessures. Pierre ne semble pas être quelqu’un d’extraordinaire. Il brille plutôt par sa propre humanité à l’image de la nôtre vraisemblablement.

 II.- Une figure proche de nos existences

C’est à partir de ce que nous sommes devenus que Dieu nous attend pour poursuivre l’œuvre de sa Création. En effet, beaucoup d’entre nous avons traversé et traverserons peut-être les différentes phases par lesquelles Pierre est passé. De temps à autre, le doute peut nous envahir, nous nous enfonçons dans les eaux de nos interrogations tellement ce mystère semble impossible. Il suffira parfois d’une rencontre, d’un événement pour que la dimension de la foi se mette à chanter à nouveau autrement dans nos vies qui deviennent ainsi plus vivantes encore. De plus, face à certains drames de l’existence tels que la maladie, la souffrance ou la perte d’un être cher, nous pouvons nous aussi soit nous détourner du regard de Dieu et penser que tout cela n’est qu’une pure construction de l’esprit ou soit, nous l’imaginer de telle sorte qu’il pourrait changer le cours des événements. Enfin, il y a les périodes où nous en arrivons nous aussi à le renier lorsque nous laissons l’autre calomnier notre foi sans que nous réagissions pour autant. Si Pierre est bien celui qui est décrit de la sorte dans les évangiles, alors sans doute possédons-nous aussi, toutes et tous, les capacités nécessaires pour participer à la construction de l’Eglise et répondre : « Tu es le Messie, le Fils du Dieu vivant ! ».

III.- Une figure qui nous apprend à répondre

C’est à Pierre ou mieux encore à chacune et chacun d’entre nous que le Christ s’adresse au plus intime de notre intime pour nous demander au creux de notre cœur : « et vous, qui dites-vous que je suis ? ». Il n’y a pas de réponse toute faite qui conviendrait à tout un chacun. Dieu se laisse plutôt découvrir lorsque nous marchons à sa suite, c’est-à-dire lorsque nous acceptons de nous laisser toucher par lui dans toutes les dimensions de sa divinité. Il nous permet d’avancer à notre propre rythme sur le chemin de notre foi. Notre réponse dépendra dès lors de la manière dont nous le ressentons et cette perception pourra évoluer au cours de nos histoires respectives. Dieu est Dieu, le Dieu des vivants. « Et pour vous qui suis-je ? » Une réponse possible, un cri de foi, une réponse ultime : « tu es le Messie, le Fils du Dieu vivant ! ». Oui, Seigneur tu es pleinement toi dans le mystère de la foi. Aucun concept ne nous permet de t’enfermer dans nos images réductrices. Tu es tout simplement celui que tu dois être, comme tu nous demandes d’être qui nous avons à devenir.
Oui, Seigneur, « Tu es », puisse ton Esprit nous aider à oser nous reconnaître comme un « je suis », c’est-à-dire un être humain qui se décline dans toutes les composantes de son être, un être humain qui veut marcher à la suite du Fils car il a compris que c’est en Lui qu’il pourra donner sens à sa destinée, un être humain enraciné en ce Dieu de la Vie qui fait de chacune et chacun de nous, quelle que soit notre situation, de véritables vivants. N’ayons pas peur d’avancer au large et de risquer cette réponse, celle de l’unité dans la foi ! Elle s’appuyera sur la pierre de l’Eglise, plus forte que toutes les forces du mal qui l’attaquent et tentent de la déstabiliser encore récemment dans nos propres communautés !

AMEN.

Michel STEINMETZ †

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