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lundi 3 janvier 2011

Homélie de la fête de la Sainte Famille (A) - 26 décembre 2010

Puisque nous sommes des êtres en devenir, c’est-à-dire des femmes et des hommes qui avancent toujours vers un futur que ce soit ici ou dans un ailleurs, nous pouvons aisément affirmer que, dans nos vies, il y a toujours un avant, un pendant et un après. L’avant se conjugue au passé et marque la manière dont nous sommes amenés à vivre notre présent et notre futur.
Il est à la fois beau des richesses d’amour reçu et en même temps marqué par nos zones plus sombres. L’avant fait partie intégrante de nos êtres. Il y a ensuite le « pendant », c’est-à-dire l’instant même où nous vivons. Il est notre présent et s’enracine bien évidemment dans notre « avant » tout en nous permettant de vivre l’aujourd’hui de nos vies. Son paradoxe est qu’il est très vite dépassé dans le temps puisque chaque seconde passée s’écrit déjà au passé composé alors que c’était il y a juste un moment. Avant et présent façonnent de la sorte notre « après », tout ce qui fera la réalité de nos existences demain. Dès l’instant de notre conception, nous sommes entrés dans cette dynamique.

I.- Ne pas se laisser piéger par le temps

« Avant, pendant et après » participent à la vie en devenir de tout être humain et pourtant, parfois il peut arriver que nous essayions de stopper cette réalité au risque de ne plus vivre pleinement sa vie. En effet, je peux m’enfermer dans mon « avant », être un nostalgique du passé en essayant d’y retourner constamment car tout me semblait mieux à l’époque. Or, dans nos vies, nous ne pouvons jamais revenir en arrière. Ce qui a été vécu est gravé pour toujours dans la mémoire de notre cœur et de notre âme. De la même manière, ne vivre que le présent peut nous conduire à trébucher car nous n’inscrivons plus nos vies dans ce passé qui nous a construit. Quant à désirer n’exister que dans l’après, ne prenons-nous pas le risque de tout simplement passer à côté de nos vies car nous serions comme dans un rêve qui ne pourrait jamais se réaliser puisqu’il ne s’enracine pas dans le tout de ce que nous sommes devenus.

II.- Et après ?

Toutefois, comme le souligne la page d’évangile entendue, tout « après » est essentiel pour tout être humain. C’est après le départ des Mages ou encore après la mort d’Hérode que Joseph prend à chaque fois l’enfant et sa mère pour les conduire vers un ailleurs. Cette réalité à laquelle l’époux de Marie a été confronté est une invitation offerte à chacune et chacun d’entre nous, là où nous en sommes dans nos histoires personnelles à nous poser cette question : « et après ? ». Que nous soyons en bonne santé et confrontés à la réalité douloureuse de la maladie ou de la perte d’un être cher, nous nous trouvons face à cette fameuse question à laquelle il n’est pas toujours aisé de répondre : « et après ? ».

III.- Revenir en notre terre d’exil intérieur

Pour ce faire, prenons le temps de refaire ce voyage intérieur et de chercher en nous notre terre d’Egypte, terre d’exil intime qui nous permettra de nous retrouver d’abord avec nous-mêmes puis avec Dieu. Ce retour en soi est une convocation à voir ce qui est essentiel, existentiel pour nous, à pouvoir nous redire qui nous souhaitons être et que mettre en place pour le devenir, à chercher à comprendre ce que nous souhaitons faire de notre vie même si les échéances sont de plus en plus courtes au fur et à mesure que nous avançons en âge ou dans la maladie. Retourner dans notre terre d’exil, n’est pas de chercher à donner sens à l’insensé mais plutôt à oser se laisser pénétrer par un mystère qui nous dépasse et à voir de quelle manière celui-ci va nous permettre d’écrire notre vie autrement en tenant compte des réalités auxquelles nous avons été ou sommes toujours confrontés. En chacun de nous, il y a cette terre d’Egypte propice à nous remettre debout sur le chemin de la vie. Ce temps d’exil intérieur nous permettra à l’instar de Joseph d’entendre la manière dont Dieu s’adresse à nous aujourd’hui encore.

D’une certaine manière nous pourrions jalouser Joseph dont l’Ange l’avertit chaque fois en songe. Cela peut nous sembler injuste qu’il ait une telle facilité d’entrer en communication pour connaître la suite des événements. Et pourtant, l’Esprit de Dieu continue à s’adresser à chacune et chacun de nous. Depuis l’événement de la Pentecôte, nous sommes devenus les anges les uns des autres mais sommes-nous capables de nous entendre afin de pouvoir écouter ce que Dieu nous veut nous offrir comme chemin de vie. En ce temps de Noël, prenons la route de notre terre d’exil intérieur pour mieux nous retrouver et nous permettre ainsi de découvrir la manière dont le Christ s’adresse à chacune et chacun de nous. Vivons avec cette confiance et cette espérance que l’Ange du Seigneur est très bavard. Puissions-nous alors prendre le temps non seulement de l’entendre mais surtout de l’écouter.

AMEN.

Michel Steinmetz †

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