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lundi 1 février 2010

Homélie du 4ème dimanche de l'Avent - 20 décembre 2009

Dans quelques petits jours maintenant, frères et sœurs, nous nous réjouirons de la venue en notre monde de Jésus, le Christ, le propre Fils de Dieu ! Il me semble qu’aujourd’hui déjà, la liturgie nous fait un cadeau… Plutôt que de le laisser emballer et que de le déposer sous le sapin, je vous inviterai volontiers à en profiter dés à présent. Nous ne vivrons que mieux, l’ayant d’ores et déjà appréhendé, et parce qu’ainsi appréhendé, assimilé, le mystère que nous entendons célébrer.
Les lectures de la Parole de Dieu de ce jour, en effet, nous placent au cœur même du projet de Dieu et de son dessein. Nous sommes appelés à la contemplation : contemplation non seulement des manifestations visibles et tangibles de Dieu, mais aussi, et surtout me semble-t-il, de l’intimité de Dieu, telle que nous la présente l’auteur de la Lettre aux Hébreux.
Tout débute dans le projet de Dieu pour notre humanité et dans sa ferme résolution de ne pas nous abandonner au pouvoir du péché. A tout bon projet, il y a une phase de réalisation : c’est, vous l’aurez compris, la venue du Fils éternel dans notre histoire. Cette venue constitue, enfin, un événement, parce qu’irruption de l’éternité de Dieu dans l’histoire des hommes, parce que présence du divin à l’humain. Cette venue est non seulement événement, elle est bien plus encore événement de grâce parce qu’ayant un caractère définitif et irrévocable. Dieu s’engage à nos côtés « une fois pour toutes » (He 10, 10). Ce salut vaut à jamais.

I.- Le projet de Dieu

Ce n’est pas sur un coup de tête que Dieu nous fait le don de son Fils ! Cela correspond à son identité, à son être le plus profond et qu’il nous est donné, par là-même, de connaître, et à laquelle il nous est dorénavant possible de prendre part. Cette « carte génétique » a un nom tout simple, mais ô combien vulgarisé et vicié : l’amour.
C’est par amour que Dieu veut notre bonheur, c’est par amour qu’il nous sauve, c’est par amour qu’il se révèle comme plus grand que nos offenses. Il n’y va pas de notre mérite ou d’un dû : tout est pure grâce, amour débordant, généreux et sans limite. Si Dieu est amour, et qu’il l’est à ce point, alors nous pouvons comprendre qu’il ne se résolve à laisser l’homme abandonné ainsi au pouvoir du péché.
Ce projet de Dieu s’exprime depuis les temps anciens. Le passage du prophète Michée que nous entendions a clairement évoqué et annoncé, pour Matthieu et Jean, la naissance du Christ, de ce Messie dont, dit Michée, « les origines remontent aux temps anciens, à l’aube des siècles ». C’est donc, frères et sœurs, que l’amour de Dieu n’est pas une conséquence de notre péché, une attitude adoptée par Dieu devant l’urgence de la situation, bref une espèce d’ « opération sauvetage », non ! Dieu est amour dès l’aube des siècles, il l’est depuis toujours et pour toujours, lui qui n’a ni commencement ni fin. Le projet d’amour de Dieu, c’est Dieu lui-même !

II.- L’amour manifesté en Jésus-Christ

Pour arracher l’homme à ses errements et à ses désordres, il fallait néanmoins que Dieu aille jusqu’à manifester et révéler son amour au cœur de la pâte humaine, pour en devenir, de l’intérieur, comme le levain.
Dieu nous a donc fait, un jour du temps, le don de son propre Fils. Sans perdre quoi que ce soit de son identité, sans la dénaturer, il partage en tout, excepté le péché, notre vie d’homme. Il nous révèle qu’il est possible de vivre de cette intimité avec Dieu son Père: rien ne saurait plus nous séparer de l’amour de Dieu ! L’auteur de la Lettre aux Hébreux prête ces paroles du psaume au Christ entrant dans le monde, paroles obéissantes et confiantes : « Tu n’as pas voulu de sacrifices ni d’offrandes, mais tu m’as fait un corps. Alors j’ai dit : "Me voici, mon Dieu, je suis venu pour faire ta volonté" ». Voici qu’en réponse à des sacrifices désormais caduques et insignifiants, Dieu répond en envoyant son Fils. Ce n’est pas de l’extérieur que s’opère le salut mais du dedans. Vous pouvez offrir autant que de sacrifices que vous le voulez, si votre cœur ne se convertit pas, cela ne sert à rien. Jésus, en prenant le chemin de notre monde, vient certes de Dieu mais il vient unir de manière définitive notre histoire à l’amour sauveur de Dieu. « Nous sommes sanctifiés, grâce à l’offrande que Jésus a fait de son corps, une fois pour toutes », dit encore l’auteur de la Lettre aux Hébreux.

III.- Un événement de grâce

En accomplissant les promesses bibliques, en étant l’accomplissement même de l’Ecriture, Jésus vient marquer un tournant dans l’Histoire de notre monde. Plus rien ne sera désormais comme avant ! Cet événement - c’en est un ! parce l’histoire, pourtant appelée à s’achever, prend une dimension d’éternité – survient par l’annonce de l’Ange, un jour du temps, à une jeune fille du nom de Marie, là-bas dans un petit village de Judée…
Cet événement, pour celle qui en est à la fois et la destinataire et celle par qui cela va pouvoir advenir, ne saurait être tenu secret. Le Seigneur fait pour elle des merveilles. Qu’on le dise ! Marie « se met rapidement en route » pour en faire part à sa cousine Elisabeth. Cette dernière, sous l’action de l’Esprit, authentifie, alors que tressaille en elle son enfant, l’action de Dieu en Marie. « Comment ai-je ce bonheur que le mère de mon Seigneur [entendez : du Messie, de Celui qui tous attendent] vienne jusqu’à moi ? ».
Si, à l’approche de Noël, l’Eglise nous invite à orienter notre regard vers Marie. Il y a beaucoup à apprendre d’elle, nous le savons, pour notre foi de chrétiens. Marie est la figure de l’Eglise : nous nous préparons donc, et tout naturellement, avec elle à accueillir le Verbe de Dieu. L’événement que nous célébrons dans la semaine à venir est événement de grâce : il est la manifestation de l’amour révélé en Jésus de Dieu pour sa création. Avec Marie, nous ne pouvons taire cette formidable nouvelle.

A Noël, Dieu vient sur terre en Jésus son enfant. Il vient un peu plus encore habiter le cœur de ses fidèles et leur permettre ainsi de donner au monde un peu plus de la chaleur et de l’amour dont il manque désespérément.
Oui, heureux ceux qui auront cru à l’accomplissement des paroles qui nous sont, aujourd’hui, adressées de la part du Seigneur !

AMEN.

Michel Steinmetz †

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