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samedi 21 avril 2012

Homélie du 3ème dimanche de Pâques (B) - 22 avril 2012

Pourquoi nous étonner que, même dans nos pays de vieille tradition chrétienne, la foi en la résurrection soit inacceptable à la majorité, qu’un certain nombre de pratiquants avouent ne pas y croire, et que bien des fidèles demeurent encore incertains devant ce fait ? Oui la foi en la résurrection est difficile et, pour le troisième dimanche consécutif, l’évangile reconnaît que les apôtres eux-mêmes eurent bien de la peine à l’accepter.
Et pourtant, voilà des hommes et des femmes qui avaient suivi Jésus pendant des mois sinon des années, avaient écouté ses prédications, assisté à ses guérisons miraculeuses, reçu des enseignements en privé où il leur révélait qu’il serait refusé, haï et finalement mis à mort avant de ressusciter. Et lorsque, ce matin de Pâques, quelques femmes du groupe étaient revenues en toute hâte du tombeau qu’elles venaient de découvrir vide et où deux anges leur avaient affirmé que Jésus était ressuscité comme il l’avait prédit : ces pauvres messagères avaient été reçues avec des moqueries : « Délire de femmes ! ». Pierre avait quand même voulu se rendre compte : il avait vu le tombeau vide et était reparti tout perplexe. Et puis deux disciples qui, complètement découragés, avaient quitté Jérusalem pour retourner à leur village d’Emmaüs, étaient tout à coup revenus en pleine nuit prétendant qu’ils avaient été rejoints par un voyageur inconnu qui leur avait fait comprendre le sens de la croix et, à la maison, ils l’avaient reconnu « à la fraction du pain» : c’était Jésus.
La reconnaissance du Christ Ressuscité dépend à mon avis de deux actions qui ont toute leur importance. Il est difficile de croire. Toutefois, nous sommes aidés par ces deux pratiques initiées par Jésus.

I.- Nous vivons notre foi en participant à un repas.

C’est l’eucharistie que nous célébrons et qui nous donne la force de continuer à croire. Ce repas et le rappel, le mémorial qui rend présent le sacrifice de Jésus sur la croix. C’est en même temps le repas partagé qui nous invite à l’amour de charité dans la vie quotidienne. Jésus partageait le pain pour se faire reconnaître en choisissant de refaire lui-même le geste le plus fort, celui qui éclaire tout le mystère pascal au soir du jeudi-saint.
Que fait Jésus ce jour-là face aux disciples bouleversés qui ne savent plus que penser ni que croire ? Il demande à prendre un repas. Jésus a faim. Il veut manger un morceau de poisson grillé. Cela veut dire qu’il avait besoin des autres pour vivre, non comme un fantôme qui ne mange pas, mais comme un vivant. Et simplement, en aimant ses frères, il se donnait lui-même en nourriture. Cela reste actuel pour nous. Nous sommes invités à faire comme Jésus, à nous laisser nourrir de sa présence pour donner quelque chose de nous-mêmes aux autres.

II.- L’intelligence des Ecritures.

Le deuxième aspect, c’est l’intelligence des Ecritures. Jésus parle des Ecritures et de la réalisation de ce que Moïse et les autres prophètes annonçaient. Le texte nous donne une très belle formule. On nous dit : « Alors, il leur ouvrit l’intelligence des Ecritures ». En fait, ils connaissent déjà bien les Ecritures. Ils connaissent Moïse et les prophètes. Mais ils ont du mal à faire le lien entre les textes saints et ce qui arrive à Jésus.
Vous aurez remarqué que c’est Jésus lui-même qui ouvre cette intelligence aux autres. L’intelligence est déjà donnée mais elle doit être activée, éveillée. L’initiative doit venir d’un autre. C’est vrai qu’en face des textes bibliques, on a souvent envie d’appeler à l’aide pour comprendre ce que le texte veut dire. Mais, plus profondément, Jésus nous aide à comprendre le texte biblique parce qu’il est l’interprète du texte. La vie de Jésus, ses actions et ses paroles, tout cela forme un commentaire vivant. Pour lire la Bible, pour comprendre la Bible, je peux regarder Jésus. Et le Christ nous a aussi envoyé l’Esprit Saint pour nous conduire vers la vérité. L’intelligence peut donc venir aussi de notre prière, de notre cœur et de notre réflexion.

Nous ne comprendrons jamais tout le mystère de la foi chrétienne. Si nous attendons de tout comprendre pour croire, nous risquons d’attendre longtemps. Mais il serait faut de dire qu’il faut simplement croire sans essayer de comprendre. Dieu nous a créés avec une raison, une intelligence et nous devons en user. Nous demanderons à présent tous ensemble que l’Esprit Saint nous ouvre à la connaissance de Jésus, nous serons ainsi des témoins qui croient et essayent de comprendre au mieux le sens de la foi.

AMEN.

Michel STEINMETZ †

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