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mercredi 11 avril 2012

Homélie de la Nuit pascale - 7 avril 2012


Quel itinéraire avons-nous accompli depuis une semaine ? Dimanche dernier, nous entrions dans la célébration de la Semaine Sainte. Nous marchions à la suite de la croix du Christ, nos rameaux à la main. Nous signifiions par là vouloir le suivre dans les acclamations et le triomphe, mais aussi jusqu’à sa Passion. Ce soir, nous sommes entrés en marchant à la suite du cierge pascal. La croix de Jésus laissant la place à la lumière du Christ, rappel du signe de la colonne lumineuse qui guidait le peuple d’Israël à travers la Mer Rouge.

La Semaine Sainte nous met en marche pour vivre l’événement du salut. Il s’agissait de mettre nos pas dans les pas du Christ pour aller jusqu’à sa mort et participer à sa résurrection : nous l’avons vécu physiquement par ces deux processions.
Au soir du Jeudi-Saint, faisant mémoire de l’institution de l’eucharistie, nous avons refait le geste du lavement des pieds qui révèle jusqu’où va la puissance de charité du Christ, laissant à ses disciples le double commandement de faire cela en mémoire de Lui : s’offrir soi-même dans le sacrifice eucharistique et devenir serviteurs les uns des autres. Vivre en notre vie la totalité du mystère pascal.
Vendredi, nous avons vénéré la Croix en communiant à la souffrance du Seigneur, en voyant aussi dans sa propre mort l’annonce de la nôtre, et surtout l’annonce de la mort vaincue. Ainsi, le Vendredi-Saint, c’est l’expérience de folie d’aller embrasser une croix qui peut répondre à la folie d’un homme qui a donné sa vie pour moi pécheur. L’adoration de la croix est un geste par lequel je communie à la mort du Christ : « comment savoir d’où vient la vie si je n’accepte pas ma mort ? ».
A la veillée pascale, l’eau est la mémoire du mystère pascal à travers le rite du baptême que nous vivrons ensemble ce soir avec vous, Guillaume, et avec trois enfants Linda, Karen et Ulric. Derrière la symbolique du relèvement que vous vivrez physiquement en relevant la tête, trace de la pratique ancienne du baptême par immersion dans l’Eglise, c’est la mort qui est symbolisée.
C’est donc cette grande symbolique de la mort qui traverse tout le Triduum, aussi bien dans la grande prostration du Vendredi saint, dans l’adoration de la Croix, dans le geste du lavement des pieds, comme dans le rite de l’eau à la Veillée pascale. « Comment savoir d’où vient la vie si je n’accepte pas ma mort ? ».
Au cœur de l’édifice liturgique, ce sont des gestes qui finalement réalisent la même chose. Ce qui nous est annoncé dans les Saintes Ecritures, à savoir que le Christ meurt mais ressuscite et qu’en lui nous mourrons et nous ressuscitons, se vit à travers les rites et au plus haut point dans la liturgie de l’Eucharistie.

Cette grâce incomparable a besoin de notre foi. Nul raisonnement humain, nulle démonstration si brillante soit-elle, ne parviendront à nous le démontrer. Jésus, petit enfant de la crèche devant lequel nous prenons plaisir à nous émerveiller, prophète puissant par les paroles et les actes, maître de sagesse évangélique quand Il annonce le Règne de Dieu son Père, homme défiguré dans les douleurs de sa Passion, ce même Jésus a été ressuscité des morts. Ce qui nous paraît inconcevable est possible. Le mal du monde, le péché du monde, la douleur du monde est vaincue. Et tout cela Jésus l’accomplit pour nous, pour que notre propre souffrance devant la maladie, la mort, les faiblesses qui nous font peiner ici, ne soient plus un obstacle, mais qu’ils deviennent passage vers Dieu. Jésus nous exhorte à poursuivre la marche au terme de cette sainte semaine. « Il nous précède en Galilée ». Ils nous instituent ces témoins.
Je voudrais ce soir vous adresser un appel à vous les jeunes, et les moins jeunes. Vous aspirez au bonheur et vous avez raison. Plus peut-être qu’à d’autres moments de notre Histoire, nous mesurons qu’il n’y a pas de parcours qui garantit contre les difficultés de la vie. Je vous exhorte à ouvrir les yeux et à regarder autour de vous où transparaît la joie de vivre en assument les responsabilités de l’existence humaine. Pour que la flamme si fragile de la foi ne s’éteigne pas, l’Eglise vivante a besoin de témoins du Ressuscité. L’Eglise a besoin de femmes et d’homme engagés dans les combats de la cité, de familles engagées pour toujours dans l’amour, et qui donnent la vie et l’amour à leurs enfants, de femmes et d’hommes qui acceptent de tout quitter pour le service de leurs frères dans la vie consacrée, d’hommes acceptant de répondre à l’appel du Christ en devenant les prêtres et les diacres de son Eglise. Ne fuyez pas les appels du Ressuscité ! Sinon vous risquez de vous en aller comme l’homme riche de l’évangile qui s’en alla tout triste « parce qu’il avait de grands biens ».

Ne choisissez pas la tristesse, mais choisissez la joie. Christ est ressuscité pour vous !

AMEN.

Michel STEINMETZ †



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