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samedi 29 décembre 2012

Homélie de la solennité de sainte Marie, Mère de Dieu - 1er janvier 2013


En ce premier jour de l’année, la liturgie fait résonner dans toute l’Église l’antique bénédiction sacerdotale, que nous avons écoutée dans la première lecture : « Que le Seigneur te bénisse et te garde ! Que le Seigneur fasse briller sur toi son visage, qu’il se penche vers toi ! Que le Seigneur tourne vers toi son visage, qu’il t’apporte la paix ! » (Nb 6, 24-26). Triple vœu plein de lumière, qui provient de la répétition du nom de Dieu, le Seigneur, et de l’image de son visage. En effet, pour être bénis, il faut demeurer en présence de Dieu, recevoir sur soi son Nom et rester dans sa lumière.

C’est aussi l’expérience qu’ont fait les bergers de Bethléem, qui apparaissent encore dans l’évangile d’aujourd’hui. Ils ont fait l’expérience de demeurer en présence de Dieu, de sa bénédiction, non pas dans la salle d’un palais majestueux, devant un grand souverain, mais dans une étable, devant un « nouveau-né couché dans une mangeoire » (Lc 2, 16). C’est justement de cet enfant que rayonne une lumière nouvelle, qui resplendit dans l’obscurité de la nuit, comme nous pouvons le voir sur de nombreux tableaux qui représentent la Nativité du Christ. C’est de lui, désormais, que vient la bénédiction : de son nom – Jésus, qui signifie « Dieu sauve » – et de son visage humain, en qui Dieu, le tout-puissant Seigneur du ciel et de la terre, a voulu s’incarner, cacher sa gloire sous le voile de notre chair, pour nous révéler pleinement sa bonté (cf. Tt 3, 4).

La première à être comblée de cette bénédiction a été Marie, la vierge, épouse de Joseph, que Dieu a choisie dès le premier instant de son existence pour être la mère de son Fils fait homme. Elle est « bénie entre toutes les femmes » (Lc 1, 42) – comme la salue sainte Élisabeth. Toute sa vie est dans la lumière du Seigneur, dans le rayon d’action du nom et du visage de Dieu incarné en Jésus, le « fruit béni de son sein ». La Mère de Dieu est la première qui est bénie et elle est celle qui porte la bénédiction ; c’est la femme qui a accueilli Jésus en elle et qui lui a donné le jour pour toute la famille humaine. Marie est mère et modèle de l’Église qui accueille dans la foi la Parole divine et s’offre à Dieu comme « bonne terre » en qui Il peut continuer à accomplir son mystère de salut. Comme Marie, l’Église est médiatrice de la bénédiction de Dieu pour le monde : elle la reçoit en accueillant Jésus et la transmet en portant Jésus. Il est lui la miséricorde et la paix que le monde ne peut se donner de lui-même et dont il a besoin toujours, comme et plus que du pain.

Nous avons déjà, ou nous le ferons encore dans les heures et les jours à venir, échangé des vœux. C’est là une coutume, à laquelle toutes et tous doivent de plier, de bonne ou mauvaise grâce. Je ne vous cache pas que ces vœux me paraissent personnellement un peu stupides. Ils ne trouvent grâce à mes yeux que dans l’attention portée à l’autre et à un avenir que je lui souhaite riche de bonheur. Je vous invite aujourd’hui, en regard de ce que la liturgie nous invite à célébrer dans la lumière de Noël et de la Parole de Dieu que nous entendions, à transformer votre vœu en une bénédiction. Le vœu, expression louable d’un sentiment personnel – ce que je souhaite, moi, pour l’autre –, est appelé à devenir bénédiction, ou plutôt à se recevoir de la bénédiction. Ainsi, je ne suis plus moi-même à la manœuvre ; ce n’est pas moi qui, me ou vous, souhaite tel ou tel bonheur, tel ou tel bienfait, mais je me place moi-même, et vous place avec moi, sous le regard de Dieu. J’aspire à rester en Dieu et à me recevoir de ce qu’Il me donnera, au cœur des joies que je vivrai ou des peines que j’endurerai. Puissions-nous nous souvenir de cela en échangeant nos « vœux », comme on les appelle. Puissions-nous donc plutôt appeler les uns sur les autres la bénédiction de Dieu. Cette manière de faire montrera que nous faisons toute sa place au Seigneur, le Verbe fait chair, Dieu-avec-nous, bénédiction de Dieu pour nous, jusque dans la manière d’envisager cette année nouvelle.

Michel STEINMETZ †

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