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samedi 1 décembre 2012

Homélie du 1er dimanche de l'Avent (C) - 2 décembre 2012

Nous sommes le premier dimanche de l’avent - le début de l’avent. Je pourrais prêcher pendant des heures sur l’histoire et la tradition de l’avent, la signification de Noël. Qu’est ce que cela va changer dans notre vie ? Mon homélie ne répondra jamais à la question : pourquoi la commémoration de la naissance de Jésus est importante pour vous personnellement ? Qu’est ce que la naissance de Jésus vous apporte personnellement ? Autrement dit, comment est-elle une bonne nouvelle pour vous ? Aucune homélie ne peut répondre à votre place, c’est trop personnel.

C’est vous qui donnez le sens à l’avent et à Noël, en analysant votre foi et votre relation avec Jésus, et pas moi. La vraie question pour chacun : suis-je chrétien à cause de ma culture, ou parce que dans la naissance de Jésus, dans sa vie et dans son enseignement je trouve quelque chose qui est essentiel pour moi et sans quoi je ne pourrais pas vivre ? C’est seulement après avoir répondu à cette question que je peux dire si la seconde venue du Christ, qu’on attend dans l’Eglise, a de l’importance pour moi. Il ne faut pas oublier que l’Eglise, en célébrant l’Avent, se préparer certes à célébrer Noël mais exprime surtout l’attente du Messie et aussi le désir ardent de sa deuxième venue. Mais si je ne sais pas pourquoi la naissance de Jésus est importante pour moi, son deuxième avènement n’a pas de sens.

Devant les perspectives d’avenir, aujourd’hui beaucoup de gens ont peur. Peur de perdre un emploi, de régresser dans l’échelle sociale, de disposer de moins de ressources pécuniaires. Peur d’aller au fond de soi-même et de découvrir la profondeur de nos attentes. Alors beaucoup se réfugient dans des déserts au silence assourdissant et au goût de paradis artificiel. Ils cherchent des petits bonheurs dans des à-côtés. La société de consommation invite d’ailleurs à acquérir toutes sortes de biens éphémères. Et le qu’en dira-t-on excite à suivre le mouvement afin de rester dans le vent. Et pourtant, elle se fait entendre aujourd’hui la voix de la promesse. Elle raisonne, claire comme le rire d’un enfant, lumineuse comme l’avenir dont il rêve : «Voici venir les jours où j’accomplirai la promesse de bonheur que j’ai adressée à la maison d’Israël et à la maison de Juda». Elle n’est pas facile à entendre surtout dans le tintamarre du monde, cette voix de l’espérance. Elle vient d’ailleurs, de l’au-delà de toute créature. C’est une Parole du Seigneur qui vient. Au moment où Jérémie la prononce, la situation de son pays est dramatique. Mais Dieu veut restaurer la confiance. Un monde, leur fait-il dire, s’en est allé, mais mon amour pour le peuple et mon pouvoir de créer sont intacts. Promesse de bonheur, adressée autrefois par le prophète à ceux qui étaient dans le malheur. Promesse de bonheur qui nous est adressée encore aujourd’hui par Dieu.

Si ces puissances du mal sont toujours présentes, elles ont déjà été définitivement ébranlées. Le jour du Seigneur, l’avènement du Fils de l’homme dont nous parle Luc dans l’évangile, c’est bien le matin lumineux de Pâques. C’est sa victoire sur toutes les forces de mort et du mal. C’est là le cœur de notre foi et le fondement de notre espérance. Nous attendons l’achèvement de ce qu’il a inauguré par sa résurrection. Aujourd’hui, il nous enseigne ce chemin qui nous prépare à sa venue, à son retour : « Restez éveillés et priez. Ainsi vous serez jugés dignes de paraître debout devant le Fils de l’homme. » La prière n’est pas un refuge pour les peureux ou pour les angoissés. Elle est une mise en présence confiante, une disposition d’un cœur prêt à écouter. Malgré les cris du monde, malgré ses paradoxes, malgré les voix de ceux qui semblent vous dire que tout est vain ou que tout se vaut, la Parole de Dieu ne cesse d’agir. Pour l’entendre, il vous faut vous arrêter, faire silence, écouter ce que Dieu vous dit.

Ce temps d’Avent nous est donné pour réfléchir et l’apôtre Paul nous invite à le faire dans la prière. Alors, je vous souhaite le désir de le faire.

AMEN.

Michel STEINMETZ †

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