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samedi 8 décembre 2012

Homélie du 2ème dimanche de l'Avent (C) - 9 décembre 2012

« Préparez le chemin du Seigneur, aplanissez sa route ! ». Nous réentendons ces paroles familières de l’évangile et leur vigueur vient peut-être à se perdre par l’image que nous avons de celui qui les prononce. Jean-Baptiste, en effet, nous l’imaginons hirsute, révolutionnaire, en complet décalage avec son temps. Son aspect, son style de vie susciteraient la curiosité et expliqueraient sa popularité.

Pourtant l’évangéliste Luc reste sobre dans la description qu’il en fait. La voix de Jean résonne dans le temps des hommes, venant du désert, avec toute sa force.
Les paroles du Précurseur, reprenant les paroles anciennes d’Isaïe, résonnent finalement à chaque fois avec une étonnante actualité : « Préparez le chemin du Seigneur, aplanissez sa route » (Lc 3, 4). Il y dans les paroles de Jean une étonnante radicalité prophétique, une fraîcheur bousculant notre torpeur, une vivacité qui touche juste dans les faux-semblants. Elles sont appel à la conversion incessante pour ne pas se perdre en route ! Pour cela il faut aplanir la route et préparer le chemin du Seigneur.

Aplanir la route

Si provocantes qu’elles soient, les paroles de Jean ne sont pas surhumaines ou inhumaines. Voilà bien pourquoi Luc prend le soin de les situer dans l’histoire des hommes à grand renfort d’autorités : l’empereur Tibère, le gouverneur Ponce Pilate, le prince Hérode, les grands prêtres Anne et Caïphe…. Ces paroles sont ajustées à notre propre attente. Sans cesse Dieu travaille notre humanité pour nous faire accueillir le Christ. De manière imagée qu’il reprend lui-même au prophète Isaïe, Jean demande d’aplanir la route. Ce qu’il insigne comme tâche à accomplir, tâche ô combien difficile – il faut imaginer son auditeur au cœur du désert de Palestine –, de ravins à combler, de montagnes et de collines à abaisser, de routes à redessiner dans le sable, le prophète Baruc nous apprenait que c’est le propre de Dieu, que c’est là sa volonté. « Dieu a décidé que les hautes montages et les collines éternelles seront abaissées, et que les vallées seraient comblées ». Ce que nous pensions être de notre ressort, ce que nous pensions relever de notre propre moyen, nous comprenons qu’en fait c’est Dieu lui-même qui est à la manœuvre, c’est Lui qui permet à cette œuvre gigantesque de se réaliser.
Aplanissez la route, ou plutôt laissez Dieu vous conduire pour aplanir la route, pour sortir de vos impasses, pour abattre les murailles que vous construisez entre vous.

Préparer le chemin

Quel est ce chemin qu’annoncent à la fois Jean-Baptiste et Isaïe ? Dieu veut ouvrir un chemin de conversion. Il a l’initiative ; sans cesse il veut nous ramener à lui, et, pour cela, il est prêt à tout ! Notre attente ne peut et ne doit être passive, parce qu’à l’initiative, au don, à la grâce, notre réponse est de mise. Elle se révèle comme le chemin que Dieu trace dans nos vies pour nous faire marcher « sans trébucher vers le jour du Christ » (Ph 1, 10). Là encore, nous n’avons pas à inventer un chemin, comme certains aujourd’hui nous invitent au « développement personnel ». Il ne s’agit pas de partir de nous, comme si nous étions à la fois le point de départ et d’arrivée, enfermés dans nos suffisances et nos convoitises bassement humaines. Le chemin qu’il nous fait préparer, c’est le chemin de Dieu.
Or Jésus se présente lui-même comme « le chemin, la vérité et la vie ». Préparer son chemin, c’est faire en sorte que notre chemin rejoigne le sien. Hors de lui, pas de voie salutaire. Hors de lui, le désert de nos vies ne sera pas le lieu où retentira son appel, mais le lieu de notre mort parce que nous n’aurons pas choisi la route qui mène à Dieu en son Fils. Vous ne savez quel chemin prendre, ne vous perdez pas en tergiversations : suiviez l’unique chemin qui est le Christ.

A l’exemple de Paul, prions les uns pour les autres afin que « notre amour nous fasse progresser de plus en plus dans la connaissance vraie et la parfaite clairvoyance qui nous feront discerner ce qui est le plus important ».

AMEN.

Michel STEINMETZ †

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