A tous les visiteurs de ce blog, bienvenue !


Vous y trouverez quelques informations sur ma recherche et sur mon actualité.
Progressivement seront mis en ligne ici des articles de fond et d'investigation essentiellement en liturgie, mais aussi en d'autres domaines de la vaste et passionnante discipline qu'est la théologie !

N'hésitez pas à me faire part de vos commentaires !

samedi 22 octobre 2016

Homélie du 31ème dimanche du Temps oridnaire (C) - 30 octobre 2016

Jésus traverse Jéricho sans parole, sans dire mot. Jéricho : la ville la plus ancienne selon l’archéologie, mais, pour un Juif, à la fois la ville sacerdotale et le lieu païen de trafic douanier. Rome y a ses comptoirs et sa garnison. Jéricho, c’est aussi la porte de la Terre promise laquelle Josué envoya deux espions…

 
Ce ne doit pas être par « pure » curiosité que Zachée cherche à voir Jésus. Il court, dira Luc, sort de la ville, monte sur un arbre...Voilà non seulement qui est peu compatible avec sa position d’homme rangé en Israël, mais voilà surtout qui révèle, selon l’évangéliste, sa volonté active, efficace et persévérante de rencontrer Jésus. Zachée escalade donc un sycomore. Ce figuier sauvage à branche basse, est, en Israël, le symbole de la loi mosaïque et du temple. Ainsi, pour trouver comment bien vivre, Zachée se servait de la Loi et du culte, du moins, il en était informé. Mais tout cela ne serait-il pas périmé ? Il grimpe à l’arbre mais le Salut n’est pas obtenu par l’escalade de préceptes ni par la multiplication d’efforts impossibles. Pour être sauvé, il faut descendre et suivre l’invitation de Jésus. Il voulait voir Jésus, et c’est lui qui va être vu ! Jésus sait que Zachée ne résistera pas à son appel.  Cela se passe avec empressement, car c’est « à toute vitesse » déclare Luc, que Zachée descend de son arbre et « reçoit » Jésus. L’évangéliste souligne toujours combien l’amour est pressé, est empressé d’agir. Il le note lors de la visite de Marie à sa cousine Elisabeth. Il le montre à propos du Père dans la parabole de l’enfant prodigue, à l’occasion de la préparation du repas festif. Il y revient dans l’épisode des disciples d’Emmaüs au sujet de Cléophas et de son ami s’empressant vers Jérusalem pour y témoigner de leur foi en la résurrection. Zachée, fébrile, cherche Jésus. C’est avec une égale diligence que Jésus cherche l’humanité ! Dieu et l’homme en recherche de communion !

 
L'accueil de Jésus, par Zachée, dans sa maison, constitue le deuxième tableau de ce passage de l’évangile. Si c’est dans l’empressement et la joie que Zachée reçoit Jésus, ce n’est pas la joie pour tous ! De cette réception les Pharisiens se scandalisent et les gens-biens s’irritent. Loger chez un pécheur, y prendre son repas, pour un Juif légaliste, c’est le témoignage même, et public, d’une ratification du péché, c’est s’aliéner à la faute et au mal ! Et les voilà, ces bons Pharisiens, qui « murmurent ». Les pécheurs sont ravis de manger les paroles du Seigneur. Les justes-pieux les avalent de travers ou les ravalent et en étouffent. Paradoxe de la venue de Dieu ! Joie pour le pécheur, morosité chez le parfait ! Etrange !

 
Le troisième tableau de l’épisode de Zachée se passe dans le secret de la maison, c’est le choc de la conversion. Rien ne sera dit de l’entretien entre Jésus et Zachée au sein de sa famille, mais deux choses apparaissent. Plus encore que sa Parole, la présence de Jésus transfigure les personnes et transforme les choses. La simple présence de Jésus comble et convertit. Certes, Zachée ne quittera pas son métier, il ne quittera pas tout pour mieux suivre Jésus comme l’on fait les Douze appelés à une mission spéciale, mais il abandonnera son aisance, restituera ses larcins et partagera ses biens. Partage, don et restitution majorée, car il s’appliquera la loi romaine, source de ses biens : il restituera au quadruple, note Luc. La loi juive n’imposait la restitution qu’au double. Et c’est la moitié de ses richesses qu’il offrira aux pauvres.

 
"Aujourd'hui cette maison a reçu le Salut ". Ces dernières paroles de Jésus scellent et confirment la conversion du publicain Zachée. Jésus lui-même est bien l’ « aujourd’hui du Père » non seulement pour Zachée et les siens - la maison de l’infidèle est devenue le temple de Dieu - mais pour chacun d’entre nous. Notre première conversion eût lieu lors de notre baptême et toute notre vie chrétienne est comme une seconde conversion, journalière. La vie durant, chaque jour passant, communiant au Seigneur de gloire lors de nos célébrations, nous avons à répondre avec empressement à l’invitation du Seigneur qui veut demeurer en nous. Le ferons-nous ?

 

 
AMEN.

                      

Michel Steinmetz 

Aucun commentaire: