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samedi 1 octobre 2016

Homélie du 27ème dimanche du Temps ordinaire (C) - 2 octobre 2016

Homélie prononcée à l'occasion de la messe de rentrée pastorale et des catéchismes
 
« Augmente en nous la foi ! ». Voilà la demande des Apôtres. Pourquoi une telle requête auprès du Seigneur ? S’il s’agit d’augmenter la foi, c’est donc que les disciples considèrent au moins l’avoir déjà un peu. Que viennent-ils d’entendre de la part de Jésus pour, d’un coup, ressentir le besoin d’être ainsi affermis dans la foi ? Comme pour nous dimanche dernier, Jésus vient de leur compter en présence des Pharisiens, qui le tournent en dérision, la parabole du riche et de Lazare. Et Jésus poursuit encore avec des paroles très dures qui invitent à la conversion. Les apôtres, sans doute, ont peur et comprennent que, de la foi, il va leur en falloir une sacrée dose.
 
Jésus n’est guère tendre avec eux. Voici sa réponse : « Si vous aviez de la foi, gros comme une graine de moutarde, vous auriez dit à l’arbre que voici : ‘Déracine-toi et va te planter dans la mer’, et il vous aurait obéi ». Dans les gencives !  L’image de l’arbre qui se déracine et va se planter dans la mer peut surprendre. Il ne s’agit pas d’un prodige gratuit, ni d’un tour de magie. Dans la culture juive, la mer symbolise les forces du mal et de la mort. L’arbre, au contraire, évoque la vie et la fécondité. Implanter la vie au milieu de la mort, voilà, ni plus ni moins, ce que les disciples de Jésus sont invités à faire. Ne jamais se résoudre à penser que la foi en Dieu trouvera une limite dans son possible, dans son ouverture à l’espérance. Même un grain de foi suffit à opérer des merveilles. Ce n’est pas une foi théorique. J’ai déjà été souvent impressionné, comme prêtre, par la foi de nombreuses personnes. A côté, ma foi me paraissait petite et bien faible. Je me console en constatant que les apôtres eux-mêmes ont fait une pareille expérience, sinon ils n’auraient pas demandé à Jésus : « Augmente en nous la foi ! ». 

Qu’est-ce donc que la foi ? Je crois qu’elle avant tout une affaire de confiance. Confiance en Dieu. On dit aussi : « avoir foi en quelqu’un ». Mettre sa confiance en Dieu, c’est tout baser sur le fait qu’Il nous a bien pensés. La foi est mise à l’épreuve quand nous rencontrons de graves difficultés. Est-ce que je me fie encore à Dieu, même si je me révolte contre lui : pourquoi permets-tu cette souffrance ? Ce sont des moments où on se dit : « fortifie ma foi », aide-moi à te faire confiance, même si c’est incompréhensible. Me reviennent à l’esprit bien des situations, souvent dramatiques, souvent des funérailles, où des tout-proches m’ont impressionné par leur dignité, par la foi qu’ils me disaient si essentielle pour eux en ces moments, alors que beaucoup autour étaient effondrés. J’ai été marqué aussi par le témoignage publié dans la presse et sur les réseaux sociaux cette semaine du couple âgé et d’une des religieuses qui ont été témoins de l’assassinant du Père Hamel en juillet dernier. Quelle foi, simple, profonde, mais à renverser des montages !
Evidemment, en ces jours, nous ne pouvons passer sous silence en Alsace la tragédie qui secoue notre diocèse, parce qu’un prêtre, l’un des nôtres, a trahi la confiance la plus fondamentale qui soit, celle d’une mineure, liant à ses agissement d’autres, d’un autre ordre, mais profondément choquants pour la confiance qu’avait placée en lui une communauté paroissiale. Là encore, il nous faut demander cette foi : pour ne pas nous résoudre à penser qu’on ne peut plus faire confiance, pour résister à la tentation de voir partout la corruption, la négation de l’Evangile. Là encore, il nous faut demander pour nous tous, pour les prêtres que nous sommes, que le Seigneur augmente en nous la foi.
Dans l’histoire qui clôt l’évangile de ce jour, le service apparaît comme le révélateur de la foi. Le Christ lui-même proclame qu’il n’est pas venu pour être servi, mais pour servir (Mt 20, 28). Combien plus ses disciples, parce qu’ils ne sont pas au-dessus de leur Maître. Servir, c’est essence de la vocation chrétienne, il n’y a pas à en attendre une reconnaissance, une gratification particulière. Au début de cette année pastorale, demandons ensemble au Seigneur qu’Il nous affermisse dans la foi pour que nous ne doutions jamais de Lui. Mettons-nous les uns les autres en tenue de service, sans attendre de retour. « Nous ne sommes de simples serviteurs », nous ne faisons que notre devoir. Le reste appartient à Dieu.
 
Michel Steinmetz

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