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samedi 31 janvier 2009

Homélie du 4ème dimanche du Temps Ordinaire (B) - 1er février 2009

Le « temps ordinaire », comme on l’appelle, nous fait cheminer avec Jésus dans l’ordinaire de sa vie publique. Les évangélistes nous associent à ce qu’ils ont pu vivre au quotidien avec lui, à ce qu’ils ont pu comprendre de sa mission et de son enseignement. Ils nous livrent leurs témoignages de croyant.
Ainsi, Jésus, après avoir appelé à lui ses tout-premiers disciples, les emmène sur les chemins de Palestine. Ils arrivent à Capharnaüm. Le jour du sabbat, ensemble, ils vont à la synagogue. Dans cette scène, Marc associe l’enseignement de Jésus et sa victoire sur l’esprit du mal comme une seule et même manifestation d’autorité venue de Dieu.
Bien sûr, sans doute, êtes-vous saisis, comme moi, par l’acte d’amour et de générosité que pose Jésus face à cet homme torturé par le démon. Il le soulage de son mal. Mais ne fait-il que cela ? Non.
Nous aussi, suivons Jésus pas à pas dans l’ordinaire de cet épisode pour y faire la même expérience que celle qui poussa Marc à la raconter comme déterminante dans son évangile.

I.- « Aussitôt, le jour du sabbat, il se rendit à la synagogue, et là, il enseignait ».

Marc ne nous dit pas ce que fait Jésus en arrivant à Capharnaüm, là où il s’installe, comme il vit, qui il rencontre. Il précise que, dès le sabbat arrivé, il se rend à la synagogue, comme tout bon juif fidèle aux prescriptions de la Loi. Il y prend la parole. Ce n’est pas un honneur spécifique qu’on lui rend, c’est une chose normale pour tout homme juif adulte sachant lire distinctement l’hébreu.
Là où Jésus impressionne son auditoire, c’est par l’ « autorité » qui se dégage de ses paroles. Pas une autorité de petit chef, de démago mais une autorité qui s’impose d’emblée. On rencontre parfois de ces personnes qui nous laissent bouche bée, non tant par les paroles qu’elle prononce mais par la manière dont elles les habitent en vérité et en sagesse. Jésus est de cette trempe. Quand il parle, il n’y a plus rien à ajouter. Tout est dit. Dieu a parlé. Pour ce bon peuple juif réuni ce jour-là à la synagogue de Capharnaüm, le contraste est grand avec les habituels scribes, interprètes attitrés et spécialistes des Ecritures, qui, eux, se retranchent derrière l’autorité des textes ou de la tradition.
Jésus en impose par son autorité, pour la bonne et simple raison qu’il la vit comme un don de son Père. Il ne possède rien en propre, sinon ce dont le Père le gratifie. Parler avec une autorité, sage et intérieure, n’est pour lui que la joyeuse réponse au don de Dieu.
Cette autorité-là, on peut s’y soumettre, car, précisément, elle n’avilit pas, ne soumet pas, n’enchaîne pas : elle libère et fait grandir.

II.- « Il y avait dans leur synagogue un homme possédé par un esprit mauvais ».

C’est dans ce contexte d’enseignement qu’il nous fait saisir le geste de Jésus envers ce pauvre homme. Sans doute avait-il certes pitié de lui et voulait-il sincèrement lui venir en aide… Mais, nous ne pouvons aussi passer sous silence, que c’est justement alors qu’il enseignait que Jésus réalise ce miracle.
Ce sont là en quelque sorte des travaux appliqués : après la leçon, la démonstration ! L’homme interpelle Jésus : l’esprit mauvais, en lui, est, comme toute l’assistance, impressionné par tant d’autorité. Il en est même dérangé : « Que nous veux-tu, Jésus de Nazareth ? Es-tu venu pour nous perdre ? ». Le mal ne résiste pas à la parole qui vient de Dieu : il y tremble et y voit sa perte. Il comprend que son pouvoir sur l’homme touche à sa fin. « Je sais fort bien qui tu es : le Saint, le Saint de Dieu ! ». Dieu seul est saint et sa sainteté s’attache à ce qui lui appartient ou lui est consacré : alors, oui, Jésus est le Saint de Dieu par excellence, étant Christ et Fils de Dieu !
Rendez-vous compte, dans l’évangile de Marc, le premier à reconnaître la véritable identité de Jésus est le démon ! Les scribes n’y comprennent rien, ils s’interrogent : « Qu’est-ce que cela veut dire ? Voilà un commandement nouveau, proclamé avec autorité ! Il commande même aux esprits mauvais, et ils lui obéissent ! ». Le démon, quant à lui, a compris. L’enseignement de Jésus est nouveau ; « il ne parle pas comme un maître, mais comme le Seigneur, dit saint Jérôme. Son propos ne se référait à aucune autorité supérieure, il parlait en son nom propre. »

« Dès lors, sa renommée se répandit dans toute la région de la Galilée ».

Et nous ?
1. Comment accueillons-nous Jésus ? comme une star de l’humanitaire qui nous invite à faire de même ? comme celui qui agit au nom de Dieu et en nous le révélant ?
2. Comment nous situons-nous par rapport à son autorité ? Prenons-nous le temps de nous représenter cette scène de l’évangile ? Ressentons-nous la même admiration que l’auditoire de Capharnaüm ? Nous laissons-nous enseigner ?
3. Comment exerçons-nous l’autorité au sein de nos familles, dans notre vie professionnelle, ecclésiale ou sociale ? Comme une volonté imposée à d’autres ou avec le souci permanent de les faire grandir ? Avons-nous le sentiment qu’elle est une responsabilité que Dieu met entre nos pauvres mains ?
4. Faut-il que l’auteur des forces du mal, le démon – appelez-le comme bon vous semble, reconnaisse la puissance de Jésus avant nous ? Sommes-nous si lents à croire que sa parole est sûre parce qu’elle est de Dieu ?

AMEN.

Michel Steinmetz †

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