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vendredi 16 janvier 2009

Homélie du 2ème dimanche du Temps ordinaire (B) - 18 janvier 2009

Le début du temps ordinaire est marqué par l’appel des deux premiers disciples. Saint Jean n’en fait pas seulement le récit, ou plutôt, se faisant, il en montre la portée spirituelle alors que Jésus débute son ministère public. Plus encore, cet itinéraire auquel convie ce passage de l’évangile est riche d’enseignement pour nous qui désirons nous mettre nous-mêmes en route à la suite de l’unique Seigneur.Six paroles ponctuent ces sept versets : ce sont celles du Baptiste, des deux disciples – dont l’un est André, le frère de Simon-Pierre –, et de Jésus.
En les méditant, comme elles se présentent et s’enchaînent dans le récit, nous pourrons emprunter ce même itinéraire bouleversant de foi en profitant de ces paroles comme de jalons disposés sur la route vers le Christ.

I.- « Voici l’agneau de Dieu ! »

Les deux disciples dont parle Jean ont besoin que quelqu’un leur désigne Jésus. Sans doute, bien évidemment, ont-ils été témoins ou informés de ce qui s’est passé lors du baptême de Jésus au Jourdain. Sans doute, disciples de Jean, ont-ils profité de la prédication du Précurseur sur la venue du Messie tant attendu. Mais il est nécessaire que Jean-Baptiste désigne expressément Jésus comme l’« Agneau de Dieu ». L’expression fait d'abord référence au livre d'Isaïe, au chapitre 53 où le prophète parle d'un "serviteur de Dieu". On ne sait pas de qui il s'agit : de lui-même, ou du peuple d'Israël, ou du Messie. En tout cas, des siècles avant Jésus-Christ, il décrit comme s'il y assistait la passion de Jésus. Il dit : « Comme un agneau qu'on mène à l'abattoir, il n'a pas ouvert la bouche...Nous l'avons vu, il n'avait ni beauté ni éclat, le dernier des hommes, un homme voué à la souffrance ». L'expression fait également référence à un épisode central de l'histoire sainte : le passage de la Mer Rouge. Juste avant de fuir la terre de l'oppression, les Israélites ont tué un agneau dans chaque famille, ont pris le sang de l'agneau pour badigeonner la porte de leur maison, puis ont mangé l'agneau. Depuis cette première « pâque », et jusqu'à aujourd'hui, on célèbre toujours le mémorial du « passage » en mangeant l'agneau pascal. Souvent l’art a choisi de représenter Jean à ce moment de l’évangile en le faisant pointer du doigt Jésus. Car il est Celui qu’il faut suivre désormais. La voix qui crie dans le désert est appelée à se taire devant la Parole de Dieu fait chair. Voici l’agneau de Dieu, lui seul est capable d’enlever le péché du monde.

II.- « Que recherchez-vous ? »

Jésus remarque ces deux hommes interrogatifs, dubitatifs et curieux. Il leur adresse la parole. Il ne leur demande pas qui il cherche, car il sait bien, mais ce qu’ils recherchent. Quel est le sens de leur démarche ? Qu’attendent-ils ? Qu’espèrent-ils ? Que comptent-ils trouver ? Jésus, avant de s’exprimer, s’intéresse à eux, à ce qu’ils sont : il les écoute et les reconnaît dans leur quête de sens.

III.- « Maître, où demeures-tu ? »

Curieuse réponse de la part de ces hommes. Ils ne disent rien de leurs attentes, ne parlent pas d’eux-mêmes, ne s’étalent nullement en confidences intimes. Et pourtant, ils disent tout ; ils viennent d’exprimer leur désir massif et entier de suivre Jésus. Où demeures-tu ? pour que nous y demeurions avec toi. Introduis-nous en ta demeure puisque que nous savons que tu es dans le Père et nous savons que quiconque partage ton intimité est introduit dans celle de Dieu. Apprends-nous à demeurer en lui comme toi tu demeures en lui.

IV.- « Venez et vous verrez ! »

Jésus les invite à le suivre. Il répond à leur demande et, par ses paroles, authentifie leur démarche. Ce qu’ils lui demandent – demeurer avec lui – il leur accorde. Il propose et n’impose rien cependant. André et son ami restent libres de repartir. Venez et vous verrez : vous constaterez par vous-mêmes. Vous vous ferez votre propre opinion en dépassant ce qu’on a pu vous dire. Votre vérité se fondera dès lors sur celui qui « chemin, vérité et vie ». En venant, vous verrez ; en voyant, vous croirez ; en croyant, vous demeurerez en Dieu.

V.- « Nous avons trouvé le Messie ! »

Comme au début du récit, une parole de foi est prononcée. Elle ne vient plus, cette fois, de Jean-Baptiste mais d’André. Il s’adresse à son frère Simon. Il témoigne auprès de lui de ce qui vient de se passer. La rencontre avec Jésus l’a mis à ce point en marche qu’il invite d’autres à les rejoindre. Jésus n’a pas fait de miracle, n’a prononcé aucune parole extraordinaire, il a tout simplement accueilli ces hommes qui « restèrent auprès de lui ce jour-là ». Ce petit jour a suffi pour qu’ils prennent à leur compte la foi énoncée par le Baptiste. Plus encore, Jésus n’est pas seulement l’agneau de Dieu, il est le Messie, autrement dit le Christ.

VI.- « Tu es Simon, fils de Jean ; tu t’appelleras Képha. »

Jésus pose son regard sur Simon qui lui amène André. La rencontre est si forte dans l’ordre de la foi qu’elle bouleverse quelque chose à l’intime de nous-mêmes. Quand nous rencontrons vraiment le Christ, quand nous faisons vraiment l’expérience de sa présence vivante, quand nous nous mettons vraiment à sa suite, nous ne sommes plus tout à fait pareils. Quelque chose a changé en nous. Nous demeurons là où demeure le Christ, nous sommes dans le Père au point que notre identité en ait modifié. « Tu es Simon, fils de Jean ; tu t’appelleras Képah. » Tu es fils d’homme ; tu seras désormais et pour toujours fils de Dieu.

AMEN.

† Michel Steinmetz

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