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mercredi 6 décembre 2017

Homélie du 2ème dimanche de l'Avent (B) - 10 décembre2017

Alors que l’évangile début par ces mots : «  Commencement de l’Evangile de Jésus, Christ, Fils de Dieu », Marc ne parle paradoxalement pas de Jésus, mais de Jean-Baptiste, celui qui le précède et annonce sa venue. Ne serait-ce pas là une manière de dire que, pour accueillir le Verbe de Dieu, il faut entrer d’abord dans le temps des préparations ? Ce que nous faisons en ce temps de l’Avent, symboliquement comme chaque année en nous rappelant que cette attente est celle de toute notre vie, jusqu’à ce qu’Il revienne dans la gloire.
 
Nous sommes confrontés à cette question incontournable : pourquoi donc faut-il que ce temps dure si longtemps ? On pouvait penser qu’avec l’incarnation du Fils de Dieu dans l’histoire des hommes, les temps étaient achevés et que l’on pouvait décréter la fin de l’histoire avec plus de motifs que n’en avaient les philosophes modernes qui se sont risqués à cette déclaration. Les premières communautés chrétiennes attendaient le retour du Christ pour un proche avenir, ils ne pouvaient pas imaginer qu’il y aurait encore quelque chose à faire. Ils pensaient qu’avec la mort et la résurrection de Jésus, tout était accompli et que l’on pouvait fermer le théâtre des événements. Il a fallu des années et des siècles pour que, peu à peu, les chrétiens comprennent que ce retour du Christ ne serait, non seulement pas dans un proche avenir, mais serait même dans un avenir indéfini, puisque nul n’en connaît ni le jour, ni l’heure, ni le lieu. C’est une des formes de l’épreuve de la foi de savoir que nous nous préparons perpétuellement à accueillir quelqu’un qui ne vient pas et il faut bien essayer de comprendre ce que nous vivons. La deuxième épître de Pierre nous donne un élément de réflexion, en nous faisant toucher du doigt comment les choses n’ont pas le même sens selon qu’on les regarde à partir de Dieu ou selon notre point de vue : « Pour Dieu, un seul jour est comme mille ans, et mille ans sont comme un seul jour » (2 P 3,8). Quelle façon plus simple et lapidaire d’exprimer l’éternité de Dieu qui se situe hors de la durée ? Quelle différence avec nous qui passons notre temps à compter les années qui s’écoulent, et qui sommes inévitablement inscrits dans ce déroulement, non seulement de notre existence personnelle mais dans le déroulement de l’histoire des hommes qui constitue une durée ! Nous pouvons comprendre que cette différence de point de vue, entre Dieu pour qui tout est présent en un instant et nous qui découvrons la réalité dans la progression et le développement temporel, nous aide à comprendre le sens de cette histoire humaine. Elle n’est pas le fruit d’un retard de la part de Dieu, comme dit saint Pierre – il ne peut pas y avoir de retard là où il n’y a pas de durée – elle n’est pas le fruit d’une absence, d’un oubli, d’une négligence. Elle doit avoir un autre sens, et Pierre nous donne une proposition pour comprendre le sens de ce temps. Dieu prend patience envers nous car il ne veut pas en laisser quelques-uns se perdre mais il veut que tous parviennent à la conversion.
 
Ces siècles qui nous séparent de l’Ascension du Christ, et les siècles à venir dont nous ne connaissons pas le nombre, nous acheminent vers son retour glorieux, ne sont pas simplement un temps mort, un temps inutile, un temps dangereux, un temps risqué. C’est d’abord le temps de la patience de Dieu à notre égard, à l’égard de chacun d’entre nous. Un temps de grâce pour nous convertir, pour laisser tracer en nous ce chemin par lequel le Seigneur va venir, pour redresser ce qui est tordu, araser ce qui dépasse, travailler la terre de notre cœur pour mettre à jour ses richesses.
 
Il se peut que ce temps des préparatifs nous emble long, voire interminable au point de faire nôtre la parole de l’Ecriture : « jusqu’à quand, Seigneur ? C’en est trop… ! » (Is. 6, 11). Interminable au regard de l’histoire du monde qui ne cesse de gémir, au regard de notre vie personnelle ou ecclésiale. Nous aimerions tant que le Seigneur revienne, qu’Il soit là… et vite. Sans tarder. Pourtant, avec Jean-Baptiste, il nous faut demeurer dans l’attente, celle du moment opportun, de la grâce que généreusement le Seigneur nous accordera avec abondance. En attendant, haut les cœurs ! Et courage ! Il vient.
 
 
AMEN.
 
                                                 
Michel Steinmetz

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