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jeudi 14 décembre 2017

Homélie du 3ème dimanche de l'Avent (B) - 17 décembre 2017

« Soyez toujours dans la joie, priez sans relâche, rendez grâce en toute circonstance » (1 Th 5,16-18). Cette parole, nous la recevons sans doute avec étonnement, comme elle le fut dans la communauté des Thessaloniciens. Peut-on toujours être dans la joie ? Peut-on prier sans relâche ? Peut-on rendre grâce en toute circonstance, comme si les événements qui marquent l’existence humaine étaient tous bénéfiques ? Comme si tout ce qui arrive concourait à notre satisfaction, à notre épanouissement, à notre plaisir ? Comme s’il n’y avait dans le monde ni injustice, ni violence, ni guerre, ni mort ? Il y a bien des situations de notre vie où nous n’avons guère envie d’être joyeux, voire où cela nous est tout bonnement impossible. Pour être disciple de Jésus et pour mettre en pratique l’invitation de saint Paul, faut-il devenir comme insensible à tout ce qui survient ? Faut-il fermer les yeux sur ce qui arrive, les garder perpétuellement fixés vers le ciel, au risque de trébucher sur les embûches du chemin ? Cette attitude d’action de grâce permanente, de joie perpétuelle, de prière incessante, est-elle compatible avec une existence normale ? Ou bien, prenons-nous cela comme une exhortation pour calmer un peu la mauvaise humeur mais sans y accorder vraiment d’importance ?
 
Prier sans relâche, cela veut dire que nous nous tenons constamment dans la présence de Dieu, évidemment pas toujours de façon consciente et active, mais de façon permanente. Cette permanence s’exprime à travers la régularité de notre prière. Nous vivons les événements de notre vie sous le regard de Dieu. Nous avançons sous le regard de Dieu, et ce regard de Dieu nous fait partager la lumière que Dieu projette sur les événements du monde, nous permettant, pour poursuivre le raisonnement de saint Paul, de discerner la valeur de toute chose. Car en toute chose de ce monde sont mêlés le bien et le mal, l’espérance et la souffrance. En toute chose de ce monde sont mêlés des sentiments contraires qui habitent tour à tour notre cœur. Être chrétien, ce n’est pas fermer les yeux sur l’ambiguïté de cette expérience humaine, et faire comme si de rien n’était. Être chrétien, c’est discerner, c’est-à-dire, à la lumière de la parole de Dieu, essayer d’identifier, de repérer, ce qui est bon pour le garder et le faire fructifier, essayer de repérer ce qui est mal pour s’en éloigner. C’est au prix de cette lumière de la foi que nous nourrissons par la prière constante que nous pouvons vivre dans l’action de grâce car à ce moment-là, ce n’est pas simplement l’effet immédiat des événements qui marque notre vie, c’est la manière dont il participe, d’une façon mystérieuse, à l’accomplissement du dessein de Dieu à travers l’histoire des hommes. Certes, certains de ces événements peuvent être pour nous gênants, douloureux ou difficiles à vivre, mais à travers eux, Dieu construit quelque chose qui va progressivement accomplir son œuvre. C’est pourquoi, même si nous souffrons de quelques désagréments ou de véritables souffrances, nous sommes encore invités à rendre grâce car nous comprenons qu’à travers ce chemin difficile, Dieu est en train de tracer une route à travers le désert.
 
La mission de Jean-Baptiste qui consiste à inviter les hommes à tracer une route à travers le désert ne s’accomplit pas simplement dans les rires et les chansons ! Il y a un travail, un travail difficile, aride : redresser ce qui est tordu, raboter ce qui fait obstacle, chercher ce qui peut pousser et progresser. Ce travail aride, nous le menons dans la lumière du Christ car c’est lui la lumière qui éclaire ce chemin. Redresser le chemin du Seigneur, c’est une œuvre quotidienne, c’est une œuvre qui nous confronte à la difficulté des événements de notre vie, de chacune de nos existences, de nos personnalités. Confrontés à ces aspérités, à ces difficultés, nous sommes appelés pour redresser le chemin. Et nous le faisons sans édulcorer notre existence, sans noircir aussi le tableau, mais en replaçant toutes choses sur le chemin que Dieu prépare pour nous.
 
 
AMEN.  
 
 
Michel Steinmetz  

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