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samedi 12 octobre 2013

Homélie du 28ème dimanche du Temps ordinaire (C) - 13 octobre 2013

Aujourd’hui, la liturgie nous donne à entendre deux veilles histoires. L’une est même plus vieille que l’autre. Il y a tout d’abord celle d’un général syrien, Naaman. Il était atteint de lèpre et il supplie le prophète Elisée de le guérir. Sur son ordre il se plonge sept fois dans les eaux du Jourdain. Il en sort guéri. Etranger, non-croyant, il se convertit et rend grâce à Dieu. Il y a encore ces dix lépreux qui viennent à Jésus et, tout en restant à bonne distance, crie vers lui : « Jésus, maître, prends pitié de nous ! ». Jésus les renvoie vers l’autorité compétente pour authentifier leur guérison. Ils obéissent, sans même encore être guéris. En chemin, leur mal disparaît ; un seul homme, là encore, un étranger, revient pour rendre grâce. Deux vieilles histoires. Pas tant que cela…

Le lépreux crie vers le Sauveur. Et le Seigneur l’entend. Criant vers lui, il faisait l’acte de foi réclamé. Les dix hommes de l’évangile interpellent en effet Jésus comme un « maître », c'est-à-dire un homme dont l’autorité est reconnue et qu’ils reconnaissent eux-mêmes comme ayant autorité. Que d’applications nous pouvons trouver dans nos vies ! Prier, appeler, demander, supplier, n’est certes pas – et de loin pas – la seule manière de faire la volonté de Dieu. Mais c’est un début. Un bon début. Je m’y arrête un instant en raison de l’importance de la prière de demande. Combien de fois l’Evangile nous invite-t-il à la prière de demande. La prière par excellence, celle que Jésus nous a enseignée, est aussi prière de demande. Ainsi, dans la Notre Père, nous disons bien : « Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour ». Nous disons encore : « Pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés, et ne nous soumets pas à la tentation, mais délivre-nous du mal. » La demande est si importante dans notre vie spirituelle que nous en arrivons même à réduire toutes les paroles de Jésus au point de répéter, en schématisant : « Demandez et vous recevrez. »

Beaucoup de réticences se manifestent là. Nombre de chrétiens prétendent justement que ces demandes, leurs demandes, sont rarement exaucées. Inutile d’insister sur la véritable injustice dont nous nous rendons coupables en isolant une telle phrase de l’évangile : « Demandez et vous recevrez ». Le Seigneur, en effet, a mis une condition à la demande : « Si vous m’aimez et si vous accomplissez mes commandements ». Ceux qui protestent ont-ils commencé par faire la volonté de Dieu ? L’essentiel n’est encore pas là. Je pense à cex qui s’efforcent d’aimer Dieu et qui peinant à accueillir la volonté de Dieu. De ceux-là je peux dire et affirmer que, quoi qu’ils demandent, ils sont toujours exaucés. Pourquoi ? Si l’on fait la volonté de Dieu, Dieu fait aussi la nôtre. Nous nous rendons compte que de demander dans la prière, ce n’est pas d’abord dire – intimer ? – à Dieu ce que nous voulons ou pensons bon qu’il fasse ; c’est bien plus, et au contraire, considérer ce que Dieu attend de nous et le supplier de nous aider à faire en retour sa volonté. Dans l’évangile, les dix lépreux ne disent pas « Guéris-nous ! », en précisant d’ailleurs comment, quand et où, avec quelles modalités, quels remboursements de soins, quelle chambre dans quelle clinique. Ils disent : « Maître, prends pitié de nous ! », c'est-à-dire : « tu sais bien notre mal, qui fait notre malheur, aide-nous ! ». Cela est fondamentalement différent.

La vraie prière de demande est toujours accompagnée de l’action de grâce. Parce qu’elle confesse toujours l’initiative de Dieu. Quand tout va bien, que de fois n’oublions-nous pas de remercier le Seigneur ? Comme si cela était un dû, une chose normale et que, même, nous en serions l’origine. Notre foi pourtant est « génétiquement » action de grâce, non un optimise niais, mais une constante louange pour ce que Dieu fait pour nous. C’est ce que la liturgie de l’eucharistie nous donne à vivre. Je vous invite, dans un instant, à prêter une attention toute particulière aux paroles de la grande prière eucharistique : certes nous demandons des choses au Seigneur, mais cette demande est toujours ordonnée à l’action de grâce : « Tu es vraiment saint Dieu de l’univers […] nous te présentons cette offrande pour te rendre grâce. » (Prière eucharistique III). Que ce mouvement de la prière infuse maintenant notre vie durant la semaine !

AMEN.

Michel STEINMETZ †

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