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jeudi 31 octobre 2013

Homélie de la solennité de Tous les Saints - 1er novembre 2013

Vous vous imaginez que la sainteté concerne les morts ? Vous vous trompez. Vous vous imaginez que la sainteté est faite pour d’autres ? Vous êtes encore dans l’erreur. La sainteté commence avec notre baptême. Chacun de nous commence ce jour-là une histoire sainte. Parce que la sainteté, c’est la place que nous laissons à Dieu dans notre vie pour que sa vie soit en nous. La sainteté, c’est laisser Dieu être chez lui en nous. Le baptisé est donc appelé à prendre cette sanctification au sérieux et à la vivre, c’est-à-dire accepter de perdre tout ce qui éloigne de Jésus-Christ, adorer Dieu et aider les autres.

L’homme a été re-fait dans le Christ ! Ce que le Christ mort et ressuscité a fait est une recréation, c’est une seconde création : en d’autres termes, si, avant, toute la vie de l’homme, son corps, son âme, ses habitudes étaient sur la voie du péché, de l’iniquité, après cette recréation, il doit faire l’effort de marcher sur la route de la justice, de la sanctification.
Trop souvent nous galvaudons la sainteté. Nous disons de quelqu’un : « c’est un saint », ou bien tout le contraire : « ce n’est vraiment pas un saint ». Trop souvent nous faisons aussi de la sainteté l’apanage d’une élite à laquelle nous n’appartiendrions pas : « ce n’est pas pour moi ! ». Je crois qu’il faut reparler de la sainteté comme quelque chose de beau et d’accessible. Il s’agit de mettre en œuvre la première sanctification reçue par le baptême, lorsque les parents ont fait l’acte de foi pour leur enfant : « Je crois en Jésus-Christ », qui a pardonné les péchés. Cette foi en Jésus-Christ doit être réassumée et mise en œuvre par la manière de vivre ; car vivre en chrétien, c’est s’approprier cette foi dans le Christ, et réaliser les œuvres qui naissent de cette foi.
L’homme – c’est vrai – est vraiment faible et souvent, très souvent, accomplit des péchés, va d’imperfection en imperfection. Cependant même les imperfections servent à quelque chose sur ce chemin de sanctification. Si tu t’habitues : « J’ai une vie un peu comme ça ; je crois en Jésus-Christ, mais je vis comme j’en ai envie »… Ah, non, cela ne te sanctifie pas ; cela ne va pas ! C’est un contresens ! Mais si tu dis : « Oui, je suis pécheur ; je suis faible et je me tourne sans cesse vers le Seigneur pour lui dire : ‘Mais Seigneur, toi tu as la force, donne-moi la foi !’ », alors Il t’accompagne.
Avant l’acte de foi, avant d’avoir accepté Jésus-Christ qui recrée par son sang, l’homme était sur la voie de l’injustice, dans une impasse. Après, en revanche, il est sur la voie de la sanctification, mais il doit le prendre au sérieux en faisant des œuvres de justice car s’il accepte la foi mais ensuite ne la vit pas, il n’est qu’un chrétien de par la mémoire. Un chrétien du souvenir, qui n’a rien à dire et rien à apporter. Ces œuvres sont simples : adorer Dieu. Dieu est toujours le premier ! Et puis faire ce que Jésus conseille : aider les autres. Ce sont les œuvres que Jésus a faites dans sa vie. Ce sont les œuvres de justice.
Sans cette conscience de l’avant et de l’après, le christianisme ne sert à personne ! Et plus encore : il est sur la voie de l’hypocrisie. « On me dit chrétien, mais je vis comme un païen ». Ces « chrétiens à mi-chemin » ne prennent pas cela au sérieux. Ce sont des chrétiens tièdes, des chrétiens du « ni-oui,ni-non ». Un peu « des chrétiens à l’eau de rose ». Un peu de vernis de chrétien, un peu de verni de catéchèse… Mais à l’intérieur, il n’y a pas de vraie conversion.

Vous vous dites peut-être que ce programme est tellement exigeant et tellement engageant qu’il est urgent de ne pas vous l’appliquer. Pourtant, on peut y arriver : pas seulement les saints, mais aussi les saints anonymes, ceux qui vivent sérieusement le christianisme. Les Béatitudes que nous entendions ne sont pas une idéologie, une utopie ou un doctrine spirituelle. Jésus n’a pas dit : « Heureux les vedettes et les thaumaturges », mais il a dit : « Heureux les pauvres de cœur ». C’est là un encouragement pour nous tous. En vérité, nous le savons, nous sommes de cette race-là : des pauvres. Le Christ nous attend et veut notre bonheur. Allons à lui ! C’est la voie finalement si simple et si joyeuse de la sainteté.

AMEN.

Michel STEINMETZ †

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