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samedi 8 décembre 2018

Homélie du 2ème diamnche de l'Avent (C) - 9 décembre 2018

Voilà  une semaine que nous avons emprunté le chemin de la venue du Christ. Aujourd’hui, le chemin dont nous parle le prophète Baruch, c’est celui par lequel les déportés d’Israël vont pouvoir rejoindre Jérusalem, c’est le chemin du retour, du pèlerinage et de la renaissance. Les juifs ont été déportés après une défaite militaire, voilà qu’ils sont ramenés chez eux, non pas par une victoire militaire, mais par la puissance de Dieu. Car Dieu va non seulement tracer le chemin à travers le désert, mais encore le rendre praticable en abaissant les collines, en comblant les ravins, en aplanissant les sols. Les juifs sont partis dans les larmes, ils reviennent en chantant. Leurs pères sont partis écrasés par la défaite, ils reviennent tous joyeux de retrouver leur terre, leurs villes et de restaurer l’alliance avec Dieu.
 
Quand l’évangile de Luc nous annonce la mission de Jean-Baptiste, il prend soin d’énoncer très clairement le cadre géographique et historique de cette mission : non seulement qui est empereur à Rome, mais encore gouverneur en Judée, celui qui a le pouvoir en Galilée, au pays d’Iturée et de Traconitide, en Abilène, et puis les deux grands prêtres qui ont le pouvoir au grand Sanhédrin à Jérusalem : Hanne et Caïphe. De tous ces personnages, on trouve trace dans l’histoire universelle. Ils situent l’intervention de Dieu dans un cadre défini d’espace et de temps, dans des événements historiques repérables. Le chemin de Dieu va concrètement s’esquisser au cœur de la vie tumultueuse des hommes. Pas de manière extérieure ou extraordinaire, mais en traversant l’histoire. C’est là que Dieu y révèle son salut. Á ce moment-là, le prophète Jean-Baptiste n’annonce pas la victoire d’Israël, mais il annonce un chemin. Ce chemin ne va pas ramener les déportés de jadis, mais ce sera le chemin par lequel va venir le Sauveur. Il ne traverse pas le désert mais les ténèbres dans lesquelles le peuple est plongé, il traverse l’oubli de la Parole de Dieu et de l’Alliance, il traverse les erreurs dans lesquelles ils ont sombré par leur manière de vivre.
 
Redresser le chemin, aplanir les obstacles, combler les ravins : apparemment ce n’est plus Dieu qui prépare le chemin pour son peuple, c’est le peuple qui est appelé à préparer le chemin pour son Dieu. Et cette préparation c’est, comme nous l’indique l’évangile, la conversion des cœurs ; c’est le baptême de conversion pour le pardon des péchés auquel Jean-Baptiste appelle le peuple qui l’écoute.
 
Paradoxe que présente ce chemin. En effet, le prophète Baruch nous dit que c’est Dieu qui le travaille, l’aplanit, le rend praticable pour son peuple, alors que l’évangile de Luc, par la bouche de Jean-Baptiste, nous dit que c’est au peuple de le préparer pour que le Seigneur vienne. Il ne s’agit pas d’une contradiction ou d’un renversement de l’approche de la foi. Il s’agit au contraire de prendre conscience que la venue du Christ est à la fois un don de Dieu, celui qu’il envoie dans le monde, celui qui va être le Verbe incarné, Dieu vivant au milieu des hommes, et en même temps un appel à tous les cœurs, à toutes les libertés à se convertir et à lui laisser la voie libre pour se rendre accessibles à cette visite du Messie.
 
Le temps de l’Avent, temps de préparation, temps d’attente et d’espérance, nous le vivons sous la double lumière de cette puissance miséricordieuse de Dieu qui vient à nous et nous appelle à la conversion. Il n’y a pas de compétition, il n’y a pas de concurrence ! On ne va pas dire : « si c’est Dieu qui fait le travail, je n’ai rien à faire ! ». Et « si c’est moi qui fais le travail, Dieu n’a rien à faire. » Nous sommes unis dans la même perspective et le même objectif que le Fils de Dieu puisse venir en ce monde et qu’il y soit accueilli. Cette convergence de l’œuvre de Dieu et de la conversion des hommes se trouve éclairée par la parole du Christ lui-même quand il dira : « Je suis le chemin, la vérité et la vie » (Jn 14, 6). En Lui, toute la miséricorde et tout l’amour de Dieu se livrent à l’humanité. En Lui, toute la capacité d’accueil de l’humanité est portée à son maximum pour que ce don de Dieu soit reçu, reconnu et servi.
 
AMEN.
 
Michel Steinmetz

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