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vendredi 29 juin 2018

Homélie du 13ème dimanche du Temps ordinaire (B) - 1er juillet 2018

« Dieu n’a pas fait la mort » : cette phrase toute simple, il nous est bon de la réentendre avec force et espérance. « Dieu n’a pas fait la mort ». Dieu ne prend aucun plaisir à vous finir ce qu’il a lui-même créé pour être comme lui : éternel. Dieu ne prend aucun plaisir à voir les hommes s’entretuer, voire pire encore à donner la mort en osant le faire en son nom. Tout cela nous permet de constater simplement ceci : c’est, quand on aime Dieu au point de haïr son frère, on peut être sûr que ce n’est pas Dieu qu’on aime. Quand on aime Dieu au point de haïr son frère, c’est que l’on cherche le pouvoir, qu’on veut le dominer, l’écraser, le détruire. C’est l’instinct de domination qui nous emporte, et pas le désir de l’aimer comme enfant de Dieu.
 
Et c’est cette conception révolutionnaire de Dieu que l’auteur du livre de la Sagesse a voulu offrir à ses contemporains. C’est un des derniers livres de l’Ancien Testament. La preuve, c’est qu’il écrit non pas en hébreu, mais en grec. Son auteur est probablement un riche juif d’Alexandrie. Dans cette grande ville portuaire du nord de l’Egypte, par où passe tout le grain récolté le long du Nil, une haute bourgeoise commerçante s’est développée. On y parle grec, on y lit les philosophes, on y discute de la vie et de la mort. Et voilà que ce juif vient dire que la mort n’est pas une création divine. Cela a dû étonner ses contemporains car, pour les Grecs comme pour les Romains, la vie est un accident. C’est par hasard que la vie a surgi sur terre. C’est par malheur que les hommes ont un corps et une existence terrestre car, au départ, il y avait des étincelles divines, des étincelles intellectuelles, et ces étincelles sont tombées dans le corps humain, dans la matière condamnée à pourrir et à périr.
 
Bien plus, l’auteur du livre de la Sagesse s’adresse à des commerçants qui pratiquent une concurrence féroce. Pour eux, comme pour beaucoup d’entre nous, il faut grandir ou mourir, il faut se développer encore et toujours, ou bien sombrer dans la faillite. Le monde antique ne connaît pas la pitié. Il ne connaît que le succès. Il faut manger pour ne pas être dévoré, il faut détruire pour survivre. Et c’est là que se pose toute la question de ce que nous avons reçu. La vie que nous avons reçue, nous pouvons plus facilement la détruire que la préserver. La santé que nous avons reçue, nous pouvons plus facilement la détruire que la préserver. L’amour que nous avons reçu, nous pouvons plus facilement le détruire que le faire grandir. Et c’est là toute l’horreur de l’histoire de l’humanité. Les êtres humains ont broyé dans leurs mains les cadeaux que Dieu leur a donnés. Comme un enfant gâté et jamais content, l’humanité a souvent préféré inventer des engins de mort que des paroles de vie. et c’est là tout le problème qui se pose à chacun d’entre nous : est-ce que nous semons des paroles de vie ou des paroles de mort ? Est-ce que nous apportons des paroles de résurrection ou des paroles de destruction ?
 
Et c’est là qu’apparaît alors dans toute sa splendeur l’amour de Dieu pour chacun d’entre nous. Non seulement il nous a apporté la vie, mais il nous a aussi donné l’amour. Il n’a pas voulu nous laisser seuls dans un monde dur et agressif. Il nous a apporté son Fils qui nous donne, qui nous redonne la vie. Car cette pauvre femme qui perd son sang depuis tant d’années, n’est-elle pas l’image de toutes nos illusions qui s’enfuient peu à peu au fil des ans et des déceptions ? Et cette fillette qui meurt si jeune, n’est-elle pas l’image de notre innocence pervertie par la cruauté de la vie professionnelle ? Et c’est la surprise : Jésus sent qu’on l’a touché. Il est là, dans ces ruelles étroites d’une petite ville, où tout le monde se bouscule et essaie d’avancer. Et Il sent que quelqu’un l’a touché. Dieu est sensible aux belles prières, aux prières pures qui s’approchent de lui avec une confiance tout enfantine. Et Jésus se retourne et Jésus sauve.
 
Nous aussi, nous pouvons nous approcher de Lui et Lui confier nos demandes, sans craindre et sans trembler. Jésus attend de nous que nous ayons foi en Lui, c’est-à-dire que sans hésitation mais du plus profonde notre cœur, nous croyons qu’Il peut quelque chose pour nous. Alors Il se retournera vers nous et nous sauvera.
 

AMEN.
                                                 

Michel Steinmetz

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