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vendredi 22 juin 2018

Homélie de la solennité de la Nativité de saint Jean-Baptiste - 24 Juin 2018

Avec la Vierge Marie, Jean-Baptiste est le seul saint dont on fête la naissance. Cela vient du fait que leur vie ne s’explique pas en dehors de leur référence à Jésus. Ils sont nés pour Jésus, Marie pour être sa mère, Jean pour lui préparer la route. C’est avec eux que se réalise l’accomplissement des promesses de Dieu en faveur de son peuple.


Se demandant pourquoi le Christ était né au solstice d’hiver et Jean à l’équinoxe d’été, saint Augustin remarque que celui qui a dit : « Il faut qu’il grandisse et moi que je diminue « (Jn 3, 29-30) naît au moment où les jours commencent à diminuer, alors que le Christ surgit dans le monde comme « l’astre d’en haut qui vient nous visiter pour illuminer ceux qui habitent les ténèbres et l’ombre de la mort « (Lc 1, 78-79). « Quel est ce mystère, conclut l’évêque d’Hippone, si ce n’est celui de notre humiliation, comme la naissance du Christ est pleine du mystère de notre élévation ? ». Entendez, la naissance de Jean-Baptiste nous invite à nous faire petit et humble devant le Seigneur, et à reconnaître en Lui le centre de notre vie.
 
 
Pour mieux comprendre le message de l’évangile que nous entendions à l’instant, il faut aussi connaître la signification des noms. Celui de Zacharie signifie : « Dieu se souvient ». C’est important de nous en imprégner. Parfois, nous avons l’impression que Dieu nous a oubliés. Quand on voit toute cette violence dans le monde, beaucoup se demandent où est Dieu et ce qu’il fait. Nous recevons alors les paroles du prophète Isaïe comme un baume précieux sur notre cœur fatigué : «  J’ai de la valeur aux yeux du Seigneur ». Chacun et chacune est connu et aimé de Dieu. Chacun et chacune est choisi de lui, quand bien même nous pouvons parfois avoir l’impression d’œuvrer en pure perte. « Je me suis fatigué pour rien, c’est pour le néant ». Nous découvrons que le Seigneur, lui, se plaît à agir par des voies déroutantes. Jean-Baptiste d’époumonait dans le désert à crier que le Règne de Dieu est proche ; quelques fidèles se rassemblaient auprès de lui. Sans plus. Le monde ne changeait pas pour autant. Dieu cependant l’avait choisi et avait décidé par cet enfant, son propre Fils, le Sauveur des hommes, serait annoncé.    
 
 
Le nom de Jean signifie « Dieu fait grâce ». C’est ce qui s’est réalisé : Dieu a fait grâce à Elisabeth et Zacharie. Il leur a donné la joie d’avoir un fils. Dieu fait grâce à son peuple et à toute l’humanité. Il voit les souffrances de son peuple. Beaucoup sont enfermés dans la violence, la haine, l’égoïsme, la rancune. Tout cela ne fait qu’enfoncer l’homme dans son malheur. Mais comme il l’a fait au temps de Moïse, Dieu intervient pour lui ouvrir un chemin de libération. Désormais, il va le faire pour tous les hommes de tous les temps. Alors que personne ne pouvait même prévoir que Dieu agisse, Lui pourtant travaille en profondeur. Cet enfant, « encore dans le sein maternel quand le Seigneur [l’] appelé », va aplanir la route : sa bouche sera comme une épée tranchante, il sera lui-même comme une flèche acérée.
          
 
La mission de Jean sera précisément d’annoncer et de préparer la venue du Sauveur. Dieu fait grâce, oui, mais sa grâce invite à la conversion, au retournement. On ne peut accueillir le Christ Sauveur qu’en accueillant le message de Jean Baptiste : « Convertissez-vous », disait-il. C’est ainsi que Jean Baptiste a préparé la venue du Christ sauveur. Il l’a montré aux foules de son temps et il les a renvoyés vers lui. Tout au long de son ministère, Jean insistait sur le partage, la justice et le respect de l’autre. C’était une première étape car il fallait faire une place nette à celui qui vient. Jean a accepté de ne pas être la lumière, de ne pas jouer la star – l’étoile ! –, mais il a trouvé sa joie en Celui qui est plus grand que Lui. Frères et sœurs, et nous ? Trouvons notre joie à ne pas nous prendre pour le nombril du monde. Car Il est grand, notre Sauveur.
          
 
AMEN.
 
 
 
Michel Steinmetz

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