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vendredi 15 juin 2018

Homélie du 11ème dimanche du Temps ordinaire (B) - 17 juin 2018

L’évangile de Marc débute par une annonce ; « le règne de Dieu est proche, convertissez-vous et croyez à la bonne nouvelle » (Mc 1,15). Mais comment comprendre « le règne de Dieu ». A quoi peut-il ressembler ? Quelle différence y aurait-il avec un royaume terrestre ? Pour les contemporains de Jésus : est-ce que l’avènement du règne de Dieu allait être la restauration du royaume de David, l’expulsion des occupants romains, bref une nouvelle figure de la société politique dans laquelle ils vivaient ? Il n’était pas facile de faire comprendre en quoi ce règne de Dieu était différent et original. Voilà pourquoi Jésus, pour aider ses auditeurs à comprendre un peu mieux de quoi il parlait, emploie ce style si particulier des paraboles. C’est pour Jésus une manière efficace d’instruire les siens et de les introduire dans le mystère de Dieu qui dépasse toujours ce qu’on peut en imaginer. Ainsi les paraboles ne sont-elles pas des équations mathématiques ou des illustrations contractuelles : elles sont des histoires simples, des comparaisons limpides.
 
Les deux petites paraboles que nous avons entendues sur le règne de Dieu insistent sur un aspect très important : ce ne sont pas les hommes qui construisent le règne de Dieu, pas même les disciples, mais c’est Dieu lui-même qui lui donne vie et croissance. De même que l’homme qui sème une graine en terre ne peut la faire pousser par son désir ou ses propres forces, ni par ses efforts donner une fécondité particulière telle que celle que connaît la graine de moutarde, de même, le règne de Dieu n’est pas au bout de nos efforts. Il n’est pas l’application de nos principes et de nos règles pour transformer la société selon nos désirs. Il est une force considérable si l’on considère ce qui va être produit à partir de la graine de moutarde, mais il est une force mystérieuse si l’on considère comment la graine plantée en terre pousse et donne du grain. Force mystérieuse et puissante, qui traverse les événements et le cours de l’histoire des hommes, sans la transformer de manière visible immédiatement. Ce n’est pas parce que le règne de Dieu s’est fait proche, que les Romains sont partis et que le royaume de David a été rétabli. Ce n’est pas parce que le règne de Dieu est proche de nous, en ce temps que nous vivons, que tous les hommes et les femmes de notre temps vont se mettre à vivre selon les commandements de Dieu. Ce n’est pas parce que le règne de Dieu s’est fait proche que nos sociétés vont s’identifier au règne de Dieu.
 
Et nous savons que c’est une tentation permanente pour les chrétiens, soit de vouloir modeler la société en fonction des commandements de Dieu par la force, le combat, la lutte, et non par la conversion des cœurs, soit, ce qui est encore plus dangereux, de croire que Dieu est impuissant devant les événements auxquels les hommes sont soumis. Nous voudrions que Dieu agisse à notre manière, nous voudrions enrôler la force de Dieu pour mettre en œuvre nos objectifs, mais ce n’est pas de cette façon-là que le Christ annonce le règne de Dieu. Dieu travaille au cœur des événements comme il travaille la liberté et le cœur de tous les hommes, mais d’une façon qui nous échappe et que nous ne maîtrisons pas. Cela s’appelle vivre dans la foi, c’est-à-dire cheminer, non pas dans la claire vision mais dans la confiance en Dieu qui agit. Comme saint Paul le dit aux apôtres aux Corinthiens : « gardons toujours confiance, tout en sachant que nous demeurons loin du Seigneur » (2 Co 5,6). Nous savons bien que ce monde n’est pas le règne de Dieu, nous savons bien que par bien des côtés, il est contraire à la volonté de Dieu, aux commandements de Dieu. Mais ce n’est pas parce que nous ne voyons pas comment il va changer, que nous devons douter que Dieu soit à l’œuvre. Ce n’est pas parce que nous n’avons pas une claire vision que nous devons perdre confiance dans le Seigneur.
 
Ainsi, nous autres, chrétiens du XXIe siècle, dans cette société sécularisée, nous devons chercher de tout notre cœur comment contribuer à l’action de Dieu en ce monde, nous devons espérer de toutes nos forces que la parole de Dieu continue de parler au cœur de tout homme. Notre mission, c’est d’annoncer cette parole de Dieu. Il nous garantit que c’est lui qui donnera la croissance et la fécondité pour que son règne soit un abri pour tous les êtres vivants.
 

AMEN.
                                                 

Michel Steinmetz

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