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samedi 30 septembre 2017

Homélie du 26ème dimanche du Temps ordinaire (A) - 1er octobre 2017

Voilà une parabole simple, facile à comprendre : n’importe quel enfant pourrait y répondre : 10 sur 10, le maximum. Mais la conclusion qu’apporte l’évangéliste, ça alors, c’est un peu fort de café : prostituées, publicains, tous ces gens catégorisés comme pécheurs, les voilà au ciel avant nous. Une telle apparente injustice pourrait choquer sauf si, comme dit Ezéchiel, nous acceptons une bonne fois de modeler nos pensées sur celles de Dieu. Nous, les chrétiens, nous nous plaignons souvent - à juste titre - de l’état du monde : dictatures, famine, corruption, climat en compote, mépris des droits de l’homme, etc. Mais si le problème numéro un était d’abord la conversion des chrétiens, notre propre conversion ?
 
Qu’a fait Jésus ? Quelle a été sa priorité lorsque, à la fin de son long voyage, il est entré dans Jérusalem ? Il n’a pas mis fin à l’occupation romaine, il n’a pas invectivé les hommes politiques, il n’a pas dénoncé les mœurs dissolues de certains. Il a accepté les vivats de la foule mais sans se faire d’illusion sur cet enthousiasme superficiel. Il a même cessé de faire des guérisons : les quelques dernières sont notées furtivement par Matthieu comme si elles n’avaient guère d’importance (21, 14). Ce sont les cœurs qu’il venait guérir.
 
Pendant que Jésus, imperturbable, poursuit son enseignement, divers groupes représentant les autorités du judaïsme, c’est-à-dire ceux qui ton reçu la promesse d’Alliance de Dieu, viennent l’interroger. Ici il est question de l’autorité de Jésus et de la légitimité de sa parole. Jésus raconte trois paraboles dans lesquelles il dénonce la rouerie de ses interlocuteurs : elles constituent les évangiles lus en ces trois prochains dimanches. Voici la première, celle d’aujourd’hui. Comme dans la célèbre parabole du fils prodigue en saint Luc, Dieu est présenté comme ayant deux fils qui représentent clairement deux groupes, deux attitudes de vie : d’un côté les pécheurs notoires, de l’autre les pratiquants.
 
Des gens qui avaient longtemps refusé d’écouter les commandements et qui vivaient dans le péché furent touchés par la prédication du Baptiste : après avoir longtemps dit non à Dieu, ils se sont convertis et changèrent de vie. Tandis que vous, grands prêtres et anciens, vous avez répondu oui à Dieu mais sans accepter de mettre en pratique toutes ses volontés. Vous vous présentez comme des croyants, pieux, fidèles aux cérémonies, mais lorsque le Baptiste vous a demandé, à vous également, de changer et de vous convertir à la vraie foi, vous vous êtes cabrés. La conversion vous apparaissait comme l’affaire des brigands, des débauchés, des voyous et ne vous concernant en rien. Et même, en constatant que des gens de mauvaise vie abandonnaient leurs anciennes mœurs pour chercher à devenir des justes devant Dieu, ce spectacle ne vous pas émus. Vous ressemblez à des hommes qui ont dit oui à Dieu mais en pratique vous dites non. D’ailleurs les interlocuteurs de Jésus eux-mêmes le reconnaissent : le vrai croyant, ce n’est pas celui qui dit oui du bout des lèvres...mais celui « qui fait la volonté du Père ». Celui, par contre, qui accepte d’ouvrir son cœur et de changer de vie, dépasse en chemin celui s’estime juste.
 
Frères et sœurs, il me semble qu’il y a deux enseignements pour nous. Tout d’abord, gardons-nous de nous place trop rapidement parmi les jutes, les gens bien comme il faut, au risque d’estimer les autres inférieurs à nous et de nous voir allègrement dépassés sur la route du Royaume. Ensuite, il en va d’une bonne nouvelle. Bien souvent, nous disons oui du bout des lèvres, mais nos actes, notre manière de vivre, de considérer l’autre, ne suivent pas. Nous sommes assez prompts à reconnaître qu’il y a dans l’Evangile de très belles choses, des paroles qui peuvent très concrètement changer le cours de notre vie personnelle et celle du monde, mais cela reste au niveau des paroles et des idées. Quoi qu’il en soit de notre situation à l’instant présent, vieux briscards de la foi ou jeunes séduits, le Royaume de Dieu nous est ouvert. Si nous ouvrons notre cœur. Vraiment.
 
AMEN.
 
                                                 
Michel Steinmetz

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