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jeudi 5 octobre 2017

Homélie du 27ème dimanche du Temps ordinaire (A) - 8 octobre 2017

Depuis les gigantesques travaux entrepris par le roi Hérode pour agrandir et embellir le temple de Jérusalem, celui-ci resplendissait comme un des plus magnifiques édifices du monde de l’époque. Le culte y déployait ses fastes. Caïphe et les grands prêtres officiaient avec piété ; les Anciens géraient l’administration avec prudence ; les scribes y étudiaient et enseignaient toutes les subtilités de la Loi. Vraiment on se trouvait au lieu le plus sacré de la création : YHWH, l’unique vrai Dieu, demeurait là et son peuple l’adorait et le célébrait avec ferveur. Tout était fait pour la plus grande gloire de Dieu. Cependant c’est là, dans l’enceinte, sur l’esplanade, que Jésus, au terme de son long voyage depuis la Galilée, s’installe et « enseigne ». Et si la foule se presse pour l’écouter avec plaisir, les autorités religieuses sont de plus en plus outrées et scandalisées car Jésus ne se gêne pas pour dénoncer crûment les mensonges « du système ». Après celle des deux fils de dimanche passé, voici la deuxième aujourd’hui.
 
On reconnaît tout de suite le « chant de la vigne » rapporté par le prophète Isaïe (Is. 5) que nous entendions dans la première : parmi toutes les nations, Dieu a planté Israël, son peuple avec lequel il a fait alliance et qu’il a comblé de bienfaits et dont il attend de très bons fruits.  Elie, Amos, Osée, Isaïe, Jérémie, et tant d’autres jusque Jean-Baptiste : depuis des siècles Dieu n’a cessé d’envoyer des prophètes afin de rappeler son Alliance et dénoncer les infidélités de son peuple. Mais hélas, la Bible rapporte les échecs successifs de ces envoyés de Dieu : non seulement on refusait de les écouter mais souvent ils suscitaient une telle furie que certains d’entre eux ont été mis à mort ! Pour ne pas devoir se convertir, des hommes sont toujours capables de tuer ceux qui les remettent en question !
 
Tournant de l’histoire : Dieu, à la fin, envoie Jésus, son Fils bien-aimé. Devant sa bonté, sa tendresse, sa clarté, son amour, on s’attendrait qu’enfin les hommes admettent leurs errements et se convertissent à son enseignement. Pourtant, par trois fois, la haine s’exacerbe et on met à mort ce fils traité comme un blasphémateur impie et qui en effet sera exécuté hors de la ville, au Golgotha (He 13, 12). Et quels sont les auteurs qui ont manigancé cette exécution ? Ceux qui prétendent servir et défendre l’Alliance de Dieu avec son peuple.  Jésus, alors, s’approprie le psaume 117 dans lequel un juste persécuté clame sa joie d’avoir été sauvé par son Dieu. Alors que les chefs du peuple le considéraient comme « un rebut », le rejetaient comme les maçons écartent une pierre impropre à la construction, voilà que Dieu va rechercher cette pierre méprisée et en fait la pierre d’angle de sa nouvelle construction, l’Eglise. La merveille des merveilles, c’est que le Seigneur Dieu choisit un crucifié bafoué et déshonoré pour en faire le fondement de la Cité nouvelle qu’il construit !
 
Vous est-il parfois arrivé d’être rejeté par quelqu’un ou par tout un groupe ? Cela fait mal de ne pas être reconnue à sa juste valeur. Cela fait plus mal encore quand on ne s’attendait pas à cette réaction. A partir de cette réalité, nous pouvons avoir une petite idée de ce que Jésus a ressenti en étant rejeté. Alors que le Christ offre son amour et sa vie aux autres, il est traité comme un moins que rien. C’est cela que la parabole des vignerons homicides essaie de nous faire comprendre.
 
Les autorités pensaient en finir ainsi avec l’affaire Jésus de Nazareth. C’était oublier que tout le monde n’avait pas rejeté le Christ. Une minorité de croyants formera rapidement la première Eglise. Les chrétiens n’ont jamais cessé et ne cesseront pas de rappeler l’essentiel du message de Jésus. Cela n’aurait sans doute pas été possible sans la victoire de la Résurrection. Jésus n’est pas resté la victime de la violence. Il a inauguré le règne de l’amour qui ne finira jamais. Tel est bien notre héritage. Nous sommes les héritiers d’un message exigeant et exaltant. La violence, la fatalité, la souffrance n’ont pas le dernier mot. Le Christ, pour avoir lui-même souffert, devient le médecin ultime qui nous accompagne dans nos souffrances et qui porte nos fardeaux avec nous.
 
AMEN.
                                                                                                                                                                                                                      
Michel Steinmetz

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