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mercredi 31 octobre 2012

Homélie des vêpres de la Toussaint - 1er novembre 2012

Célébrer la Toussaint, qu’est-ce que cela signifie au juste ? Fêter tous les saints de l’Histoire passée, officiellement canonisés ? Certes, cela peut s’entendre dans ce sens-là et l’article du Symbole des Apôtres fait bien mention de la communion des saints, à savoir ceux et celles qui sont parvenus à la gloire du Ciel et goûtent déjà aux joies de la Résurrection.

En même temps, parler de la sainteté nous oriente vers le futur, le Paradis à venir et aussi le présent immédiat : en effet, par la grâce du baptême et le don de l’Esprit saint, nous sommes déjà saints et appelés à le devenir de plus en plus par une transformation de tout notre être. Mais alors, que veut dire le mot « saint » ? Ce mot désigne l’attribut principal de Dieu qui seul est « saint » ; à l’origine – étymologiquement - ce qui sépare du profane et par extension, ce qui distingue le Créateur du créé, des créatures. Cette différence initiale est destinée à être comblée puisque l’envoi du Fils, unique Médiateur, vrai homme et vrai Dieu, vient établir un lien, un pont permanent entre Dieu et l’humanité. St Athanase l’exprime avec force dans cette formule : « Dieu s’est fait homme pour que l’homme devienne Dieu ». Oui, il s’agit bien de devenir Dieu, non pas de se mettre à sa place – c’est le péché de l’origine – mais de consentir à participer de sa vie, de ce qu’il nous donne en partage.

Pour moi, par ailleurs, sans forcer le jeu de mots, la sainteté a quelque chose à voir avec la santé, le « saint » avec le « sain ». Devenir saint, c’est ainsi retrouver la santé des origines, celle du premier chapitre de la Genèse : « Et Dieu vit que cela était bon ». Toute la Création réalisée avec amour est bonne comme on le dit de bons fruits après qu’on eut bien semé et bien récolté. La question peut rebondir : « quels sont » en fait les indices de bonne santé ? », au plan humain comme au plan divin, au matériel comme au spirituel ? Je serai tenté de répondre : quand on est à sa juste place, tout simplement. Or Dieu lui-même est simple. Aujourd’hui, et en cette Année de la Foi, voulue par le Saint-Père, nous devrions revenir à l’essentielle simplicité de notre foi chrétienne. L’opération ne viserait pas à élaguer tout ce qu’il est possible d’élaguer pour ne plus garder que le plus petit dénominateur commun. Comme s’il fallait trouver le minimum syndical que, tous, nous serions prêts à croire. Une foi minimaliste et sans trop de contraintes. Il s’agirait plutôt de comprendre notre foi comme une foi riche mais simple. Je trouve qu’aujourd’hui, nous chrétiens, nous avons du mal à rendre compte de notre foi de cette manière. Si l’on nous demandait aux uns et aux autres à expliquer ce que c’est que d’être chrétiens, je n’ose pas imaginer la manière dont beaucoup sans doute s’embourberait. Dieu est saint, et il nous invite à le devenir. Ce serait une manière parmi d’autres de le dire.

Enfin, et ce n’est pas le moindre aspect, la sainteté qui est une forme de santé spirituelle va de pair avec le salut, autrement dit l’action du Sauveur : c’est le nom propre de Jésus, qui signifie « Dieu sauve ». Oui, Il est venu nous guérir, restaurer notre santé et nous communiquer sa sainteté ; Il est venu comme un Libérateur nous arracher à l’esclavage du mal, du péché et de la mort, pour nous mener au Royaume, à la maison du Père, au cœur de la Trinité sainte, en bref dans son Temple saint. Autrement dit, accueillir l’appel à devenir Saint en vivant concrètement les béatitudes au quotidien, c’est retrouver la santé de l’âme et du corps, la "pêche", le tonus spirituel, l’en-thou-siasme (la joie d’être en Dieu).

Alors, pas une minute à perdre : avec l’Esprit saint, nous avons les moyens de notre désir : Tous-saints, tout de suite.

Michel STEINMETZ †

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