A tous les visiteurs de ce blog, bienvenue !


Vous y trouverez quelques informations sur ma recherche et sur mon actualité.
Progressivement seront mis en ligne ici des articles de fond et d'investigation essentiellement en liturgie, mais aussi en d'autres domaines de la vaste et passionnante discipline qu'est la théologie !

N'hésitez pas à me faire part de vos commentaires !

vendredi 8 novembre 2013

Homélie du 32ème dimanche du Temps ordinaire (C) - 10 novembre 2013

Qu’est-ce que vivre ? Qu’est-ce que mourir ? Voilà les questions auxquelles nous n’échappons pas si nous voulons savoir ce que c’est que de ressusciter. Vivre n’est-ce qu’une petite pirouette entre deux néants, un moment éphémère entre la naissance et la mort biologiques ? Un petit tour et puis s’en va ? ?

De nos jours, comme déjà du temps de Jésus pour le judaïsme, la foi en la résurrection ne paraît pas évidente. Pour certains, l’être humain ne survivrait que dans ses enfants ou le souvenir des êtres chers et la mémoire des amis. Pour d’autres, qui ne croient qu’à ce qu’ils voient ou comprennent, comment prétendre parler de quelque chose qui échappe totalement à notre entendement ? Pour certains encore, la perspective de la réincarnation paraît plus séduisante à deux titres. En premier, elle serait plus fondée scientifiquement, ce serait l’explication de souvenirs de choses jamais vues, d’inexplicables impressions de « déjà vu », ou de souvenirs d’un passé qui n’est pas le leur. La croyance en la réincarnation serait mieux harmonisée pour d’aucuns avec leur refus de l’absence des morts ou pour conjurer l’angoisse de la mort ou encore, une consolation à leur soif de justice devant les inégalités terrestres ou enfin, une chance nouvelle et une culture d’épanouissement et de progrès moral à l’encontre de la brièveté de la vie. On peut si peu en une seule vie !

Mais ne mettons pas trop vite de côté les opinions de nos contemporains. C’est qu’ils partent d’expériences humaines pour évoquer des relations fortes, connues ici-bas : la relation homme et femme, la relation parents-enfants, les relations de fraternité ou d’amitié. Au-delà d’options parfois rocambolesques, comment ne pas, avec eux, se poser des questions au sujet de ces relations précieuses entre toutes : que deviennent- elles après la mort ? S’il est prouvé que nos relations humaines nous constituent en profondeur, comment ne pas croire et affirmer qu’elles se poursuivent après la mort d’un chacun ?

Pour bien résoudre les questions, il convient de leur prendre par le haut. La vraie nature de l’homme ne se dévoile que dans la contemplation du Dieu que Jésus nous révèle : le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob. Quel nom étonnant ! Habituellement, c’est le père qui donne et transmet son nom à sa descendance, ou le maître à son serviteur. On ne dit pas le « roi du valet », mais bien le « valet du roi ». Et si je m’appelle Steinmetz, je sais pourquoi ! Voilà que le Seigneur se met en situation d’être appelé par le nom de ses serviteurs. Il est le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, et c’est Jésus lui-même qui le dit. Dieu vit dans ses enfants, et par lui ses enfants ne meurent pas. Ainsi, si Moïse parle du Seigneur Dieu, comme du « Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob », c’est que ces deux patriarches sont encore et toujours vivants pour Dieu. En exprimant la même chose dans nos mots à nous, nous dirions : le Dieu des promesses, le Dieu de l’Alliance, le Dieu fidèle... Quand Dieu donne son amour, il ne le retire pas. Il est fidèle jusqu’au bout. L’alliance personnelle avec chacun d’entre-nous est comme un engagement qu’il prend à notre égard ; inspiré par l’amour, il traverse la mort comme éternel est son amour. Dieu nous suscite à la vie, pour un temps sur cette terre, pour toujours dans l’éternité du ciel. C’est la joyeuse espérance de notre baptême.

« Aucun de nous ne vit pour soi-même et aucun de nous ne meurt pour soi-même, si nous vivons nous vivons pour le Seigneur et si nous mourons, nous mourons pour le Seigneur. » (Rm 14, 7-8) Aussi, nous de même sur cette terre, vivons-nous et mourrons-nous pour Dieu. Rendons vivante, de notre vivant, notre relation avec le Dieu Vivant ! Alors, soyons en sûr, notre relation filiale, entretenue avec lui, nous fera ressusciter et nous fera vivre par-delà la mort, éternellement. Nous serons tous réunis avec le Dieu de toute félicité, là où la douceur de vivre prendra la ferveur heureuse des choses qui ne peuvent finir.

AMEN.

Michel STEINMETZ †

Aucun commentaire: