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vendredi 22 novembre 2013

Homélie du 33ème dimanche du Temps ordinaire (C) - 17 novembre 2013

Nous avons affaire aujourd’hui à une sorte de « message codé ». Dans la tradition biblique, parler de « fin du monde », est une façon d’exprimer sa foi au Dieu de l’Alliance. Déjà le prophète Malachie, annonçait la venue du règne de Dieu. Le « jour du Seigneur » serait comme l’apparition d’un soleil dont les rayons guériraient les justes, mais brûlant comme une fournaise pour consumer les impies. Encore au temps de Jésus, les juifs pieux croyaient que ce monde-ci devait un jour disparaître pour laisser place à un monde nouveau, pleinement en harmonie avec Dieu, un monde tout autre, où il n’y aurait plus de mal, de souffrances, ni de catastrophes naturelles mais un monde où le peuple de Dieu, régnant sur toutes les nations, conduirait celles-ci vers le Seigneur.
Souvent les mots manquaient pour décrire le passage de ce monde perverti à un autre plus parfait. C’est pourquoi la tradition biblique s’est forgé un langage, une sorte de code. Avec des images de bouleversements cosmiques, elle cherche à signifier et à symboliser la fin de ce monde mauvais. Ces expressions de catastrophes n’indiquent nullement le « comment » de ce qui va arriver, mais bien plus l’espérance en un monde meilleur, donné par Dieu. Et comme dans un message codé, le plus important n’est certainement pas le code, mais plutôt le message, l’important pour nous n’est pas de nous appesantir sur ces images étranges qui abondent dans le texte, mais bien de rechercher la foi qui se cache derrière ces images.

Ainsi donc, face à de telles images, et surtout face aux réalités qu’elles symbolisent, nous n’avons pas besoin d’agitations mais de persévérance. En ce sens, l’Ecriture demeure une parole actuelle et ô combien contemporaine ! Le Christ doit revenir certes, mais au milieu des tempêtes de ce monde, des questions qui demeurent sans réponse, il reste mystérieusement présent à son Eglise, la soutenant dans le témoignage qu’elle a à donner, inspirant même les réponses que chacun devra proclamer face à ses détracteurs. D’une certaine manière, c’est tous les jours qu’il revient, pour établir son règne et rendre courage à chacun. De nos jours, face à l’évolution rapide de la société, face aux changements profonds qui la marquant, il n’est pas rare de rencontrer des gens perturbés, inquiets quant à l’avenir de l’humanité ! Où va-t-on ? demandent-ils. Où va-t-on si les grands de ce monde ne sont plus considérés ? Où va-t-on si ceux qui sont chargés de nous gouverner ou de maintenir l’ordre sont sans cesse remis en question ? Où va-t-on si l’aide sociale finit par encourager le chômage, si ceux qui ont de l’argent comptent moins que ceux qui n’en ont pas ? Où va-t-on si dans la société religieuse les dignitaires et la hiérarchie ne sont que serviteurs ? Et Dieu dans ce monde-là où se retrouvera-t-il ? En haut, en bas, nulle part ? Ces gens perturbés souvent se plaisent à croire aux prophéties de malheurs. Ils annoncent des révélations de faits terrifiants, des catastrophes prochaines. Ce serait la fin du monde !
Il nous faudra cependant, aujourd’hui encore, envers et contre tout, suivre cet homme : Jésus de Nazareth ! Sans nous laisser égarer par ceux qui se prétendent des envoyés spéciaux. Sans craindre ceux-là qui défendent leur pouvoir, en s’accrochant au passé, en rejetant à priori toute évolution, en méprisant ceux qui ne pensent pas comme eux, en excommuniant ceux qui ne sont pas en règle et surtout en cherchant à faire peur par des annonces de malheur. Cessons donc de trembler et relevons la tête ! Il n’y a aucune raison de croire que la fin du monde est pour bientôt. « Mais c’est par votre persévérance, nous dit Jésus, que vous obtiendrez la vie ».
« Le jour du Seigneur », c’est chaque jour. C’est aujourd’hui, c’est demain, c’est chaque jour de notre existence. Le Seigneur est là. Depuis sa résurrection, il est sans cesse avec nous. Il nous soutient de son amour. Son Royaume est déjà là, mais il n’est pas encore achevé. Chaque jour, par notre persévérance et notre confiance en Lui, nous construisons un peu plus ce Royaume, jusqu’au jour inconnu de son achèvement. Là alors il nous trouvera prêts, debout et vigilants.

AMEN.

Michel STEINMETZ †

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