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vendredi 31 octobre 2008

Homélie des vêpres de la Toussaint - 1er novembre 2008

"Je crois à la résurrection de la chair"

Aujourd’hui, c’est dans la joie avec toute l’Eglise que nous fêtons la foule innombrable des saints du ciel, mais aussi que nous nous souvenons d’une part de ceux qui sont déjà en paix dans le cœur de Dieu et d’autre part que la sainteté est le but même de notre vie chrétienne. Car aussi surprenant que cela puisse paraître, nous sommes toutes et tous appelés à devenir saints « comme notre Père de Cieux est saint ». C’est là l’itinéraire de toute une vie. Il nous faut chaque jour entrer un peu plus avant dans l’intimité de Dieu et laisser jaillir en nous la grâce reçue au baptême. Nous avons à ne plus former qu’un avec lui, à la suite de Jésus, pour vivre de sa vie : ainsi nos pensées, nos actions, nos paroles doivent-elle se laisser modeler par la volonté de Dieu.
Alors que nous fêtons de la sorte les saints de notre Eglise et que nous nous rappelons qu’ils tracent à nos yeux un itinéraire vers Dieu à suivre joyeusement, il est tout indiqué aussi de nous souvenir de nos défunts au lendemain de la Toussaint. La prière pour les morts remonte aux premiers instants du christianisme qui a spontanément compris, que par la mort et la résurrection de Jésus, la mort n’était plus un ravin infranchissable – laissant d’un côté ceux qui restent, et éloignant définitivement ceux qui partent –, mais un passage : vivants et morts, nous demeurons unis à Dieu dans son unique et éternel amour.
Quand nous prions le « Je crois en Dieu », le Credo, nous disons croire à la résurrection de la chair. Cette affirmation est tout aussi prodigieuse que vertigineuse. Nous osons affirmer que la créature de Dieu que nous sommes, créée comme unique, ne cessera d’exister.

I.- Que signifie le terme « chair » ? Quelle est son importance ?

Le poids des mots est ici déterminant, et il nous faut bien saisir ce que nous disons et ce qui est ainsi en jeu. Le terme « chair » désigne l’homme dans sa condition de faiblesse et de mortalité. Pourtant, c’est en cette condition humaine que Dieu décide d’offrir son salut et de réaliser ses promesses. Tertullien disait : « La chair est le pivot du salut », entendez, c’est là que tout se joue. En effet, nous croyons en Dieu, créateur de la chair ; nous croyons au Verbe fait chair pour racheter la chair ; nous croyons en la résurrection de la chair, achèvement de la création et de la rédemption de la chair. En d’autres termes : Jésus est devenu homme, acceptant tout Fils de Dieu qu’il est, de devenir semblable à nous. Par sa résurrection, il réalise comme possible pour un chacun de nous de revivre avec notre corps.

II.- Que signifie la résurrection de la chair ?

Cela signifie que l’état définitif de l’homme ne sera pas seulement l’âme spirituelle séparée du corps, mais que nos corps mortels sont appelés à revivre un jour. Chrétiens, nous ne croyons pas qu’il y a quelque chose de vague qui nous attend, sorte de paradis pour âmes perdues. Non ! Bien au contraire, nous avons conscience que tout ce que nous sommes, âme et corps, a du prix aux yeux de Dieu. Il nous a créés ainsi « à son image et à sa ressemblance », comme nous le rappelle le Livre de la Genèse. La résurrection de Jésus marque, s’il le fallait, que quand Dieu désire nous faire partager sa vie, il entend le faire en offrant l’éternité à sa création.

III.- Quel rapport y a-t-il entre la résurrection du Christ et la nôtre ?

De même que le Christ est vraiment ressuscité des morts et vit pour toujours, de même, il nous ressuscitera tous au dernier jour, avec un corps incorruptible, « ceux qui ont fait le bien ressuscitant pour entrer dans la vie, et ceux qui ont fait le mal ressuscitant pour être jugés » (Jn 5, 29). A la mort, le corps et l’âme sont séparés, le corps tombe en corruption tandis que l’âme qui est immortelle, va vers le jugement de Dieu et attend d’être réunie au corps quand il sera transformé et transfiguré, lors du retour du Seigneur. Comprendre comment se produira la résurrection dépasse les capacités de notre imagination et de notre intelligence. Mais, dans la foi, nous pouvons avec assurance nous appuyer sur la parole de l’Apôtre Paul : « Cette parole est sûre – dit-il lui-même - : si nous mourons avec le Christ, avec Lui nous régnerons.» (2 Tm 2, 11).

Dans un instant, après avoir chanté le cantique de la Vierge Marie, nous invoquerons pour les uns et évoquerons pour les autres les saints de notre Eglise et les défunts de notre communauté paroissiale. Que notre communion nous établisse tous dans une même et fraternelle prière les uns pour les autres !

AMEN.

Michel STEINMETZ †

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