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samedi 12 avril 2008

Homélie du 4ème dimanche de Pâques (A) - 13 avril 2008

Combien sont nombreux ceux qui butent contre les parois de l’existence, incapables de trouver une issue à leurs problèmes, leurs angoisses. Il y a tant de vies qui vont droit dans le mur, inéluctablement, fatalement. Il faudrait un horizon, une issue, une ouverture…
Une bergerie, une porte, un pâturage, voilà les réponses que Jésus apporte. Telle une parabole, ce passage de l’évangile de Jean est d’une tonalité toute pascale. Car le berger est Celui qui fait passer du dedans au dehors, il est Celui qui conduit et que l’on peut suivre avec pleine assurance. Une bergerie, une porte, un pâturage : trois lieux symboliques qui nous font mieux comprendre qui est le Christ, quelle est l’action du Ressuscité.

I.- « Moi je suis la porte. Si quelqu’un entre en passant par moi, il sera sauvé ».

Le Christ est le passage obligé pour aller du dehors au dedans et du dedans au dehors. Passage obligé, il est aussi passage autorisé. Il a en effet toute légitimité à prétendre être « la porte ». C’est lui l’Envoyé du Père, le Messie de Dieu. C’est lui qui a été choisi par le Père pour être ce passage. Et non seulement Il est « passage », mais Il a vécu le plus grand passage qui soit celui de la Pâque, passage de la mort à la vie en son propre corps en sa Résurrection.
« Celui qui entre dans la bergerie sans passer par la porte, mais qui escalade par un autre endroit, celui-là est un voleur et un bandit ». Qui prétend guider le troupeau sans passer par le portier est simplement un voleur qui enrôle les brebis à son profit et fait leur ruine. Mais il est aussi la contre-figure de Jésus. Lui qui, au début de sa mission, passe par le Père, ne voulant que ce que veut le Père, n’ayant souci que de la gloire du Père, s’en remettant au Père pour traverser le ravin de la mort. Soumission d’amour, grâce à quoi les brebis reçoivent de lui subsistance et liberté. Mais parce que cette soumission est une communion parfaite avec le Père, portier de la bergerie, voilà que Jésus lui-même doit être reconnu comme la porte ! Passer par Lui, c’est passer par le Père. La parabole du Pasteur nous ouvre alors à la relation du Père et du Fils.

II.- La bergerie.

Le point de départ de la parabole est l’image familière pour l’Ancien Testament de la bergerie identifiée à la maison de Dieu et dont celui-ci est le portier. La bergerie accueille le troupeau, maintes fois image, quant à lui, dans la Bible, du peuple de Dieu.
Au temps de Jésus, la bergerie est un enclos délimité par un muret et placé sous la vigilance d’un gardien. C’est là qu’habituellement le troupeau passe la nuit à l’abri. Cette idée de refuge et de rassemblement font de cette bergerie une belle image de l’Eglise. En son sein, nous sommes réunis dans la confession de la même foi et dans le même amour ; nous y trouvons un refuge dans le Seigneur. Devenus enfants du Père à notre baptême, nous trouvons place en son amour ; et cet amour-là rien ne pourra nous l’enlever, aucune souffrance, aucun malheur, aucune méchanceté.
Dieu prend soin de nous mettre à part, de nous préserver. Bien souvent, nous n’en sommes pas assez conscients. Parce que nous sommes à ce point obnubilés par nos problèmes, parce que nous ployons sous le fardeau qu’ils constituent, nous ne nous trouvons plus en situation de nous rendre à l’évidence que, malgré tout cela, l’amour de Dieu demeure et que, quelles que soient nos fautes, il ne nous est pas retiré.

III.- Le pâturage.

La bergerie n’est pas un milieu clos, hermétique. Il en est de même pour l’Eglise : sa vocation est de s’ouvrir pour marcher à la suite du bon Pasteur sur les chemins de la vie. C’est à une expérience pascale que nous sommes conviés avec le Ressuscité.
« Devant moi, tu as ouvert un passage », dit à Dieu le psalmiste au psaume 30. La Seigneur a ménagé pour nous une porte : c’est le Christ. Avez-vous remarqué, en effet, que la porte dont parle Jésus s’ouvre pour faire sortir les brebis et non, comme on le croit trop souvent, pour les faire entrer. « Ses brebis à lui, il les appelle chacune par son nom, et il les fait sortir ». Faire sortir, c’est bien le plus urgent. Nous faire sortir de nos enfermements, de nos clôtures, de nos bercails étriqués, de nos vies mesquines pour une vie d’abondance ! Faire sortir, c’est le verbe biblique du Salut. Le Seigneur fait sortir la création du néant, Noé de l’Arche, son peuple d’Egypte, Jonas de la baleine, Jésus du tombeau… « Tu nous as fait sortir vers l’abondance », s’écrie encore le croyant au psaume 65. Tant de gens voudraient « s’en sortir », comme on dit. Qu’ils entrent en eux-mêmes, ils trouveront la porte salutaire, la bienheureuse échappée vers les frais pâturages. « Si quelqu’un entre en passant par moi, il sera sauvé ; il pourra aller et venir, et il trouvera un pâturage ». Il entrera dans la bergerie de l’Eglise pour avoir la foi. Il en sortira à la suite du Vivant pour la vie éternelle. C’est là que nous contemplerons Dieu face à face. Pour se faire, le Christ-Pasteur prononce un par un nos noms ; il nous connaît et nous appelle. Il nous invite à prendre la place préparée tout exprès pour nous. Il nous demande de tenir notre place dans son peuple. Pour certains ce sera dans le mariage, pour d’autres encore dans une vie consacrée, pour d’autres enfin dans une vie donnée au service de ce peuple dans le sacrement de l’Ordre.

Il y a du bonheur et de la joie à suivre le Christ. La parabole du Pasteur nous montre en même temps le vrai chemin du service de l’Eglise et des hommes. Nul n’est pasteur de ses frères, en vérité, qu’en étant dans le Christ, qui est dans le Père.
Il y a du bonheur et de la joie à suivre le Christ. N’ayons pas peur de nous mettre en route !

AMEN.

Michel Steinmetz +

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