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samedi 26 août 2017

Homélie du 21ème dimanche du Temps ordinaire (A) - 27 août 2017

Visiblement il ne suffit pas de vivre dans la proximité de Jésus pour pouvoir dire qui il est. Jésus offre à ses disciples, encore incertains à son sujet, l’occasion de s’exprimer. En pédagogue plus qu’en curieux, il s’intéresse à la manière dont les gens le perçoivent. Nulle question pour lui de s’intéresser aux études d’opinion ou à sa côte de popularité. La manière dont les gens le perçoivent rend compte de son activité messianique. Unanimement les paroles qu’ils prononcent, les gestes qu’ils posent sont reconnus comme venant de Dieu. Le Fils de l’Homme, tel qu’il se présente lui-même, apparaît bien être reçu comme l’envoyé de Dieu. Mais cela reste superficiel. Il est souvent très facile de se faire le porte-parole, de rapporter le qu’en-dira-t-on, de ne retenir que ce que les autres pensent, il est par contre bien plus difficile de rendre compte de ce en quoi nous croyons nous-mêmes. Comme s’il y avait là une pudeur à partager ce qui nous habite en profondeur.
 
Après donc leur avoir demandé ce que les gens pensent de lui, Jésus insiste : « Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? ». On connaît la réponse, celle de Pierre, et qui retentit depuis des siècles dans l’Eglise : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant ! ». « Simon, fils de Yonas », ne la tient pas de son père « de chair et de sang », mais du Père des cieux auquel Jésus vient nous donner accès. Aussi, en recevant de Jésus un nom nouveau, Simon-Pierre reçoit une promesse qui va bien au-delà de son existence propre : «  Tu es Pierre et sur cette pierre je bâtirai mon Eglise ; et la puissance de la Mort ne l’emportera pas sur elle ».
 
Dans la Bible, le rocher qui soutient et sauve de la mort, est le symbole de Dieu qui accompagne son peuple. Après l'Exode, le peuple d’Israël est assoiffé dans le désert (Ex 17, 1). Il cherche querelle à Moïse et demande à boire. Et Dieu va donner à boire aux Israélites. Comment va-t-il faire ? Dieu donne à boire au peuple en ordonnant à Moïse de frapper le rocher. Drôle de moyen pour obtenir de l’eau ! Il est clair que cet acte est un signe porteur d’un message. Quel est ce rocher ? C’est l'apôtre Paul qui nous permet de décoder cette image. Dans sa première lettre aux Corinthiens (10, 1-4), il revient sur cette expérience des Israélites dans le désert, et il écrit que les Hébreux buvaient à un rocher spirituel qui les suivait ; et que ce rocher était le Christ. De la même façon, l’Eglise, grâce à la puissance de Dieu, ne sera jamais abandonnée face aux forces de la mort.
 
Un autre symbole caractérise le pouvoir donné à Pierre : « les clés du Royaume des Cieux » qui lui conféreront le pouvoir et lier et délier « sur la terre et dans les cieux », tel le serviteur Eliakim à qui est remise la clef avec laquelle il « ouvrira et fermera » l’accès à « la maison de son père ». Les clés évoquent le pouvoir de pardonner les péchés. Pierre, chef de l’Eglise, recevra l’autorité pour pardonner les péchés et ouvrir l’accès du Royaume des cieux. Ainsi l’Eglise rassemble un peuple de pécheurs pardonnés et Pierre lui-même fera grandement l’expérience de la miséricorde de Dieu. Songeons ici à l’épisode du reniement au moment de la Passion du Seigneur. L’Eglise est le lieu du pardon. Elle n’est pas la communauté des parfaits mais la communauté des pécheurs qui ont besoin du pardon et qui le cherchent. C’est même une des demandes-clé de la prière que Jésus nous a laissée, le Notre Père. Toute la mission de l’Eglise est là. Réconcilier les hommes avec eux-mêmes, entre eux et avec Dieu pour qu’ils puissent vivre, pleinement et sans aucune entrave, la relation d’enfant de Dieu. Parce que c’est la mission de l’Eglise, reçue du Christ, c’est aussi la mission de tous les baptisés. Etre acteurs de ce pardon qui sait parfois se donner jusque dans la folie de l’amour.
 
Si chacun de nous est capable de pardonner plus que de haïr, de se laisser pardonner et relever plus que de s’enfermer dans des fautes passées, alors le monde sera transformé par une force à laquelle rien ne peut résister, celle du Christ qui ouvre grand les portes des cieux.
 
AMEN.
 
Michel Steinmetz

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