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dimanche 13 août 2017

Homélie de la messe de la solennité de l'Assomption de la Vierge Marie - 15 août 2017

« Il se souvient de son amour, de la promesse faite à nos pères ».
 
Dans son chant d’action de grâce qui termine l’épisode évangélique de la Visitation, Marie rappelle que Dieu se souvient. Oui, frères et sœurs, Dieu n’a pas la mémoire courte. La fidélité à sa promesse fait partie de son identité. Marie ne fanfaronne pas auprès d’Elisabeth ; elle ne tire pas à elle la couverture de la grâce. Sa cousine, dans sa vieillesse, est comblée par une grossesse ; elle, jeune fille, l’est dans le mystère de sa virginité. Marie, plutôt, découvre dans son cœur de croyante que ce qui lui arrive est réellement une bénédiction : Dieu l’a choisie. Elle comprend très vite aussi que ce n’est pas en raison de ses mérites propres. Sans doute, c’est vrai, est-elle une jeune fille pieuse qui a grandi jusqu’à présent dans la foi de son peuple, soutenue dans sa vie familiale par ses parents, Anne et Joachim. Cela ne suffit pas. Dieu la choisit car Il se souvient d’une promesse qu’il a faite il y a très longtemps, des siècles auparavant. Il s’est lié à un peuple particulier qu’Il a élu comme le sien, malgré les infidélités successives et répétées de ce dernier, et malgré l’endurcissement régulier de son cœur. Dieu a décidé de rester fidèle à cette promesse, de ne pas se renier lui-même. Marie comprend donc qu’elle se situe dans cette lignée de croyants ; il faudrait même dire : dans l’appel de Dieu.
 
Dieu n’a pas la mémoire courte. Il est celui dont « la miséricorde s’étend d’âge en âge sur ceux qui le craignent ». « Marie parle, avec toute l’Ecriture, de la ‘crainte de Dieu’. Il s’agit peut-être là d’une parole que nous connaissons  peu et que nous n’aimons pas beaucoup. Mais la ‘crainte de Dieu’ n’est pas l’angoisse, c’est tout autre chose. En tant que fils, nous ne ressentons pas d’angoisse à l’égard du Père, mais nous ressentons la crainte de Dieu, la préoccupation de ne pas détruire l’amour sur lequel est placé notre vie. La crainte de Dieu est ce sens de la responsabilité que nous devons ressentir, la responsabilité de la portion du monde qui nous est confiée dans notre vie. » (Benoît XVI, Homélie, 15 août 2006). C’est ce même Dieu qui, un jour, « dispersa les superbes », « renversera les puissants », « renverra les riches les mains vides ». Le même Dieu, encore, qui reconnaîtra la force, la force et la persévérance d’aimer de tous les humbles et de tous les petits. Marie est de ceux-là. Rien ne la destinait, aux yeux du monde, à devenir le Mère du Sauveur. Rien ne la désignait, aux yeux du monde, à être associée, la première, en son âme et son corps à la résurrection du Christ avant la consommation des temps.
 
 
Dieu n’a pas la mémoire courte. Il se souvient « dans son amour ». C’est-à-dire qu’il n’est pas revanchard, qu’il ne se plaît pas à nous poursuivre tel un juge inique. Il nous porte dans son amour au long des âges. Marie ouvre un chemin à tout le peuple de Dieu dans lequel le baptême nous a intégrés. Elle en devient même la « parfaite image » (préface). Au point que : « ‘Toutes les générations te diront bienheureuse’: cela veut dire que le futur, l’avenir appartient à Dieu, qu’il est entre les mains de Dieu, que Dieu l’emporte. Et ce n’est pas le dragon, qui est si fort et dont parle aujourd’hui la première lecture, qui l’emporte, le dragon qui est la représentation de tous les pouvoirs de la violence du monde. Ils semblent invincibles, mais Marie nous dit qu’ils ne sont pas invincibles. La Femme - ainsi que nous montrent la première lecture et l’évangile - est plus forte parce que Dieu est plus fort. Certes, comparée au dragon, ainsi armé, cette Femme qui est Marie, qui est l’Eglise, apparaît sans défense, vulnérable. Et véritablement, Dieu est vulnérable dans le monde, parce qu’il est l’Amour et que l’amour est vulnérable. Et toutefois, c’est Lui qui a l’avenir entre ses mains : c’est l'amour qui l’emporte non la haine, à la fin, c’est la paix qui l’emporte. » (Benoît XVI, Homélie, 15 août 2006)
 
Dieu n’a pas la mémoire courte. Il nous le rappelle en Marie, en ce que Lui, le Puissant, a fait pour elle et que qu’Il ne cesse de faire pour nous. Parce que Dieu n’a pas la mémoire courte, Il est plus fort et son amour peut s’étendre « d’âge en âge » pour terrasser toutes les forces du mal, de violence, de recherche du pouvoir qui voudraient avoir raison de lui.
 
AMEN.
 
                                                                                                                                               
Michel Steinmetz

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