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dimanche 13 août 2017

Homélie des vêpres de la solennité de l'Assomption de la Vierge Marie - 15 août 2017

"La vieillesse est un naufrage" disait de Gaulle. La vieillesse n’est plus dans nos pays, comme en Afrique, un signe de sagesse, elle devient honteuse. La vieillesse serait-elle un péché, serait-elle une maladie ? Non, elle est une réalité humaine naturelle qu’il nous faut accepter, comme toute limite liée à notre condition humaine, comme le fait d’être femme, ou homme et non pas les deux, comme le fait de vivre en ce siècle et non pas en un autre, et ici plutôt que dans un autre pays.
 
La vieillesse n’est pas un péché, mourir non plus, même de mort lente et dans son lit, tout naturellement. Marie, la mère de Jésus n’a pas été martyrisée. Elle a connu d’autres souffrances, voir torturer son fils de trente ans lui a valu le titre de « vierge des douleurs ». Marie, comme tout le monde aujourd’hui, ou presque, Marie a vieilli. Elle est morte finalement. Mais l’histoire n’a pas retenu pour elle de tombeau. Ni à Jérusalem ni à Ephèse où, avec saint Jean, elle aurait fini sa vie. La question est donc pour elle la question de « l’après mort ». Qu’est-elle devenue, où est son corps ? Et la foi des chrétiens depuis toujours, sans bien comprendre comment, mais de manière poétique comme s’expriment toutes les intuitions qui ne peuvent être démontrées, celle de l’amour en particulier, la foi des chrétiens a tout de suite perçu que Marie était associée à la Résurrection de son fils, sans attendre la résurrection finale de la récapitulation de l’histoire avec toute l’humanité. Marie anticipe en son corps la victoire de l’amour sur la haine et sur la mort.
 
Le mot « résurrection » n’est cependant pas prononcé, par égard pour nos frères orthodoxes qui parlent de « dormition » et non pas de « mort ». Le mot « assomption » est donc utilisé, qui se rapproche de l’  « ascension ». Marie est « auprès de Dieu » et si l’on imagine celui-ci « en haut », elle est « montée » auprès de Lui. Marie nous précède, on peut dire qu’elle est au-devant de nous. Avec son Fils, elle représente l’humanité en son devenir. Elle représente l’humanité saisie par la résurrection de Jésus, elle qui a représenté l’humanité dans son accueil de l’Esprit, et donné corps au Verbe de Dieu. C’est par elle qu’il est entré dans notre histoire, c’est par lui qu’elle sort de notre histoire et prend corps de gloire.
 
Savez-vous de quelle année date le dogme de l’Assomption ? 1950, sous le pontificat de Pie XII. Ce dogme est le plus jeune de tous les dogmes ! 1950 ans, voilà le temps qu’il a fallu à l’Eglise pour dire ce qu’elle croyait, depuis toujours et en tout lieu, mais encore confusément.
 
Un signe grandiose apparut dans le ciel : « une Femme, ayant le soleil pour manteau, la lune sous les pieds, et sur la tête une couronne de douze étoiles. » Ces paroles du Livre de l’Apocalypse que nous entendions ce matin à la messe, et que nous aimons chanter, en particulier avec nos enfants, nous présente une femme, symbole de l’humanité accomplie, revêtue de la lumière de Dieu. Toute la création la contemple et lui sert de parure : le soleil, la lune et les étoiles soulignent sa beauté. C’est l’Eglise, transfigurée, c’est Marie, en tout premier lieu, la petite fille d’Israël, celle qui a cru à la promesse, celle qui a conçu le Fils de Dieu, celle qui l’a partout accompagné, celle qui est toujours à ses côtés, au pied de la croix et maintenant dans l’accomplissement de sa résurrection. Nous-mêmes, à cause d’elle, grâce à elle, nous pouvons être certains que la Résurrection de Jésus nous rejoint dans nos jours qui s’égrènent. La puissance de cette Résurrection transformera nos corps mortels et les rendra resplendissants.
 
AMEN.
 
Michel Steinmetz

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