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jeudi 2 mars 2017

Homélie du 1er dimanche de Carême (A) - 5 mars 2017

Les lectures liturgiques que nous venons d’entendre du livre de la Genèse, de l’épître aux Romains et de l’évangile selon saint Matthieu, chacune dans un genre différent, nous invitent à regarder le destin de l’homme d’une façon nouvelle et originale. Tout homme, toute femme, sur cette terre finit par mourir un jour, et nous n’y pouvons rien. On peut retarder la mort, on peut allonger la vieillesse, on peut mieux accompagner les derniers moments de la vie, mais on ne peut pas empêcher de mourir. Là où nous ne voyons qu’une fatalité, cet événement imposé par la nature même de l’existence humaine, l’Écriture nous invite à le considérer autrement que comme une fatalité biologique ou comme un événement qui échappe à toute emprise de l’homme.
 
L’Écriture fait un lien entre la mort et le péché, non pas le péché personnel comme si chacun d’entre nous causait sa propre mort par le mal qu’il accomplit. Souvent les gens pensent ainsi : devant l’injustice de la maladie et de la mort, ils demandent : « Qu’est-ce que j’ai fait de mal ? Qu’est-ce que j’ai pu faire au Bon-Dieu ? » Comme si la maladie, le mal et la mort étaient une rétribution pour ce que nous avons fait. Mais ce n’est pas cela que l’Écriture nous dit. Paul, en particulier dans l’épître aux Romains, essaye de nous faire comprendre qu’il y a une solidarité totale dans l’humanité et que cette contrainte universelle de la mort est liée à la faillite universelle elle aussi de la liberté humaine. C’est parce que l’homme a voulu se prendre pour Dieu dans le premier Adam, c’est parce qu’il a voulu accaparer pour lui ce que Dieu s’était réservé, que la mort est entrée dans le monde. L’homme s’est enfermé dans sa prétention à l’autosuffisance. C’est parce que nous sommes tous concernés par cette défaillance de la liberté humaine originelle que tous, nous pouvons espérer que le nouvel Adam, le Christ, va apporter une liberté restaurée par sa victoire sur la mort.
 
Car au fond, cela nous intéresse-t-il tellement que Jésus soit ressuscité comme s’il s’agissait d’un match d’où il est sorti vainqueur ? En quoi cette résurrection nous intéresse-t-elle, nous ? Justement parce que sa victoire sur la mort, c’est la victoire sur la défaillance initiale de la liberté humaine : en dominant la mort, il nous rend, non pas la vie sans danger, mais la vie libre. Il nous rend notre liberté. Le drame de la liberté humaine, sa grandeur mais aussi les risques qu’elle représente, c’est que, pour chacune et chacun d’entre nous, à chaque moment de notre vie, dans les grandes occasions comme aussi dans les situations les plus ordinaires de la vie de tous les jours, nous avons à faire des choix, nous avons à décider. Nous savons, par notre expérience, que ces choix ne sont pas facile à faire et que, même quand on les a faits, ils ne sont pas toujours faciles à tenir. Nous savons en effet que les résolutions de notre liberté sont fragiles, qu’elles sont à la merci d’une rechute. Aussi nous n’avons pas d’illusion. Nous ne nous imaginons pas, comme quelquefois les enfants le pensent ou plutôt les adolescents qui sont plus durs que les enfants : il n’y a qu’à décider pour faire, il n’y a qu’à vouloir pour obéir. Nous savons bien que l’on peut décider et ne pas faire, vouloir et ne pas réussir. Pourtant, Dieu a voulu que le bonheur de l’homme, l’accomplissement de sa vocation se réalise à travers cette liberté. Renoncer, c’est choisir.
 
Toi, aujourd’hui, que choisis-tu ? La vie et le bonheur ? La mort ou le malheur ? Choisir la vie, c’est choisir de vivre non pas sur nos forces (elles sont trop faibles), non pas sur nos résolutions (elles sont incertaines), non pas sur notre volonté (elle est trop faillible). C’est nous appuyer sur la puissance de Dieu comme le Christ le fait dans ses tentations au désert : devant la tentation présentée par Satan, la réponse du Christ, c’est la parole de Dieu lui-même : « Le Seigneur a dit ». Le chemin de la vie, c’est le chemin que nous ouvre la parole de Dieu que nous recevons et que nous essayons de mettre en pratique. Sommes-nous résolus à choisir avec le Christ ce que Dieu veut pour notre vie et notre bonheur ?
 
AMEN.
 
Michel Steinmetz   

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