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vendredi 28 août 2015

Homélie du 22ème dimanche du Temps ordinaire (B) - 30 août 2015

Une lecture rapide et réductrice de l’évangile de ce jour pourrait faire passer Jésus pour un révolutionnaire qui nous libérerait de toute contrainte, de toute règle, de tout rite. Il n’en est rien.
 
Le Christ se situe et nous situe par rapport à la loi, quelle qu’elle soit, même celle qui provient de Dieu, celle dont Moïse nous parle dans la première lecture. Les scribes et pharisiens honoraient Dieu des lèvres, mais leur cœur était loin de Lui. Comme si la loi était, pour Jésus, non pas un commandement mais plutôt un processus, une lente maturation qui nous invite à intérioriser celle-ci, à se la réapproprier pour véritablement la faire nôtre. Une loi des lèvres et loin du cœur est une loi sèche, sans fondement. Elle ne vit pas et conduit souvent l’autre à une mort spirituelle certaine. En effet nous laisse entrevoir l’Ecriture, peu à peu, au fil des générations, de Moïse à Jésus, les hommes n’ont plus compris le sens de la loi. La loi est alors vidée de son contenu. C’est ce que Jésus nous invite à vivre : redonner tout simplement sens à toutes ces lois dont nous avons besoin pour vivre d’abord avec nous-mêmes et puis avec les autres.
 
Pour se faire, il y a lieu de d’abord tenter de comprendre le pourquoi de la loi ? En s’incarnant dans notre monde, en prenant notre condition, Dieu a voulu nous permettre de comprendre le sens premier de la Vie, de notre Vie. Dans sa générosité, Il nous a laissé une recette miracle, c’est-à-dire la loi par excellence, la seule véritable, celle de laquelle découle toutes les autres : la loi d’Amour. Notre expérience de tous les jours nous fait découvrir que cette loi est bien difficile à mettre en œuvre. Nous nous laissons souvent dépasser par la vie. Or c’est cette loi de nous aimer les uns les autres qui est la plus importante. C’est elle qui demande à être méditée, intériorisée, ruminée pour régénérer notre cœur. Si nous avions la certitude que Dieu était au milieu de nous et qu’il se cachait derrière les traits de l’un ou l’une d’entre nous, ne croyez-vous pas que nous changerions d’attitude les uns vis-à-vis des autres ? L’être ne serait plus simplement perçu comme humain mais comme lieu possible où se révèle le divin.
 
Recevant des traditions, en plus de lois, nous vivons également de rites, comme le rappelle l’évangile. Il n’y a pas lieu de les sous-estimer, de les mépriser. Nos vies en sont remplies. Alors êtes-vous en droit de vous demander, pourquoi Jésus est-il si dur avec les scribes et les pharisiens ? Ils accomplissaient les rites et les commandements. Il n’y avait pas lieu de leur en tenir rigueur. La réponse peut vraisemblablement se trouver dans la parole biblique : « ce peuple m’honore avec ses lèvres, mais son cœur est loin de moi ». Puisque la loi est d’abord loi d’amour, c’est dans le cœur que celle-ci doit résider. Cependant, comme elle nous semble si difficile à réaliser dans notre quotidienneté, nous sommes heureux d’avoir des garde-fous, des balises que nous appelons commandements et rites. Ils sont importants car ils nous permettent de nous évaluer nous-mêmes. Ils sont donc avant tout des critères d’auto-évaluation que nous nous donnons à nous mêmes.
 
Si nous pratiquons notre foi par notre présence en ce lieu, par des moments de prière, des gestes de solidarité et de tendresse, nous le faisons car nous avons la conviction qu’ils sont les signes extérieurs de ce qui habite au plus profond de nous-mêmes. Nos paroles, nos gestes, nos actions sont en cohérence avec ce que nous sommes. Mais en est-il toujours ainsi ? Jésus nous invite à vivre un chemin d’introspection. Suis-je en accord avec moi-même ? Suis-je juste dans mes relations, dans mes paroles ? Suis-je apôtre de Dieu par le témoignage de ma vie ? Les réponses à ses différentes questions sont essentielles pour la transmission de la foi. Si celle-ci se transmet par contagion, il ne s’agit plus de beaux discours, de belles affirmations sans lendemain. Non la foi devient plutôt une manière d’être et de vivre. A ces questions, je ne puis répondre à votre place. Donnons-nous alors le temps d’envoyer notre réponse à Dieu. C’est une affaire personnelle entre Lui et chacune et chacun de nous.
 
AMEN.
 
 Michel Steinmetz



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