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jeudi 16 janvier 2014

Homélie du 2ème dimanche du Temps ordinaire (A) - 19 janvier 2013


" Voici l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde ! ». Cette phrase de l’Ecriture, nous la connaissons bien. Elle nous est familière, et pour cause : nous la reprenons quatre fois en chaque eucharistie. Les trois premières occurrences sont dans le chant de l’Agneau de Dieu qui accompagne le rite de la fraction du pain ; la quatrième dans la phrase du prêtre qui vous présente le pain eucharistique, vous invitant à faire l’acte de foi de reconnaître en cette présence celle du Sauveur livré, Jésus mort et ressuscité.


Le geste de la fraction du pain n’a pas qu’une vocation pratique. Il ne s’agit tant pas de rompre une grande hostie en petits morceaux que de signifier le partage et l’immolation du Fils de Dieu. Le Seigneur, sur la croix, est offert en partage ; son corps est rompu, brisé, pour que tous aient la vie. Il devient nourriture pour chacun. La fraction a donc une portée sacrificielle. Ce pain rompu, c’est Jésus lui-même. EN le brisant, on rappelle bien que Jésus « a été broyé » à cause de nos perversités (Is 53, 5). Comme l’Agneau qui sa laisse mener à l’abattoir, il n’ouvrait pas la bouche (cf. Is 53, 7).
 
 
En réentendant aujourd’hui, mais en saint Jean cette fois, la scène du baptême au Jourdain, nous comprenons mieux encore que Jésus, lesté par le poids du péché du monde qu’il prend sur lui, est englouti dans les eaux du baptême. Pourtant, il en ressort. Sa remontée annonce déjà sa victoire, la victoire pascale. « Tu triomphes de nos péchés, tu jettes toutes nos fautes au fond de la mer ! » (Mi 7, 19). Sur le Golgotha, devant l’Agneau immolé, il n’y a qu’un larron qui saura dire : « Pour nous c’est juste […]. Mais lui, il n’a rien fait de mal. » (Lc 23, 41). Le Christ n’a rien fait de mal, mais il a assumé le mal pour nous en défaire. Il est significatif qu’au tout début du temps ordinaire la liturgie de l’Eglise propose à notre méditation ce passage de l’Evangile de Jean. Jésus y apparaît comme l’Envoyé de Dieu. Digne et droit, s’avance vers le monde ; il sort d’une vie cachée pour témoigner de la bonté de son Père.
 
 
Jean, en présentant à tous Jésus comme cet Agneau de Dieu, fait acte de foi. Il confesse que devant l’envoyé de Dieu il convient de s’effacer. La seule venue de Jésus vers lui provoque cette foi. « Oui, j’ai vu et je rends ce témoignage : c’est lui le Fils de Dieu. » Le baptême par Jean n’était qu’un rite : un appel à la conversion, le signe d’une vie donnée à Dieu dans la pureté. En Jésus, le baptême dans l’Esprit de Dieu plonge en Dieu. Il est participation à la vie de Dieu. « L’homme sur qui tu verras l’Esprit descendre et demeurer, c’est lui qui baptise dans l’Esprit-Saint ». Seul Dieu, en son Fils Jésus, peut faire ce don-là. Il est don de lui-même. Saint Paul le rappelait : cette libéralité de Dieu nous vaut d’être  sanctifiés, c’est-à-dire ‘rendus saints’ dans le Christ Jésus, nous qui avons été appelés son peuple saint.
 
 
Le psaume 39, en réponse à la première lecture, était particulièrement éclairant sur ce point. L’offrande de Jésus n’est pas l’acceptation contre son gré d’une volonté du Père. Dieu ne prend plaisir à aucun sacrifice. Il donne la capacité à entendre sa voix. Voici qu’aujourd’hui le Fils bien-aimé prend à son compte les paroles du psaume : « Dans ma bouche, le Seigneur a mis un chant nouveau, une louange à notre Dieu. Tu ne demandais ni holocauste, ni victime, alors j’ai dit : ‘Voici, je viens !’ ». C’est encore lui qui parle, en reprenant les mots d’Isaïe : « Oui, j’ai du prix aux yeux du Seigneur, c’est mon Dieu qui est ma force. » Par le baptême d’eau et d’Esprit, ne nous sommes pas enfants d’un même Père ? Ne sommes-nous pas donc frères dans le Seigneur et avec lui ? Si le Christ s’applique à lui-même la phrase du prophète, combien nous rejoint-elle aussi ! Alors, j’ose vous le redire, à vous tous et à chacun en particulier : oui, tu as du prix aux yeux du Seigneur, ton Dieu est ta force ! Puissions-nous, ensemble, en réponse et avec Jésus, dire : Me voici, Seigneur, je viens faire ta volonté !
 
 
AMEN.
 
 
Michel Steinmetz †

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