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mercredi 8 janvier 2014

Homélie de la solennité de l'Epiphanie du Seigneur (A) - 5 janvier 2014


Aujourd’hui nous célébrons la manière dont Dieu a décidé de se manifester à l’humanité à Noël. Certes, Il est venu pauvre et tout petit, mais Il est venu pour tous et pour toujours. La manifestation de Dieu va jusqu’aux confins du monde. En effet l’histoire des mages (ils ne sont pas dit rois), férus d’astrologie, ouvre Noël aux diverses cultures de nos continents, du moins des continents connus à l’époque.
Prenant corps d’homme, Dieu se met à la disposition de tous les êtres humains et nous entraîne dans cette ouverture. C’est bien ce que saint Paul dit dans l’extrait, entendu tout à l’heure, de sa lettre aux chrétiens d’Ephèse : « Ce mystère, Dieu ne l’a pas fait connaître aux hommes des générations passées comme il vient de le révéler maintenant par l’Esprit à ses saints apôtres et prophètes, à savoir que toutes les nations sont admises au même héritage, membres du même corps, associées à la même promesse en Jésus-Christ ». Ainsi donc la révélation majeure de cet événement présenté comme historique, c’est que le salut en Jésus-Christ est offert à tous. Dieu aime tout homme, toute femme, sans discrimination. La preuve c’est que ces étrangers au peuple d’Israël - pour qui seul, croyait-on, viendrait le Messie - sont accueillis. Ces étrangers ont leur place dans la crèche. Ces mages ont suivi une étoile, c’est-à-dire qu’ils ont suivi le signe qu’ils étaient capables de discerner. Le chemin qu’ils ont fait n’était pas que géographique, il était aussi et surtout spirituel. Si Dieu parle par des signes, il se révèle par son fils Jésus auquel conduisent ces signes. L’étoile s’est arrêtée sur la crèche ; elle a terminé son rôle, c’est aujourd’hui le Christ qui nous guide.
Le chemin spirituel des mages est aujourd’hui celui de beaucoup, et parfois même le nôtre. Pour reconnaître Jésus comme Christ, comme le propre Fils de Dieu, et lui offrir l’hommage de notre foi, nous partons de loin. Le signe de l’Ecriture, c’est-à-dire notre connaissance des Ecritures, demeure parfois étranger et obscur. Alors nous avons aussi besoin de signes qui nous « parlent ». Chacun a les siens : ses lieux, ses figures, ses musiques qui lui disent quelque chose de Dieu. Comme les mages, le signe est insuffisant, il n’est qu’invitation à se mettre en mouvement et à chercher le vrai signe de Dieu. Cela demande toujours un effort et une conversion de notre volonté. Pour nous approcher de la crèche, de l’endroit où nous pourrons nous incliner devant le Fils de Dieu, il faut consentir à chercher, à se faire aider, à demander sa route. Aussi, pour nous, vivre en chrétiens, c’est quitter notre doux confort, l’enfermement dans nos certitudes, et sans attendre l’évidence des connaissances humaines - même quand tout paraît sombre – garder les yeux toujours fixés sur le Christ souvent appelé par les premiers chrétiens « l’astre du matin ».
Les mages sont pour nous plus qu’en exemple, ils sont un rappel aussi. On pourrait dire que leur venue à la crèche est une première expérience de mondialisation. Ils viennent d’horizons divers et de cultures différentes. Il est fort à parier que leur recherche spirituelle ait été elle aussi fort différente. A première vue, ils n’ont rien en commun avec Marie et Joseph. Toutes les recherches authentiques et pacifiques de la Vérité font converger leur chemin et se rencontrent devant l’Enfant-Dieu. Il me semble que nous sommes tous comme gravissant une montagne au sommet de laquelle Dieu nous attend avec son fils Jésus. Ainsi que le suggère Isaïe : « Lève les yeux, regarde autour de toi : tous ils se rassemblent, ils arrivent ». Les êtres humains partent du pied de la montagne beaucoup plus large que la tête et tous cherchent Dieu. Les chemins sont parallèles, mais peu à peu nous nous rapprochons les uns des autres, parfois nous nous croisons, mais la direction est unique car Dieu aime tous les hommes et veut faire de tous ses enfants.
Dans notre foi nous croyons que le salut de Dieu est donné en Jésus-Christ. Vivre notre foi au mieux, c’est le cadeau que nous pouvons faire et à Dieu et à tous ceux qui, de toutes les parties du monde, cheminent selon leurs traditions et croyances.
AMEN.
 Michel STEINMETZ †

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