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vendredi 23 août 2013

Homélie du 21ème dimanche du Temps ordinaire (C) - 25 août 2013

« Dans sa marche vers Jérusalem, Jésus passait par les villes et les villages en enseignant. »

Un jour, Jésus « a durci son visage et a pris résolument la route de Jérusalem » (9, 51) où il sera mis à mort. Luc n’oublie pas de nous rappeler cette longue montée qui était alors géographique et qui aujourd’hui doit être spirituelle : nous ne pouvons nous laisser aller « à notre pente », il faut continuer à « monter ». Jésus suit les chemins qui relient les lieux d’habitation, il passe d’un endroit à l’autre, il demeure au cœur du peuple, il ne lance pas l’appel au désert comme s’il fallait fuir dans la solitude. Il ne faut pas changer de lieu : c’est là où nous vivons que nous sommes sollicités à nous « retourner ». Et c’est dans ce but que Jésus instruit. Inlassablement, depuis le début de sa mission, Jésus parle aux hommes, il n’a pas d’autre arme que la Parole qui respecte souverainement notre liberté.

Au sens premier du terne, « se convertir » n’est pas d’abord passer de l’incroyance à la foi, ni changer de religion, mais lutter afin de « retourner » notre vie et mieux obéir aux appels du Seigneur. Combien donc en seront capables ? « Seigneur, n’y aura-t-il que peu de gens à être sauvés ? ». Jésus répond : « Efforcez-vous d’entrer par la porte étroite, car, je vous le déclare, beaucoup chercheront à entrer et ne le pourront pas. »
Combien y a-t-il de fauteuils au ciel ? Jésus se dérobe à la question : le problème n’est pas de supputer le nombre futur mais de donner toute sa valeur au présent, de multiplier dès aujourd’hui, pour soi, les efforts de conversion. « Efforcez-vous ». Lors de la décision de partir à Jérusalem, Jésus avait dit : « Si quelqu’un veut venir à ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix chaque jour et qu’il me suive » (9, 23). Maintenant il n’a pas adouci cette exigence radicale : « La porte est étroite ».

Tout au cours de l’histoire, l’entrée dans la demeure de Dieu est possible, certains peuvent même s’y glisser à l’ultime minute (le bon larron). Mais à un moment, « le maître fermera la porte » et ceux qui se sont endurcis dans le mal s’y heurteront. Il y aura « un dedans et un dehors ». Le désir de Dieu, qui les habitait et qu’ils auront toujours refusé d’écouter, les projettera vers un accomplissement qui sera désormais impossible.
C’est donc l’exercice de sa propre liberté qui peut couper de la relation à Dieu. Pour expliquer ce que sera le « dedans » de la parabole de ce jour, les prophètes avaient proposé l’image du festin : ce sera comme un grand banquet où l’on mange à satiété (image de la vie en surabondance), ensemble (image de la communion des saints), en buvant du bon vin (image de l’allégresse et de la vie de Dieu en nous). Isaïe annonce : « Le Seigneur va donner sur cette montagne un festin pour tous les peuples, viandes succulentes et grands crus…Il fera disparaître la mort pour toujours » (Is 25, 6). Jésus reprend l’image mais il omet la montagne : le Royaume n’est plus réservé aux fils d’Israël mais ouvert à l’humanité universelle, « pour tous les peuples ». On ne naît pas « fils de Dieu » : on le devient par la grâce du baptême et par « l’option pour Dieu » que nous ne cessons de déployer au long de notre existence. Par les actes que nous posons, par les choix de vie que nous faisons, nous laissons – ou non – se déployer en nous

« Oui, il y a des derniers qui seront premiers, et des premiers qui seront derniers »Jésus ne dit pas que tous les premiers appelés seront rejetés et tous les derniers admis : mais « des... des…». Il n’y a pas de monopole de race, de nation, de culture : les convives au Banquet céleste seront de toutes les origines. L’eucharistie où les croyants de toutes classes, de tous pays se nourrissent de la Parole de Vérité et du Pain
de la Vie est une anticipation réelle de cette finalité. Intercèdent-ils afin que « ceux du dehors » puissent enfin, et quand même, entrer ? S’interrogent-ils pour savoir s’ils sont toujours « dedans » ?
Laissons l’avenir à Dieu et ne nous lassons pas, chaque jour, de travailler à cette immense tâche : nous convertir. La foi est notre boussole infaillible.

AMEN.

Michel STEINMETZ †



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