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dimanche 18 août 2013

Homélie de la solennité de l'Assomption - 15 août 2013

L’Eglise fête aujourd’hui l’Assomption de la Vierge Marie. Au cœur de l’été, nous goûtons cette fête avec une vraie joie, sans doute à la mesure de la sérénité augurée par un rythme de vie plus calme. Nous avons plaisir à savourer les choses, à prendre du temps, à vivre des relations plus intenses. Pourtant, l’Assomption de Marie peut demeurer quelque peu obscure. Que fêtons-nous au juste ? Marie montée au ciel avec un corps préservé de la dégradation. Qu’est-ce que cela signifie pour nous ? En quoi l’expérience dont Dieu a gratifié son humble servante nous rejoint-elle ?

Beaucoup parmi vous, et peut-être même ces dernières semaines, ont déjà été en haute montagne. Quelle e
xpérience avez-vous pu y vivre ? Par delà le contact plus direct avec la nature, vous avez commencé par prendre de la hauteur. Cela vous a demandé tout d’abord de la volonté. Vous avez du emprunter des routes parfois sinueuses, ralentir votre rythme. Ensuite pour tenter de rejoindre un sommet, vous n’avez pu compter que sur vos pieds. Vous avez adapté votre marche à votre condition pour aller jusqu’au bout. Cela vous a donc aussi demandé de l’effort et de la ténacité. On ne gravit pas un sommet sans se donner un peu de temps et de sueur.

Parvenus au but, vous avez enfin pu découvrir ce que vous n’aperceviez que de manière encore partielle au long de votre ascension. Votre vision balayait l’horizon sans que rien ne vienne l’altérer. En regardant dans la plaine, c’était comme si un monde se découvrait à vous. Les choses, les personnes même, prenaient une autre dimension. Vous admiriez les merveilles de la création, le chatoiement de ses couleurs, l’harmonie de ses formes. Il fallait cette montée pour que vous preniez conscience de la beauté de ce dont vous vous vouliez vous échapper. Plus encore, en prenant de l’altitude, vous vous rapprochiez curieusement de celui qu’on fait habiter dans les cieux : Dieu.

Marie, en son assomption, n’a pas gravi de montagne. L’expérience que Dieu lui a donnée de faire est comme le fruit d’une existence parfaitement croyante. A chaque instant de sa vie, fût-il douloureux, joyeux, glorieux ou lumineux, Marie est restée dans la volonté du Seigneur, redisant sans cesse son « oui ». Ainsi, anticipant déjà pour elle la grâce de la résurrection, Dieu lui a accordée d’y prendre part d’une manière toute spéciale. Elle n’a pas connu la dégradation du tombeau.

L’Assomption de Marie n’est donc pas pour nous quelque chose d’inatteignable, comme si entre elle et nous il y avait un fossé infranchissable. En nous faisant aujourd’hui contempler « les merveilles » de Dieu pour Marie, cette fête nous convie à prendre de la hauteur et à gravir le sommet de la vie spirituelle. Marie nous devance ; elle nous montre que la Résurrection est notre avenir. Voilà pourquoi nous devons garder à l’esprit la leçon de la montagne.

Bientôt le cours du quotidien reprendra ses droits, avec son lot d’activités et de stress. Pourtant, il nous faudra nous souvenir que la joie ressentie en ce jour n’est pas celle d’un instant, légère et éphémère, mais celle, profonde et durable, de la foi. Oui, il faudra encore faire preuve de courage et d’effort pour continuer la route. Oui, nous ne continuerons qu’à apercevoir partiellement ce que nous espérons. Oui, nous ne contemplerons que de manière fugace mais bien réelle la beauté de la vie. Pourtant, le sommet demeure et nous attend : c’est le Christ. Le propre de Dieu est d’élever : les humbles dans le Magnificat, son Christ en le faisant sortir du tombeau, Marie en ce jour. Le propre de la bête de l’Apocalypse, du démon, est de renvoyer vers le bas, de précipiter vers la terre. En vivant à l’exemple de la Vierge Marie, en mettant en œuvre l’Evangile par notre attention aux pauvres et aux petits à qui Dieu se révèle d’abord, nous poursuivrons notre route vers le haut. Et, avec Marie, nous sommes sûrs que Dieu nous comblera largement.

AMEN.

Michel STEINMETZ †

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