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vendredi 26 juin 2009

Homélie du 13ème dimanche du Temps Ordinaire (B) - 28 juin 2009

Dimanche dernier, dans le récit de la tempête apaisée, nous entendions comment Jésus imposait à ses disciples l’expérience de la peur afin de les faire accéder à la véritable confiance. Aujourd’hui, l’enseignement de Jésus se poursuit jusque dans ses ultimes conséquences. Il n’a voulu cette traversée de la peur pour que faire saisir qu’il est la source de la vie. Pour nous le montrer, l’Evangile nous rapporte deux miracles qui semblent intégrés l’un à l’autre. Il s’agit de la résurrection de la fille de Jaïre et de la guérison de la femme atteinte d’hémorragie.
Dès que Jaïre, un chef de synagogue, se présente pour implorer la guérison de sa fille, Jésus accepte d’aller chez lui. Alors qu’il y va, une femme perdue dans la foule, malade chronique depuis des années, cherche à toucher le manteau de Jésus. Elle sait qu’elle sera sauvée et l’hémorragie la quitte, puis, alors qu’on tente de décourager Jaïre de faire venir Jésus, car sa fille est morte entre-temps, Jésus rend la vie à la jeune fille.
Deux attitudes face à Jésus. Deux attitudes fort différentes mais qui ne sont pas sans nous rappeler nos propres attitudes face au Seigneur. Deux attitudes et pourtant la même réponse de miséricorde où se révèle la puissance de vie du Seigneur.

I.- Le miracle demandé

Ce qu'attend ce père, c'est un rite de guérison pour sa fille, une bénédiction que Jésus va lui donner ou lui transmettre pour la guérir, parce qu'il est un prophète qui guérit, un maître. Certes, le chef de la synagogue n'emploiera pas ces termes, mais c'est bien ainsi que les gens de sa maison en parlent (Marc 5, 36)
L'attitude de Jaïre est impressionnante. Ce chef de synagogue n'hésite pas à se mettre à genoux et à supplier instamment. Il en oublie la dignité de la fonction qui est la sienne, et ce, devant la foule qui le connaît, au travers de laquelle il s'est frayé un chemin. Pour cette fille qu'il aime, bien sûr, mais avec quelle insistance auprès de Jésus.
Nous aussi, nous connaissons ces heures de prière qui viennent de l'angoisse et de l'amour, du refus de l'irrémédiable et d'un appel crié parce que l'espoir de la vie semble s'évanouir. « Qu'elle soit sauvée et qu'elle vive ! » Jésus ne dit rien, à ce moment-là. Pas même un simple mot pour tranquilliser Jaïre.
Il est bien silencieux parfois pour nous aussi, en réponse à notre prière. Mais il accompagne. Il n'attend pas et ne fait pas attendre comme il le fit pour Lazare. Il nous accompagne toujours, même quand il semble ne pas nous répondre immédiatement.

II.- Le miracle extorqué

Cette femme, qui s'approche dans la foule, ne va pas directement se mettre en face de Jésus. Peu importe la raison. Elle a peut-être peur de lui adresser la parole en public. Crainte de dire son état devant tous ceux qui sans doute la connaissent. Et pourtant grande est son attente, ayant appris ce qu'on disait de Jésus, celui qui guérit tant de malades. Elle y a réfléchi longtemps en elle-même (Marc 5, 28) et elle se décide, à l'occasion de son passage, à lui dérober cette chose matérielle qu'il possède.
La réaction de Jésus n'est pas de s'étonner et de lui en faire un reproche. Mais on ne peut rien lui dérober à son insu. Il sait que toute parole ou tout geste direct, doit signifier un échange vécu entre nous et lui. En toute vérité. Le contact par la foi est d'un autre ordre que le contact obtenu par de simples gestes humains.
Or pour lui, nous ne sommes pas des personnes anonymes, perdues dans une foule. Il ressent chacun de nos appels, même si nous ne les lui exprimons pas ouvertement. Il les connaît parce qu'il est force vive de Dieu. Il est la Vie. La femme, qui en a reçu la vie par cette guérison, doit établir avec Jésus un dialogue de Vérité (Marc 5, 33), parce qu'il est la Vérité. C'est dans un tel dialogue avec cette femme craintive, malade, sans espérance après tant de prescriptions médicales, que le Christ, par delà la guérison corporelle donne le salut, la paix et la santé du cœur tout autant que du corps. Il en est le Chemin.

Deux miracles, l’un extorqué, l’autre demandé ; tous deux donnent la vie par la foi au Christ. « Ta foi t’a sauvée », dit Jésus, et encore « Ne crains pas, crois seulement ». Déjà, nous découvrons que ces deux guérisons, si différentes en apparence, sont très proches. Après avoir fait traverser la peur de la mort au cours de la tempête apaisée, Jésus montre qu’il veut la vie des hommes et, si la mort biologique subsiste toujours, les deux miracles de ce jour, qui accordent un sursis aux deux personnes qui en bénéficient, deviennent le symbole de cette vie définitive que Jésus est venu annoncer.
Quelle que soit notre démarche envers lui, nous devons nous rappeler cette parole de saint Paul : « Vous connaissez la générosité, la grâce, la gratuité du don de notre Seigneur Jésus-Christ. » (2 Cor. 8. 9)

AMEN.

Michel Steinmetz †

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