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samedi 4 décembre 2021

Homélie pour le 2ème dimanche de l'Avent (C) - 5 décembre 2021

Quand l’évangile de Luc nous annonce la mission de Jean-Baptiste, il prend soin d’énoncer très clairement le cadre géographique et historique de cette mission : non seulement qui est empereur à Rome, mais encore gouverneur en Judée, celui qui a le pouvoir en Galilée, au pays d’Iturée et de Traconitide, en Abilène, et puis les deux grands prêtres qui ont le pouvoir au grand Sanhédrin à Jérusalem : Hanne et Caïphe. De tous ces personnages, on trouve trace dans l’histoire universelle. Ils situent l’intervention de Dieu dans un cadre défini d’espace et de temps, dans des événements historiques repérables. Le chemin de Dieu va concrètement s’esquisser au cœur de la vie tumultueuse des hommes. Pas de manière extérieure ou extraordinaire, mais en traversant l’histoire. C’est là que Dieu y révèle son salut. Le christianisme est donc une religion historique, non une sagesse intemporelle ni une fuite du monde. Le chemin triomphal du retour dont parle le prophète Baruc et le chemin aride au milieu du désert, et toujours à reprendre, qu’annonce Jean le Précurseur, sont les voies que Dieu emprunte pour nous permettre d’aller à lui. Et ce cheminement exige trois attitudes que désignent trois verbes issus des lectures que nous venons d’entendre : cheminer, discerner et continuer.


Cheminer. Cela tombe sous le sens. Car sans mouvement, aucun progrès possible. Le sur-place ou l’immobilisme ne conduisent qu’à l’atrophie. Or nous savons qu’il est impérieux de préserver notre capacité motrice, tant physiologiquement que spirituellement. On peut donc s’étonner que certain prêchent aujourd’hui, en parfaits gardiens du temple, et appellent de leurs vœux une situation de statuquo qui serait, pensent-ils, salutaires. Je fais allusion, vous l’aurez compris, à la situation ecclésiale que nous connaissons et devons affronter avec lucidité. Or l’Ecriture ne cesse d’indiquer l’impérieuse nécessité pour nous d’être en marche. Non comme une fuite en avant, pour se dessaisir d’un passé nauséabond, mais en réponse à aller plus loin, c’est-à-dire plus près du Christ qui est le Chemin, la Vérité et la Vie. Dieu trace ce chemin, comme il le fait contempler à Jérusalem enfin capable de retrouver sa joie en voyant revenir de loin les déportés au temps de l’exil. 


Discerner. Le chemin annoncé par Jean-Baptiste appelle le discernement. « Voix de celui qui crie dans le désert : Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers. » En effet, au cœur du désert, on n’a guère de mal à comprendre qu’un tel sentier ne soit pas une piste longiligne, bien balisé, voire bitumée. C’est un tracé toujours à reprendre quand il tend à s’effacer sous l’effet des vents et des sables. C’est une voie toujours à nettoyer pour qu’elle demeure visible. Il en est ainsi de nos vies. Les sentiers de notre cœur tendant à disparaître sous les salissures du péché qui voudraient nous perdre dans des méandres et des impasses sans Dieu. C’est ce que le Baptiste nomme la « conversion ». Et la conversion exige un « discernement » au sens où notre conscience, éclairée de l’Esprit-Saint, nous montre les chemins à emprunter et ceux qu’il convient d’éviter. Elle demande de notre part une volonté, non de se laisser porter au gré des évènements plus ou moins chaotiques de nos vies, mais de prendre nos destinées en main.


Continuer. Evidemment cela s’entend au sens premier où l’n n’a jamais fini de prendre et reprendre le chemin vers Dieu, chemin de conversion, pour nous accorder à Lui. Mais cela s’entend aussi au sens où, par ce chemin, Dieu continue son œuvre en nous. « J’en suis persuadé, dit l’apôtre Paul, celui qui a commencé en vous un si beau travail le continuera jusqu’à son achèvement au jour où viendra le Christ Jésus. ». Il peut arriver que nous désespérions de nous-mêmes. N’oublions pas que Dieu nous accompagne, pour peu que nous le voulions bien. Si nous nous laissons conduire par sa grâce, alors nous faisons qu’il mènera à son terme ce qu’il a commencé en nous. 


Cheminer, discerner, continuer. Trois verbes que nous allons emporter avec nous maintenant. Ils nous permettront de parvenir à un quatrième : « progresser ». Nous progresserons dans l’amour. C’est là l’essentiel. 


AMEN.


Michel STEINMETZ †


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