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samedi 19 septembre 2020

Homélie du 25ème dimanche du Temps ordinaire (A) - 20 septembre 2020


Homélie de la fête patronale de saint Maurice et baptême des catéchumènes


Chers catéchumènes, vous allez mourir. Vous n’allez pas mourir comme souvent tout homme sur terre le craint. Cette heure ne marquera pas la dernière, mais j’ose le dire, la première de votre existence. Désormais, en recevant le baptême et plus largement les sacrements qui feront de vous des chrétiens, vous commencerez à vivre et cette vie sera dès lors indestructible. Plus rien ne pourra jamais vous arracher à l’amour de Dieu qui vous choisit comme ses enfants bien-aimés. 


Vous avez cheminé depuis des mois à la découverte de Jésus, en vous ouvrant au mystère de la foi. Vous avez appris non seulement à connaître le Christ, mais à l’aimer, ou plutôt à vous savoir aimés de lui. Votre baptême a été retardé en raison du confinement ; vous ne le désirez, me semble-t-il, que plus. Or aux yeux du monde, il n’est pas normal de désirer mourir. Vous au contraire, vous avez saisi que de s’abandonner à Lui, que de mourir à sa liberté, en confiant sa vie au Christ pour qu’il la dirige, est un formidable gage de liberté en ce monde et de vie. Vous faites l’expérience, paradoxale il est vrai, de Paul : « pour moi, vivre c’est le Christ, et mourir est un avantage. »


Vous savez cependant que si tout vous est donné ici, rien n’est pourtant achevé. La vie chrétienne se déploie au long de l’existence ; elle se vérifie dans la fidélité quand l’épreuve survient ; elle s’enracine quand l’amour vécu la fortifie. Autour de vous, il y a des baptisés de plus longue date, et j’en suis. Ils pourront vous dire qu’on n’en a jamais terminé de découvrir le Christ, de se laisser surprendre par les chemins sur lesquels il nous conduit, de revenir vers Lui quand notre volonté voudrait nous en égarer. Il viendra des jours où les choses vous paraîtront plus obscures que le ciel ouvert et sans nuages de la grâce aujourd’hui. Alors il vous faudra vous souvenir des paroles du prophète Isaïe : « Cherchez le Seigneur tant qu’il se laisse trouver ; invoquez-le tant qu’il est proche. Que le méchant abandonne son chemin, et l’homme perfide, ses pensées ! Qu’il revienne vers le Seigneur qui lui montrera sa miséricorde, vers notre Dieu qui est riche en pardon. »  Vous pourrez revenir au Seigneur sans craindre car Lui ne vous aura pas oubliés. Si aujourd’hui certains vous jalousent peut-être parce que vous semblez être les ouvriers de l’évangile appelés par le maître de la vigne non tant à la fin de journée qu’à la mi-journée et que votre joie provoque celle que nous avons enfouie dans les soucis et les tracas de nos quotidiens, nous devons nous réjouir de ce que vous êtes. Vous témoignez devant nous de la jeunesse de notre Eglise. Sans cesse le Christ ne cesse d’appeler à Lui. Le problème de notre époque n’est donc pas le silence de Dieu que le bruit assourdissant de notre société qui nous empêche de l’entendre. Nous devons nous réjouir que Dieu vous appelle, vous et nous, comme autant d’ouvriers à sa vigne, comme collaborateurs de cette grande œuvre qui vise à redire à tout homme qu’il est aimé et sauvé. Car c’est cela le plus important.


Aux yeux de Dieu, il n’y a ni premier ni dernier. D’une certaine façon, il n’y a que des premiers. C’est nous qui, en oubliant le don qui nous a été fait de devenir enfant de Dieu, persistons à classer les personnes en fonction de leurs prestations. La logique de Dieu n’est évidemment pas celle de notre justice humaine, il s’agit d’une logique de surabondance. Le prophète a donc raison de dire que « les pensées de Dieu ne sont pas nos pensées et que nos chemins ne sont pas nos chemins ». 


Il y bien longtemps au début du IVe siècle, Maurice et ses compagnons refusèrent d’abandonner leur foi pour sacrifier aux divinités païennes. Eux aussi avaient compris que le don le plus précieux était, non plus leur vie humaine appelée à se consumer, mais le don de la vie éternelle qui était inscrite en eux depuis leur baptême. Que par l’intercession de saint Maurice nous n’oublions jamais l’amour infini et gratuit de Dieu pour nous. C’est ainsi que nous aurons « un comportement digne de l’évangile du Christ ».


AMEN.

Michel STEINMETZ †


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