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samedi 8 février 2014

Homélie du 5ème dimanche du Temps ordinaire (A) - 9 février 2014

Dimanche passé, la fête de la Présentation a prévalu sur la liturgie du 4ème dimanche qui commençait la lecture du Sermon sur la montagne si bien que nous n’avons pas entendu le magnifique évangile des Béatitudes qui ouvre le long et solennel enseignement de Jésus, nouveau Moïse donnant la Loi nouvelle. L’évangile d’aujourd’hui en est son application.
Voilà, dit Jésus, le programme de bonheur que je propose à tout homme, à l’opposé de ce qui est recommandé d’ordinaire. Ce bonheur n’est pas une utopie irréaliste, un idéal pour ascètes dans le désert : il peut être poursuivi par des gens de toutes conditions, de tous âges, à travers tous les temps, au cœur de la vie quotidienne et des tentations.
Si vous cherchez le Royaume de cette manière – poursuit Jésus –, vous remplirez une mission indispensable, une tâche essentielle. Et il l’explique tout de suite par deux petites paraboles qui constituent la conclusion pratique des Béatitudes.

Donner du sens
 « Vous êtes » : au présent, donc ici, tout de suite, vous que Jésus vient d’énumérer, juste avant, dans la liste des huit béatitudes : les pauvres de cœur et les doux, les affamés de Dieu et les purs, les artisans de paix et les persécutés. C’est le monde à l’envers puisque d’autres tentent de vous convaincre que le bonheur réside dans l’accumulation des biens, le confort, les voyages, la force, l’affirmation de soi. Et vous vous laissez prendre à la publicité mensongère de ces malins qui veulent donner « du piment à la vie » ! Ils ont tout, mais ils ne savent guère qui ils sont ni où ils vont...
C’est pourquoi, mes disciples, ne demeurez pas au chaud dans votre bocal étiqueté « catholique » où vous vous sentez bien parce que les autres partagent vos croyances et vos opinions. C’est en s’exposant que l’Evangile prend racine, c’est en tombant dans la pâte du monde que le sel du croyant fait lever la foi. Votre foi est-elle à ce point vulnérable que vous cherchez à tout prix à la mettre à l’abri ? Ne savez-vous pas que « celui qui veut gagner sa vie la perdra, et que celui qui perdra sa vie à cause du Christ la sauvera ? »
On s’attendrait à ce que Jésus nous mette en garde contre ceux qui s’opposent à l’Evangile et veulent contrecarrer son action. Au contraire il prévient ses disciples que le danger est en eux. Pour le chrétien, le pire n’est pas la menace extérieure, mais l’affadissement. On veut redevenir « comme les autres ». On croit mieux faire mieux en devenant du sucre, de la guimauve, du miel. Finalement, c’est écœurant....

Eclairer pour faire voir Dieu
L’image du sel évoquait l’enfouissement, le travail intérieur, l’œuvre secrète en pleine pâte de la réalité : celle de la lumière insiste sur la manifestation extérieure. Le message évangélique n’est pas une gnose que des initiés se transmettraient en secret : il est révélation publique, manifestation lumineuse. L’Eglise, la communauté de Jésus se montre à toutes les nations, elle ne peut rester enfouie dans les cavernes de la peur, cloîtrée dans les. « Ce que je vous dis en secret, proclamez-le sur les toits ».
Non pour que le monde vous applaudisse, vous embrasse, vous décore, mais pour qu’il arrive à rendre gloire au Père. En effet les béatitudes vécues ne manifestent pas les qualités exceptionnelles des pratiquants. Comme la lampe brille par le courant électrique sur lequel elle est branchée, ainsi les hommes des béatitudes manifestent l’action de l’Esprit qui les inspire. Ils ne veulent pas être des vedettes au centre des foules en délire, ni avoir leur noms sur les affiches. Ce qui est leur seule passion : faire découvrir l’auteur de leur vie, amener les hommes à réfléchir : « Pourquoi ces gens agissent-ils de cette manière ? Dieu existerait-il ?... ».
 
La foi authentique n’est pas une piété aux yeux fermés, la messe n’est pas une routine ennuyeuse, l’Eglise n’est pas un enclos pour brebis frileuses, la morale n’est pas gratouillis de conscience, l’espérance n’est pas le mirage d’un avenir hypothétique.
L’Evangile lance en plein cœur de la société, là où se joue le destin du monde, là où les tsunamis des puissants écrasent les petits, là où les tempêtes veulent chasser l’espérance.
AMEN.
                                    
Michel Steinmetz

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