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samedi 5 mai 2007

Homélie du 5ème dimanche de Pâques - 5 mai 2007


« Ils leur racontaient tout ce que Dieu avait fait avec eux ». Jean 13.

Durant tout le temps pascal, la première lecture n’est plus tirée, comme le reste de l’année, de l’Ancien Testament, mais des Actes des Apôtres. Ce livre du Nouveau Testament, dont on attribue l’origine à saint Luc, prend place dans la Bible tout juste après les évangiles. Il raconte l’action des apôtres au lendemain de la résurrection de Jésus, ainsi que la naissance et l’organisation des première communautés chrétiennes.
Cette description provoque parfois chez nous envie, voire jalousie. En effet, nous nous prenons à rêver à cet âge d’or, à ce temps béni, à cette époque où le message évangélique essaimait sans peine, où la foi grandissait et se fortifiait. En nous désolant, nous comparons notre situation à celle d’alors. Si notre désenchantement peut paraître fonder, je crois que la méditation des Actes des Apôtres nous appelle bien plus à refonder notre espérance en revenant au coeur même du dynamisme apostolique. Que font les apôtres et leurs compagnons ?
Ils témoignent que Dieu est avec eux ; ils annoncent que Dieu fait toutes choses nouvelles ; ils en vivent déjà en s’aimant les uns les autres.

I.- Ce dont témoignent les apôtres.

Ne nous fions pas aux apparences, ne rêvons pas d’un passé idéalisé. A l’âge apostolique, tout n’est pas simple. Songez que le christianisme se développe dans un milieu profondément hostile : il faut faire face à l’opposition des juifs et à celle du pouvoir politique. La foi, elle-même, n’est pas structurée : des luttes d’influence, des idées erronées se propagent dans les nouvelles communautés. Le ministère des apôtres consiste donc à enseigner, exhorter et assurer la communion entre tous. Il est remarquable de constater combien la prière tient une place importante au coeur de cette mission. Rien n’est fait, rien n’est décidé sans se placer sous le regard de Dieu, sans en appeler à l’Esprit de Dieu. Les apôtres ont d’ailleurs une vive conscience des difficultés que rencontrent les premières communautés chrétiennes : « Il nous faut passer par bien des épreuves pour entrer dans le Royaume de Dieu ».
Aujourd’hui, vingt siècles plus tard, nous envions leur capacité à partager, à vivre fraternellement, à rester ferme dans la foi. Plutôt que de nous lamenter, nous avons à revenir aux fondamentaux de leur action. Ils témoignaient que Dieu était avec eux, « ils racontaient tout ce que Dieu avait fait avec eux ». A nous, maintenant, de replacer Dieu au centre de tout notre agir.

II.- Le message qu’ils annoncent.

Les apôtres perçoivent avec acuité les horizons nouveaux qui s’ouvrent à l’humanité en la résurrection de Jésus. Non seulement leur existence s’en trouve bouleversée, mais bien plus encore le message pour l’annonce duquel ils ont été choisis est transformant : ils contemplent les effets de la parole de Dieu, parole vivante et agissante. A son contact, des hommes et des femmes changent, se convertissent, trouvent un sens nouveau à leur vie. Comment, face à cette annonce de la foi, ne pas songer à une source qui jaillit sans faiblir, qui répand son eau vivifiante sans discontinuer jusqu’à irriguer l’ensemble des terres environnantes ? Oui, la parole de Dieu est féconde et porte du fruit. Le message des apôtres correspond à la vision de Jean dans l’Apocalypse. Face au mystère du mal et de la vilénie humaine qui se déchaîne, Dieu pourtant reste le plus fort : qui mène le bon combat ne verra pas son espérance déçue. Ceux qui persévèreront jusqu’au bout seront sauvés, car déjà, ici même, se bâtissent « un ciel nouveau et une terre nouvelle ». Le signe de cette nouvelle humanité, c’est la présence de Dieu en son sein. Jésus ne dit-il pas : « Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin des temps » ? Cette présence de Dieu efface toute mort, essuie toutes larmes. Dieu fait « toutes choses nouvelles ».

III.- Comment vivre de ce message.

Pour que l’annonce du message de foi ne reste pas lettre morte, pour que tous puissent effectivement percevoir que Dieu fait toutes choses nouvelles, il faut que les porteurs du message en vivent authentiquement. Les apôtres ne s’y trompent pas. Ils invitent les croyants à l’amour et au partage fraternel. Le monde nouveau promis en la résurrection du Christ s’accompagne de la mise en oeuvre du commandement nouveau laissé par Jésus avant sa mort. « Je vous donne un commandement nouveau : c’est de vous aimer les uns les autres. Comme je vous ai aimés, vous aussi, aimez-vous les uns les autres ». La construction du Royaume de Dieu nécessite notre collaboration. Dieu a livré son Fils au monde ; le Fils lui-même nous associe à sa mission. Ne désespérons pas cependant ! En retournant auprès du Père, Il nous a envoyé son Esprit, le Défenseur, celui qui nous rend capable de cet amour qui change le monde.
La révolution chrétienne ne se fait pas au bruit des armes et au gré des complots : elle est révolution pacifique, révolution de l’amour pour tout homme. C’est là le plus beau, le plus efficace des témoignages. « Ce qui montrera à tous les hommes que vous êtes mes disciples, dit encore Jésus, c’est l’amour que vous aurez les uns pour les autres ».

Que ce temps pascal nous soit une occasion de redécouvrir la puissance transformante de la parole de Dieu et le témoignage de l’amour fraternel ! Rien de cet exigeant programme n’est hors de notre portée. Comme l’ont fait les apôtres, mettons-nous humblement sous le regard de Dieu : qu’il illumine nos consciences !


AMEN.

+ Michel Steinmetz.

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