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mercredi 4 janvier 2012

Homélie de la solennité de l'Ascension du Seigneur - 2 juin 2011

En cette fête de l’Ascension, il nous faudrait nous réjouir du départ de Jésus. Les Apôtres, bouleversés il y a peu de temps encore, par le corps suspendu à la croix, réconfortés par la présence nouvelle de Jésus à leurs côtés, se réjouiraient. Nous-mêmes, qui si souvent nous lamentons de savoir où est le Seigneur dans nos vies, et qui ne cessons de le chercher, nous ferions de son départ une fête. Tout cela ne tient pas. On ne se réjouit pas à l’idée du départ d’un ami, d’un proche.
Alors que fêtons-nous ? Nous célébrons non pas notre abandon par Jésus, un Jésus qui s’en irait à son Père comme s’il avait fait son temps ici et qu’il ne pouvait plus rien pour nous, mais nous célébrons son entrée dans la gloire. Par là, nous comprenons mieux encore ce qui est en jeu avec sa Pâque. Jésus n’est pas ressuscité pour ressusciter, un peu comme s’il fallait tout simplement montrer aux hommes que, finalement, Dieu est plus fort, qu’il est même plus fort que la mort. La résurrection de Jésus n’a de sens que dans sa mise en relation avec notre vie. Jésus a été ressuscité pour nous. Il monte aujourd’hui au ciel pour nous. Dès lors, Pâques, Ascension et Pentecôte ne peuvent être séparées. Ce « pour nous » en est le lien. Jésus est ressuscité pour nous rendre à la vie ; il monte au Ciel pour nous conduire au Père ; il nous promet son Esprit pour prendre part à la vie de Dieu.

I.- Une même dynamique pascale.
L’évangile que nous venons d’entendre ne dit rien de la montée de Jésus au ciel. Matthieu nous dit simplement que « les onze disciples s’en sont allés à la montage où Jésus leur avait ordonné de se rendre ». C’est là le seul indice qui nous permet de penser que la scène se déroule tout juste avant l’Ascension. Dans le livre des Actes des Apôtres, Luc, qui en est aussi l’auteur, nous apprend par contre que son premier livre, son évangile, s’arrête « au jour où Jésus fut enlevé dans le ciel après avoir donné, dans l’Esprit-Saint, ses instructions aux Apôtres qu’il avait choisis ». L’évangile de Luc, comme celui de Matthieu, ne vont plus loin. En quelque sorte comme si l’Ascension marquait un point final. Jésus n’est plus.
En fait, l’Ascension marque un nouveau commencement, elle éclaire la résurrection et lui donne sens. Alors que les disciples se prosternent à la vue de Jésus, sur la montagne, certains ont des doutes. Il leur adresse la parole, et, visiblement, tient à les réconforter : « Moi, je suis avec tous les jours jusqu’à la fin des temps ! ». Ce sont là les toutes dernières paroles de l’Evangile.

II.- Une brèche ouverte dans le ciel
L’évangile s’achève sur une brèche ouverte dans le ciel. Jésus a vécu au milieu des siens, il a annoncé le Royaume, il en est mort. Dieu l’a ressuscité. Quarante jours durant il s’est rendu présent aux siens. Les disciples se sont faits à cette idée, à cette présence inédite mais bien réelle. Si telle est la volonté de Dieu, ils sauront s’en accommoder. Tout compte, ils ne sont guère livrés à eux-mêmes. A ce stade, la résurrection de Jésus n’est pour eux que la réalisation des promesses de l’Ecriture et des paroles mystérieuses de Jésus au cours de sa vie terrestre.
Quand il disparaît aujourd’hui à leur regard, la donne change. Ils se rendent bien compte qu’il s’agit là d’un adieu. Les paroles de Jésus prennent la saveur d’un testament spirituel. Ils en sont à ce point sous le choc qu’ils demeurent les yeux rivés au ciel. Malgré le rappel à l’ordre des « deux hommes en vêtements blancs », ils ont raison de di fixer le ciel. Maintenant ils comprennent. Le ciel leur est ouvert, le ciel nous est ouvert. Les anges l’attestent : « Jésus qui a été enlevé du milieu de nous, reviendra de la même manière que vous l’avez vu s’en aller vers le ciel ».

III.- Une mission à accomplir
Cet horizon n’est cependant pas encore une actualité. Jésus montre le chemin ; sa montée au ciel rend possible notre propre ascension. Auparavant, il nous faudra répondre à ses consignes : « Tout pouvoir m’a été donné au ciel et sur la terre. Allez donc ! De toutes les nations faites des disciples, baptisez-les au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit ; et apprenez-leur à garder tous les commandements que je vous ai donnés ».
Les anges ne somment pas les disciples d’oublier le ciel et ce qu’ils ont vu en les invitant à aller de l’avant, ils les exhortent à ne pas oublier la mission qu’ils ont reçue de Jésus et à ne pas mépriser le monde. La terre devient le champ de la mission désormais à cultiver sans relâche. Mais ils ne pourront mener à bien cette mission qu’en demeurant relier au ciel, c'est-à-dire à Dieu, dans la contemplation et la prière et en gardant les pieds sur terre.

Comme les Apôtres, nous récriminons bien souvent eu cherchant le Seigneur et en pensant qu’il est loin de nous ; comme eux, aujourd’hui, nous voyons le ciel ouvert pour l’accueillir ; avec eux, aujourd’hui nous comprenons mieux que la Pâque de Jésus n’a de sens que parce qu’il est ressuscité pour nous. Comme pour les Apôtres, encore, nous regardons le ciel qui nous attend avec le souvenir des promesses de Jésus : « Moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin des temps ! ». Nous demeurons jusqu’à la Pentecôte dans le désir de son Esprit pour être ses témoins, les membres du Corps dont il est la Tête.

AMEN.

Michel STEINMETZ †

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