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mercredi 4 janvier 2012

Homélie pour la Célébration de la Passion et de la Mort du Christ - 22 avril 2011

De la grande profusion de textes que nous livre la liturgie bien particulière de ce jour, j’aimerais vous inviter à en retenir plus particulièrement trois versets tirés du passage de la Lettre aux Hébreux, dont on nous a fait lecture, tout juste avant la Passion.
Parlant de Jésus, l’auteur de cette Lettre le fait en ces termes :
« parce qu’il s’est soumis en tout, il a été exaucé. Ainsi conduit à sa perfection, il est devenu, pour toux ceux qui lui obéissent, la cause du salut éternel ».
Ces quelques mots traduisent le mystère de foi que nous célébrons en cet après-midi. Nous faisant non seulement contempler le Christ dans l’offrande de sa vie sur la croix, ils nous donnent de cet événement la signification fondamentale.

I.- « Parce qu’il s’est soumis en tout, il a été exaucé ».
Le terme de « soumission » jouit de nos jours d’un a priori négatif : nul d’entre nous ne souhaite être soumis. Est soumis celui qui est esclave. Or, nous voulons être libres, libres de diriger notre vie comme bon nous semble. Jésus s’est soumis, il s’est abaissé. Il s’est abaissé hier soir quand il a pris le linge à sa ceinture et s’est mis à genoux devant ses disciples pour leur laver les pieds. Jésus s’est abaissé parce qu’il a fait passer la cause de Dieu avant sa cause propre et son intérêt propres. Jésus s’est abaissé parce qu’il accepte aujourd’hui de laisser toute la place à Dieu son Père, dans la confiance. Mais aujourd’hui aussi, il est élevé. Elevé d’une manière peu glorieuse aux yeux du monde : il est cloué à une croix. Là pourtant se manifeste comme jamais la gloire de Dieu. Le Serviteur est debout. Il le sera au matin de Pâques, debout, relevé du sommeil de la mort, vivant pour toujours. Son espérance n’a pas été déçue ; par delà l’échec apparent, à vue humaine, de son existence, il « a été exaucé ». Dans son abaissement, dans sa souffrance, dans sa mort, le Christ est révélation de la victoire de Dieu.

II.- « Ainsi conduit à sa perfection… »
Jésus rend témoignage à la Vérité. Sur la Croix, sont mises en lumière toutes les vilenies, les trahisons, les bassesses de ce monde. Sur la Croix, s’expose toute la cruauté d’un monde qui, aujourd’hui encore, se fait la guerre, s’entre-tue. Mais c’est là aussi que Jésus vient faire mourir le germe de mort et de péché, là qu’il nous libère de nos lâchetés et de nos peurs, là qu’il vainc le mystère d’iniquité qui traverse les temps et le monde. Si sa mort sur la croix vient révéler tout ce mal-là, elle en guérit aussi. Le mal est vaincu en son cœur, là où il se dit. C’est là la Vérité du Calvaire.
III.- « … il est devenu, pour tous ceux qui lui obéissent, la cause du salut éternel ».
Que ce mot de « salut » peut nous paraître abstrait, vieilli, passé de mode ! Et pourtant… quand nous disons de quelqu’un qu’il « est sauvé », nous voulons bien dire de lui qu’il est hors de péril, tiré d’affaire ; quand une chose est « sauvée », c’est qu’elle est préservée de la dégradation. Et nous savons bien le mérite, la reconnaissance, la gratitude qu’il y a à avoir face à une personne qui sauve une vie. Jésus nous sauve. Il nous met hors de danger, nous arrache à la mort. De plus, il ne la fait pas une fois, comme cela, mais pour l’éternité, c’est-à-dire pour toujours, pour un temps qui échappe au temps, pour un temps qu’il nous est impossible même d’imaginer. Mais il nous faut lui « obéir » : pour en revenir au terme grec, à « répondre » à l’appel qu’il nous adresse en son amour, à « répondre » positivement au témoignage de sa propre existence. Voilà ce que veut dire : il est pour nous la cause du salut éternel.

Nos cœurs resteront-ils désespérément fermés à ce mystère d’amour ? Le pouvons-nous en regardant la Croix ?

 
Michel STEINMETZ †

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